Le Colibri Tome 1 : les pièces de Nepta

27. Capitaine Elias

L'île de Komari était une île à la végétation dense, reposant sur des roches volcaniques. L'est de l'île était inhabitable par son volcan encore en activité, tandis que la quasi-totalité de la côte ouest devenait de plus en plus peuplée.

Elle était devenue un repaire de brigands, forbans et pirates. Mais la plupart du temps, ce n'étaient que des pauvres bougres, cherchant un peu de réconfort au milieu de l'alcool et des putains.

Les voyageurs ne s'y arrêtaient jamais, quant au Roi, il laissait l'île vivre. Un accord avait été convenu -évidemment, non officiel- avec les habitants, ils le fournissaient en pierres volcaniques, et parfois précieuses, et les Corsaires les laissaient en paix.

Elias marchait dans de sombres ruelles sales, malgré la nuit noire, il avait pu trouver un marchand, et négocier les pièces à prix raisonnable. Il avait décidé d'y aller seul, car même ici, le risque d'être dénoncé par les habitants était présent. Leurs têtes valaient leur pesant d'or.

Il rejoignit l'Hippogriffe, et retrouva Edouard, Maria et Tom dans sa cabine.

- Si tout se passe bien, la livraison est prévue pour la fin de la matinée, annonça Elias. Mais on sera surement obligé de travailler toute la nuit dessus ...

- Ce n'est pas un problème, mis à part que tout ton équipage s'en donne à cœur joie dans les rues... répondit Edouard.

- Que veux-tu, qu'ils prennent du bon temps. On ne sait pas où nous mènera toute cette folie...

Il s'installa sur sa chaise en bois, fouilla sous son bureau et en sortit une bouteille de rhum. Il but de longues gorgées. Tom ouvrit la carte de l'archipel sur le bureau et dit :

- Nous sommes à Komari, nous allons devoir nous diriger vers l'île Vautou pour récupérer la pièce de Nepta... Enfin si c'est bien là-bas ?
Demanda-t-il en regardant Edouard et Maria.

- C'est l'un des emplacements donnés par Palimoa, en tout cas... répondit ce dernier.

- En espérant que cette sorcière ne vous ait pas dupé... répliqua Tom.

- Elle avait eu raison pour cinq d'entre elles, dit Maria. Nous avons déjà pu en trouver quatre, il n'en reste plus que trois... Tout en sachant qu'Olivia en a une, et qu'une autre se trouve sur l'île Vautou.

- Et la dernière ? Interrogea Elias.

- Elle n'a pas souhaité nous donner d'indications pour la septième... avoua Edouard. Elle est restée très énigmatique à ce sujet...

- Qu'a-t-elle dit exactement ? S'exaspéra Elias.

- Elle a dit que nous devrions deviner et trouver par nous-mêmes où elle est... dit Maria.

- Nous voilà bien avancés, grommela Tom.

- On va déjà essayer de récupérer celle sur Vautou... dit Edouard.

- Redis-moi, quelle est la phrase que Palimoa vous a donnée en indice ? Demanda Elias.

- L'indice qui nous a été donné est « La pièce se situe au cœur de tout, mais pourtant au milieu de rien. » répondit Maria.

- On est encore plus avancé comme ça, grogna Tom.

Elias regarda la carte, il ne connaissait pas très bien l'île Vautou. Peu de personne naviguait au Nord Est de l'archipel, les rares qui s'étaient aventurés plus loin que l'île Vautou dans l'océan n'étaient jamais revenus. Mais ils en connaissaient les rumeurs qui couraient autour d'elle.

- Non, c'est sûr, on n'est pas plus avancé, renchérit Elias, mais d'après certains, on dit qu'au centre de l'île se trouvent des galeries sous terraines, au pied de la montagne.

- C'est par là que nous devons commencer à chercher alors, dit Tom.

- Oui, mais l'île n'est abordable que par deux endroits. Deux choix s'offrent à nous, la crique sur la côte Est permet de pouvoir accéder à l'île facilement, mais il va être difficile de trouver notre chemin jusqu'aux galeries. Quant à la côte Ouest, elle serait hantée par des monstres marins, mais offre une meilleure visibilité sur l'île.

- En partant de Komari, la route le plus rapide est celle qui nous emmène sur la côte Est, remarqua Edouard.

- Exacte, dit Tom, on en aura pour un peu plus de quatre jours de mer en passant par là. Peut-être moins selon le vent...

- Alors, c'est celle-là qu'on doit prendre, dit Maria.

- De toute façon, les monstres marins ne m'attirent pas vraiment ... répondit Elias, plus à lui-même qu'aux autres.