Ѱ Chapitre 22

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Le liquide chocolaté se répandit sur le sol, mélangé au petit bout de céramique de sa tasse brisée, ne faisant pas attention à ça, elle fixa devant elle les énergumènes présents. Elle était encore endormie, ils ne peuvent pas être vrais, dix personnes ne pouvaient pas lui faire face. Elle recula d'un pas effrayé, frappé par tant de réalisme de ses rêves tandis que celui qui se disait être son père essaya de s'avancer.

— N'approchez pas, vous ne pouvez pas être vrai. Hurla-t-elle. C'est une hallucination, une ...

— Daelys, écoute-moi, je ...

— Non, vous êtes le fruit de mon imagination.

— Oh pitié arrête, tu sais très bien que c'est vrai, t'es juste trop bête pour t'imaginer que tout est faux. Vociféra l'un d'eux.

Elle s'installa sur le fauteuil triturant son collier de baptême, elle n'était pas bête ni stupide comme il pouvait le croire, mais admettre qu'ils étaient vivants, c'était laisser les dieux interférer un peu plus dans son monde.

— Je sais que ça doit te faire un choc. Commença Amphérès.

— C'est si peut dire, croire en l'existence de l'Atlantide, c'est déjà farfelu, mais de là à en faire partie. De plus, je retrouve mon père qui nous avait abandonnés, lança-t-elle en le regardant ; que j'ai neuf oncles dont un râleur et vous croyez qu'avec ça, je peux être saine d'esprit.

— Tu es de l'Atlantide que tu le veuilles ou non. Aboya le râleur.

— Azaès, s'il te plaît. Reprit Atlas.

Atlas s'agenouilla devant sa fille, la regardant droit dans les yeux, mais aucun d'eux ne bronchait, ils se fixaient mutuellement, puis il prit sa main où la malédiction était là plus marquée, la caressant doucement. Son père était doux, il avait les traits fatigués par les nuits de torture, mais il était bien là, devant elle. Daelys n'avait qu'une seule envie, c'était de le prendre dans ses bras pour qu'il ne la lâche plus, mais sa fierté était trop grande, peut-être son côté portugais qui remontait à la surface. Elle détourna la tête, il la mettant mal à l'aise, lui en voulant pour toutes ses années de souffrance.

— Comme si je pouvais te pardonner si vite, lui dit-elle les larmes aux yeux ; j'ai souffert par ta faute. Bredouilla-t-elle en retenant un sanglot.

— Je sais et je suis désolé.

Elle se releva de colère, non il ne savait pas, il était loin de savoir ce qu'elle avait vécu à l'internat. Les brimades de ses camarades de classe, les pics incessants de madame Watkins et de son adjoint monsieur Sandoval, de véritables monstres. Daelys ôta son maillot devant ses oncles exposant son dos meurtri par les coups, des cicatrices parcouraient son échine, faisant hoqueter ses oncles de surprise.

Elle se souvient le jour où elle avait su qu'elle avait des pouvoirs, ce n'était pas à son arrivée au camp, loin de là, elle savait bien avant qu'elle ne fût pas normale, qu'elle était un monstre. Sa famille proche l'avait rejeté, après tout faire exploser une carafe d'eau en plein repas de famille parce que son oncle Stéphano la taquinait.

Sa mère était arrivée un matin avec elle sous le bras en prétextant que son fiancé était allé en voyage pour des affaires, alors que, d'après son oncle, il s'était tout simplement enfui avec une autre. Ces insinuations l'avaient fait péter un plomb, l'eau s'était mise à bouillir comme dans une bouilloire quand l'adolescente l'avait regardée ou plutôt fixée avec vigueur. Puis la pression était trop forte et le verre avait éclaté faisant jaillir l'eau et sa tante Sarah avait hurlé comme une malade sur elle, déblatérant qu'elle était une sorcière, un démon. Qu'elle était possédée par le diable et qu'il fallait l'exorciser, quoi de plus normal pour une enfant de douze ans.

(Percy Jackson/Héros de l'Olympe) La cité engloutie - Les Origines [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant