𝐏𝐑𝐈𝐍𝐂𝐄𝐒𝐒𝐄 | harry potter/drago malefoy x OC

021. Beuglante

Le lendemain matin, Katie entra dans la Grande Salle pour le petit-déjeuner avec de larges cernes sous les yeux. Elle n'avait pas réussi à dormir, trop inquiète pour Harry et Ron. La jeune fille laissa échapper un long bâillement en s'asseyant à côté de Pansy à la table des Serpentard.

— Woah, qu'est-ce que t'as Blair ? dit Malefoy d'un ton moqueur.

Katie lui lança un regard noir avant de se reconcentrer sur ses œufs et ses toasts. Pourtant, elle n'avait vraiment pas faim. Elle se sentait trop malade pour manger — malade de stress. 

— Ça va ? demanda Pansy. Je me suis réveillée cette nuit et tu étais debout, à faire les cent pas. 

Katie s'apprêtait à répondre lorsque Malefoy la coupa. 

— Elle était sûrement en train de penser à Potter, railla-t-il, faisant éclater de rire Crabbe et Goyle. 

— En fait oui, c'était le cas, confirma Katie, prenant Malefoy de court. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, Harry et Ron ne sont toujours pas là et je suis inquiète. 

Drago se pencha en arrière sur sa chaise, une expression satisfaite au visage.

— Comme s'ils allaient manquer à quelqu'un.

Il y eut un grand bruit métallique lorsque Katie laissa tomber bruyamment ses couverts dans son assiette. Elle était sur le point de sortir une réplique sanglante à Malefoy, lorsqu'une autre chose attira son attention. 

Un grand cri de joie éclata soudain, à l'opposé de la Grande Salle. Katie se retourna brusquement et vit trois Gryffondor tapant fièrement dans le dos de nulle autre que Harry Potter et Ron Weasley. 

— Putain de merde, murmura Katie. 

Elle se leva de la table des Serpentard pour se diriger vers celle des Gryffondor. Personne ne la vit arriver, alors lorsqu'elle s'assit à côté de Ron et attrapa un coin de sa robe, il poussa un petit cri qui résonna dans toute la Salle. 

— Vous étiez où ? demanda Katie. Je me suis inquiétée toute la nuit !

— Ouais, je vois ça. T'as une mine épouvantable, répondit Ron. 

Il pointa du doigt son visage creusé par la fatigue et ses cheveux en bataille. Katie lui lança un regard furieux. 

— On... 

Hermione interrompit Harry et termina sa phrase à sa place. 

— Le passage vers la voie 9¾ s'est refermé alors Ronald et Harry ont volé la voiture volante de Mr Weasley pour venir à Poudlard. 

Katie ne savait pas à quoi elle s'attendait, mais ce n'était sûrement pas à ça. 

— Vous êtes complètement fous ou quoi ? On aurait pu vous voir ! les réprimanda Katie. 

Honteux, Harry baissa les yeux. Ron, dont Katie tenait toujours la robe, toucha prudemment sa main, comme si elle était une bombe. Les yeux plissés, Katie se tourna lentement vers Ron qui déglutit, visiblement apeuré par son regard glacial. 

— Euh... est-ce que tu pourrais... si tu veux... tu tiens toujours ma robe et..., balbutia Ron. 

Katie relâcha la robe de Ron, qui poussa un soupir de soulagement. L'air effrayé, il s'écarta discrètement de la Serpentard. 

— Ce n'est pas tout, continua Hermione et le ventre de Katie se noua. Ils ont atterri dans le Saule Cogneur, ce qui a abîmé la voiture de Mr Weasley et Ronald a cassé sa baguette. 

Ron émit un petit gémissement de peur lorsque Katie se tourna à nouveau vers lui. 

— Dis-moi que tu n'as pas fait ça. Dis-moi que tu n'as pas cassé ta baguette, supplia-t-elle. 

Cette fois-ci, sa voix était pleine de déception et de désespoir ; selon Ron, c'était bien pire que de colère. Avec une main tremblante, Ron sortit sa baguette de sa poche. Elle était entourée d'un gros morceau de ruban adhésif là où elle avait été brisée en deux.

Katie n'eut pas le temps de réprimander Ron, car à cet instant, les hiboux entrèrent dans la Grande Salle pour y apporter le courrier. Cependant, cela n'arrangea pas les choses pour Ron puisqu'une lettre de sa mère tomba dans son assiette. 

— Eh regardez, Weasley a reçu une Beuglante ! s'exclama Seamus Finnigan, faisant éclater de rire toute la table.

— C'est quoi une Beuglante ? demanda Harry.

Mais personne ne lui répondit puisque Ron et Katie contemplaient la lettre le visage pâle et la bouche entrouverte. 

— Ouvre-la, dit Neville Londubat d'une voix aiguë. Une fois, j'en ai pas ouvert une de ma grand-mère... Ça a été horrible. 

À contrecœur, Ron ouvrit le Beuglante.

— RONALD WEASLEY ! 

La lettre sembla exploser sur place. Les cris de Molly Weasley résonnaient dans la Salle, faisant trembler les couverts. 

— COMMENT AS-TU OSÉ VOLER CETTE VOITURE ? JE SUIS ABSOLUMENT INDIGNÉE ! J'IMAGINE QUE TU NE T'ES PAS DEMANDÉ DANS QUEL ÉTAT D'INQUIÉTUDE ON ÉTAIT, TON PÈRE ET MOI QUAND ON A VU QUE LA VOITURE AVAIT DISPARU ! J'AI REÇU UNE LETTRE DE DUMBLEDORE HIER SOIR, J'AI CRU QUE TON PÈRE ALLAIT MOURIR DE HONTE ! HARRY ET TOI, VOUS AURIEZ PU VOUS TUER...

Toute la Grande Salle s'était tournée pour observer Ron, qui s'était enfoncé si bas dans son siège que seule sa chevelure rousse émergeait au-dessus de la table. Harry avait les yeux baissés et Katie avait du mal à garder une expression calme. 

— TON PÈRE RISQUE UNE ENQUÊTE AU MINISTÈRE ! C'EST ENTIÈREMENT DE TA FAUTE ET SI JAMAIS TU REFAIS LA MOINDRE BÊTISE, TU REVIENS IMMÉDIATEMENT À LA MAISON !

À ces mots, la lettre prit feu et fut réduite en cendres. Ron osa enfin se redresser : son visage était d'un rouge écarlate, tandis que celui de Harry était blanc comme neige. 

— Je ne sais pas à quoi tu t'attendais, Ron, mais tu...

— Ne dis pas que je l'ai bien mérité ! l'interrompit Ron, en jetant un regard noir à Hermione qui était toujours plongé dans son livre. 

Harry repoussa son assiette de porridge. Katie pouvait comprendre à son expression qu'il se sentait coupable. Après tout ce que Mr et Mme Weasley avait fait pour lui durant l'été, et maintenant le père de Ron risquait une enquête... 

Cependant, Harry sembla décidé à ne pas se laisser abattre par la culpabilité. Il se tourna vers Katie et lui chuchota : 

— Katie, je dois te dire quelque chose.

Harry passa les minutes suivantes à lui expliquer comment un elfe de maison nommé Dobby était venu le voir pendant l'été pour le persuader de ne pas revenir à Poudlard. Il trouvait cela étrange, puisqu'à peine un mois après cet avertissement, il n'avait pas pu accéder au quai 9¾. Katie admit que c'était étrange, mais leur conversation fut interrompue lorsque le Professeur McGonagall se leva de la table des professeurs pour distribuer leurs emplois du temps aux Gryffondor. 

McGonagall s'arrêta devant Katie. La Serpentard n'osa pas lever les yeux vers elle, persuadée d'être réprimander pour s'être assise à la table des Gryffondor. Harry, Ron et Hermione pensaient sûrement la même chose, car ils déglutirent bruyamment. Cependant, McGonagall se contenta de plonger sa main dans sa poche, d'en sortir un emploi du temps de Serpentard et de le tendre à Katie.

— Voilà pour vous, Miss Blair.