La jeune femme était allongée dans son lit au côté de son amant, voyant le torse de celui-ci se soulever et s'abaisser, signe qu'il dormait profondément. Quelques heures auparavant, ils étaient enlacés l'un contre l'autre, après leur moment de tendresse. Posant une main sur son ventre, un petit sourire naquit sur ses lèvres, elle avait fait deux tests et ils s'avéraient être positifs, cependant, rien ne confirmait sa petite présence, mais il semblerait qu'un petit être était en train de grandir dans son ventre. La jeune brune savait que cette petite chose allait être dotée de pouvoirs, puisque l'homme avec qui elle l'avait conçu l'était également.
Elle se leva du lit, s'habilla et quitta la chambre le laissant dormir. En arrivant dans la cuisine, elle prépara le petit déjeuner, mais elle soupira. Comment lui dire qu'il allait être père dans neuf mois ? Comment allait-il le prendre ?
L'homme se réveilla doucement, tâtonnant le lit, constatant qu'il était vide. Il se leva à son tour et arriva dans la cuisine un sourire sur le visage, mais il disparut aussi vite quand il la vit se triturer les méninges. Il arriva à sa hauteur entourant son corps de ses bras puis il voulut qu'elle le regarde, elle se retourna tandis qu'il posa une main sur sa joue qu'il fit glisser tout du long, elle ferma les yeux savourant cet instant.
Il se demandait ce qu'il pouvait lui arriver, ce qu'elle avait en tête pour qu'elle fronce autant les sourcils, pas que cela ne lui déplaisait pas, mais tous de même. Elle soupira puis se lança sans prendre de gants ni ménagement quitte à le voir fuir autant qu'il soit au courant.
— J-je suis enceinte. Dit-elle à l'homme.
Son cœur s'emballa, les mains de l'homme quittèrent son visage et ses yeux se fixèrent sur la faïence de la pièce, vide d'expression. La femme retourna dans la chambre alors qu'elle avait tenté de le faire réagir, elle ferma la porte, derrière elle et glissa le long de la porte, repensant à leurs rencontres qui remontaient à cinq mois auparavant.
***
Elle était arrivée sur son île d'origines pour des fouilles archéologiques qu'elle avait entreprises alors qu'elle n'était qu'une petite fille. Un jour, alors qu'elle désespérerait de trouver quelque chose, elle mit à jour une stèle gravée de symbole qu'elle-même ne comprenait pas. Au côté de la stèle plusieurs petits objets faisaient penser à une sépulture de la Grèce antique, des os de bovidés étaient enterrés à côté, des lances, des xiphos, d'autres objets également. Elle était enfin sûre que son île regorgeait d'artefact datant de l'antiquité, ses recherches aboutissaient enfin.
Cela faisait deux heures qu'elle essayait de comprendre le bloc de pierre, mais rien n'en était ressorti, la gravure restait du charabia à ses yeux. Même toutes ses années d'études n'y faisaient rien. Elle but une gorgée de son café et sortit contempler la lune et décida de sortir prendre l'air.
La nuit commençait à tomber, elle marchait tranquillement sur la berge quand elle vit un homme regarder l'horizon avec tristesse et mélancolie et prise d'un élan de compassion, elle s'approcha de lui. L'homme avait des cheveux noirs mi-longs, un visage fin et long, un front haut et des lèvres charnues, une barbe de trois jours et des yeux verts océan si tristes. Elle posa ses coudes sur la rampe en bois surplombant l'océan Atlantique, ses cheveux brun volant dans le vent, lui laissant assez d'espace entre eux.
Si un bruit sourd ne les avait pas sortis de leurs pensées, ils seraient restés ainsi des heures, mais des pas les avaient fait se retourner. La jeune femme écarquilla les yeux sur ce qu'elle voyait, l'homme savait à qu'il avait à faire puisqu'il n'avait pas sourcillé d'un pouce.
Il sortit un petit objet plat de sa poche, appuyant en son centre et une lame cuivrée luisants d'un éclat bleuté se déploya sous ses yeux. L'inconnu protégea la jeune femme en la poussant en arrière et s'élança vers la créature qui venait les déranger qui se désintégra dans un nuage doré. Il accourut vers la jeune femme qui était recroquevillée sur elle-même effrayer par ce qu'elle avait vu et posa ses mains sur ses épaules frêles qui frémissaient.
— Est-ce que tout va bien ? dit-il avec une voix grave et sensuelle.
— Qu'est-ce que c'était ? Répondit-elle secouer.
— Vous l'avez vue !
Elle leva les yeux rencontrant celui de son interlocuteur inquiet puis regarda la poussière au sol avant de reprendre contact avec lui.
— Bien sûr que oui ! J'ai vu un monstre avec une jambe en bronze et une jambe en peau d'âne.
— C'est une Empousa, une créature venue des profondeurs du Tartare.
— Pa-pardon, vous avez bien dit Tartare.
— Oui, c'est l'abîme le plus profond des enfers.
Elle regarda l'homme droit dans le blanc des yeux, il avait dit Tartare et d'aussi loin où remontent ses souvenirs du collège, Tartare était une divinité primordiale grecque, un lieu à la porte de fer et au seuil du bronze, un endroit où se trouvaient emprisonnés tous les monstres malfaisants que mentionnait la mythologie grecque.
Les mois qui suivirent n'étaient pas tous roses, malgré les coups durs, les attaques et les nombreux monstres, Luiza était peu à peu tombée amoureuse de cet homme.
Ce dernier lui parla de la brume qui empêchait les humains de voir les monstres, mais qu'une poignée d'entre eux comme elle pouvait y voir à travers. Il l'avait aidé à traduire les symboles de la stèle, elle ne savait pas comment il faisait, mais avec son aide ses recherches avançaient à pas-de-géant.
***
Elle sursauta, la sortant de ses pensées, entendant le martèlement puis la voix grave de son amant, lui demandant d'ouvrir la porte, de le laisser entrer.
— Je t'en prie ouvre-moi ! demanda-t-il doucement.
— Si tu ne veux pas de cet enfant, autant que tu me le dises, maintenant, hurla-t-elle à travers la porte ; de toute façon je l'élèverais toute seule sans toi s'il le faut, que tu le veuilles ou non.
Il réitéra sa demande. La jeune femme concéda de le laisser entrer dans son espace, mais elle préféra qu'il reste au pas de la porte tandis qu'elle s'installa sur son lit.
— Peu importe ta décision, je garderais le bébé.
Il avança lentement ne voulant pas la brusquer et s'agenouilla à sa hauteur relevant sa tête pour qu'il la regarde, mais elle se déroba. Il se mit dans le lit prenant sa compagne dans ses bras, serrant son corps contre lui puis descendit ses mains vers son ventre murmurant à l'oreille de la brune.
Luiza se laissa aller dans ses bras protecteurs, mais au plus profond d'elle-même qu'il allait se passer quelque chose.
Sa grossesse s'était déroulée à merveille jusqu'au jour ou pendant une balade le long du ponton en bois, il la laissa seule avec leur bébé, désemparée et livrée à elle-même dans un monde dont elle ne connaissait encore que les prémices.
***
Édit du 28/12/2018 : Modification du prologue.
VOUS LISEZ
(Percy Jackson/Héros de l'Olympe) La cité engloutie - Les Origines [TERMINÉ]
Fanfiction« Ta naissance est une erreur ! » avaient dit les deux plus puissants dieux de la terre. Daelys SOARES est une jeune fille pas comme les autres. Elle vivait dans l'insouciance de ceux que lui réservait l'avenir jusqu'à ce qu'un Homme-Taureau vienne...