𝐏𝐑𝐈𝐍𝐂𝐄𝐒𝐒𝐄 | harry potter/drago malefoy x OC

016. Nicolas Flamel

Un samedi après-midi, Katie était assise seule dans la bibliothèque. Elle feuilletait le livre que Ron lui avait remis devant la salle commune des Serpentard, le jour où elle avait giflé Drago (heureusement, Malefoy devait être gêné de s'être fait frapper par une fille et il n'a rien dit à personne).

La lecture paisible de Katie fut interrompue par des bruits de pas précipités. Elle sentit qu'on tirait les chaises à côté et que trois personnes essoufflées s'asseyaient. Katie n'eut pas le temps d'analyser la situation que Hermione Granger prit la parole. 

— On l'a trouvé, dit-elle d'une voix étouffée.

Confuse, Katie haussa un sourcil, incitant Hermione à développer.

— Nicolas Flamel ! s'écria Hermione l'air excitée. On l'a trouvé !

Katie ne savait pas quoi en penser. Son regard surpris alterna entre Hermione, Harry et Ron qui affichaient tous les trois la même expression ravie. Katie laissa échapper quelques bégaiements avant de finalement produire une phrase compréhensible. 

— H-hein ? Comment ? Je...

Harry plaqua une carte violette sur la table. En la regardant, Katie aperçut le visage souriant du professeur Dumbledore. Katie tendit la main, attrapa la carte et lu le petit paragraphe à son dos à haute voix.

— Dumbledore s'est notamment rendu célèbre en écrasant en 1945 le mage Grindelwald, de sinistre mémoire. Il travailla en étroite collaboration avec l'alchimiste Nicolas Flamel et on lui doit la découverte des propriétés du sang de dragon !

Soudain, Hermione tressaillit et laissa échapper un petit couinement. Ron lui lança un regard perplexe : sa façon de lui dire qu'il la trouvait un peu étrange. Mais Hermione n'y prêta pas attention. 

— Katie, ce livre que tu lis...

Katie termina la phrase de Hermione à sa place.

— C'est celui que tu m'as donné la semaine dernière. Pourquoi ?

Sans explication, Hermione arracha le livre des mains de Katie et commença à le feuilleter frénétiquement. Katie haussa un sourcil et Ron lui lança un regard qui devait signifier "complètement folle, hein ?".

— J'avais pris ça pour me distraire le soir, puis je l'ai prêté à Katie, annonça Hermione.

Ron écarquilla les yeux en observant l'énorme bouquin.

— Ça c'est distrayant ? demanda-t-il, l'air dégoûté. 

Hermione lança un regard noir au garçon avant de retourner à sa recherche. Soudain, Katie assembla les pièces du puzzle. 

— Hermione ! Page trois-cent-quarante-cinq.

Hermione se précipita à ladite page et laissa échapper un soupir de soulagement.

— Je le savais ! C'est là ! s'exclama-t-elle. Nicolas Flamel est le seul à avoir fabriqué la pierre philosophale !

Hermione s'attendait sûrement à ce qu'ils lâchent des exclamations de surprises. Elle eut alors une expression déçue lorsque Harry et Ron échangèrent simplement un regard vide. Katie, en revanche, avait déjà lu cette page et même si elle ne connaissait pas grand-chose au sujet, elle reconnaissait ces mots. Hermione roula des yeux.

— Vraiment, vous ne lisez donc jamais ? Regardez ça. 

Elle glisse le livre vers Harry, qui lit le passage à haute voix. 

— "Les anciennes recherches alchimiques avaient pour objet de fabriquer la Pierre philosophale, une substance légendaire dotée de pouvoirs étonnants. Cette Pierre a en effet la propriété de transformer n'importe quel métal en or pur. Elle produit également l'élixir de longue vie qui rend immortel celui qui le boit. Au cours des siècles, de nombreux témoignages ont fait état de la réalité de la Pierre philosophale, mais la seule qui existe vraiment de nos jours est l'œuvre de Nicolas Flamel, le célèbre alchimiste et amateur d'opéra qui a célébré récemment son six cent soixante-cinquième anniversaire et mène une vie paisible dans le Devon en compagnie de son épouse, Pernelle (six cent cinquante-huit ans)."

Dès que Harry eut fini de lire, Hermione pointa furieusement un passage du livre. 

—  Vous avez vu ? Le chien doit garder la Pierre philosophale de Nicolas Flamel ! Je parie que c'est Flamel en personne qui a demandé à Dumbledore de la mettre en lieu sûr. Ils sont amis et comme il savait que quelqu'un allait essayer de la voler, il a voulu l'enlever de Gringotts ! 

— Une Pierre qui fabrique de l'or et qui te rend immortel ! Pas étonnant que Rogue essaie de la voler ! N'importe qui la voudrait pour lui tout seul ! s'exclama Ron. 

— Attendez, on a aucune preuve que ce soit l'objet sous la trappe, ni que Rogue essaie de la voler, les coupa Katie. 

Ron ricana, attirant son attention. 

— Bien sûr que tu défends Rogue, sale Serpentard.

En voyant le changement d'attitude de Ron, Katie sentit son cœur se serrer. Hermione laissa échapper un couinement horrifié. Elle fusilla Ron du regard.

— Ron, dit sèchement Harry.

— Quoi ? répliqua Ron d'un ton sec en se levant. J'ai raison. Nommez-moi ne serait-ce qu'un Serpentard qui a bien tourné. 

Ron fit une pause. Il fixa le trio, qui était à court de mots. Ron laissa alors échapper un rire froid. 

— Voilà, vous ne pouvez pas. Comment être sûr qu'elle est de notre côté ? Elle pourrait très bien être une espionne de Malefoy, dit amèrement Ron. 

Ses mots durs transpercèrent le cœur de Katie comme des poignard, le brisant en mille morceaux. Les larmes lui montèrent aux yeux.

— Ron ! siffla Hermione. 

Katie se leva lentement. Elle fixa Ron dans les yeux, la lèvre tremblante. 

— C'est vraiment ce que tu penses ? elle demanda.  

Sa voix tremblait : la Serpentard allait probablement éclater en sanglots à tout moment. 

— Bien sûr, répondit Ron. 

Le cœur de Katie se serra à nouveau. Elle prit une inspiration tremblante et hocha la tête alors qu'une larme coulait le long de sa joue. Sans un mot, elle se précipita hors de la bibliothèque. Mais rapidement, elle entendit Harry l'interpeller. 

— Katie ! Attend ! 

La jeune fille l'ignora et continua à avancer. À son grand malheur, Harry la rattrapa facilement et lui prit doucement le bras. Elle essaya de le repousser, mais sa prise se resserra. 

— Katie, écoute...

Elle coupa Harry avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit. 

— C'est bon, Harry. Tout ça, c'était n'importe quoi. Je suis une Serpentard, vous êtes des Gryffondor. On n'est pas censés être amis. Je suis désolée de vous avoir dérangée, dit-elle tout en sanglotant. 

Harry ouvrit la bouche pour répondre, mais avant qu'il ne le fasse, Katie le repoussa violemment et s'enfuit en courant.