Le Colibri Tome 1 : les pièces de Nepta

30. Capitaine Elias

Elias dormait encore malgré l'heure tardive dans la matinée, mais il fut réveillé par des rires venant du pont principal. Il avait demandé à n'être réveillé que lorsque les pièces pour réparer le navire seraient arrivées.

Il se leva en grognant, se demandant pourquoi tout l'équipage était aussi bruyant, eux qui avaient l'habitude de cuver tranquillement dans un coin lorsqu'ils étaient à port.

Pourtant ils étaient tous réunis, au milieu du pont, en un cercle. Il se faufila à travers ses hommes pour arriver au centre.

- Ah !!! Il est enfin réveillé !! S'amusa l'homme en face de lui.

Chaque homme de son équipage explosa de rire en même temps que l'homme à la queue de cheval noir. Vêtu d'une simple chemise et d'un pantalon brun, Elias n'en croyait pas ses yeux.

- J'étais en train de leur raconter la fois où tu avais cru bon de te cacher dans un baril de poudre pour accompagner notre père et que tu es resté coincé dedans pendant 2 jours avant qu'on ne te retrouve !

- Maxence... Que fais-tu là ? Demanda Elias interloqué.

- Et bien quoi ? Tu n'es pas heureux de revoir ton frère ?

Son frère, Maxence, ne démordait pas de son rire, ce qui agaça encore plus Elias.

- Je ne t'ai pas vu depuis quoi... au moins 7 ans...

- Et tu n'as pas l'air ravi de me revoir, dit-il, à moitié contrarié.

- Ce n'est pas ça... Mais pourquoi depuis autant de temps ? Où étais-tu ?

- Tu es toujours aussi méfiant hein petit frère ? S'esclaffa Maxence. Tu sais que je suis parti explorer le monde, je voulais voir de nouveaux horizons et je t'avoue que je me suis peut-être un peu perdu en chemin ! Ça m'a pris du temps mais maintenant je suis là. Et puis, tu me manquais.

- Ton frère s'est proposé pour nous accompagner, dit Edouard. Toute aide est bonne à prendre, et puis, un pirate qui a autant voyagé, il aura sûrement beaucoup de choses à nous apprendre !

- Oui, surement...

Elias n'en était pas convaincu. Son frère avait quitté l'archipel il y a un moment. Lui aussi, l'avait laissé tomber. Le laissant gérer seul toute la situation.

Il regarda amèrement son équipage rire, tous semblaient être heureux de ce nouvel arrivant. Il ne partageait pas leur engouement.

Il fut rapidement distrait par le marchand qui livra les pièces au navire. Chacun de ses hommes reprirent leur poste et s'attelèrent à la réparation du bateau.

Il voulut s'éclipser dans sa cabine, mais Édouard le retint rapidement.

- Tu n'as jamais parlé de ton frère Elias, dit-il avec un ton empli de reproches.

- Non, non, parce qu'il n'y avait pas grand-chose à en dire.

- Comme beaucoup de choses finalement, n'est-ce pas Elias ? Pendant 6 ans nous avons été à tes côtés, jamais tu n'as même mentionné son nom...

- Tu veux quoi Edouard ? Des excuses ? Tu n'en auras pas. Tout ça ne te regarde pas.

- Je me demande ce qui nous a pris de venir te demander de l'aide, dit Edouard. On t'a fait souvent confiance, et pourtant...

- Et pourtant, vous êtes encore là, si tu veux partir, je t'en prie, rien ne te retiens. Mais aux dernières nouvelles, l'Hippogriffe est mon navire.

- J'ai cru un temps que nous étions amis... Je me suis bien trompé sur ton compte. Tu ne sais que trahir, lâcher, abandonner.

- Tu as fini ton laïus ? Dit Elias calmement.

Édouard tourna les talons, et il s'affala sur sa chaise. Il se frotta les tempes.

C'est vrai, il n'avait pas toujours été honnête avec Edouard et Maria. Mais ils avaient été ce qui se rapprochait le plus d'amis pour lui, pour un temps. Bien qu'ils s'étaient sentis trahis - à juste titre- jamais Elias ne les aurait laissés dans une situation trop dangereuse pour eux.

Les relations étaient déjà compliquées sur le navire. Edouard et Maria n'avaient aucune confiance en lui, et il savait qu'il avait perdu un peu de l'estime de son équipage durant ces derniers temps. L'arrivée de Maxence n'allait rien arranger, bien au contraire.