CHAPITRE 27

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Bastian

Je m'appuie contre la porte fermée de sa chambre, à bout de souffle. Le corps excité, en proie à un besoin si primaire que je prends sur moi pour ne pas retourner dans la pièce et lui faire payer ce moment. Des idées plus salaces les unes que les autres me viennent à l'esprit, renforçant la dureté de mon érection.

Shit !

Je n'en reviens pas de son culot, et en même temps, je suis admiratif. Elle assume son désir, ne reculant devant rien pour obtenir satisfaction.

C'est pour ça que je lui ai laissé le contrôle, qu'elle m'utilise pour son propre plaisir m'a transcendé, c'était fantastique. Pourtant, j'avais envie de serrer sa taille, de caresser ses fesses, d'embrasser cette bouche charnue, de la mordre jusqu'au sang pour me venger de cette frustration qu'elle a fait naître en moi.

J'ai préféré ne rien tenter, elle avait besoin de cet ascendant sur moi. J'y ai même trouvé de la satisfaction, me rappelant son visage extatique lorsque l'orgasme l'a foudroyée.

Cette fille bouscule mes certitudes, brouille mes radars, et je me sens comme un chien à sa botte. Comment résister face à ce chaton à la fois, si fragile et si fort ?

Je m'éloigne de la porte et emprunte le couloir principal de l'étage pour me réfugier dans ma chambre. Je n'ai plus le choix, je dois prendre une douche froide pour expulser cette envie qui grille tous mes neurones.

***

Le lendemain, la tempête est passée, le climat reste cependant instable et, dans mon for intérieur, je ressens la même chose. Je ne cesse de penser à la nuit dernière, à ses jambes, à ses frottements, à sa défiance. Si je m'écoutais, je foncerais dans sa chambre pour continuer notre corps-à-corps sensuel. Malheureusement j'ai d'autres priorités. D'abord, je dois m'occuper des affaires courantes de la distillerie, même si Henry a repris le flambeau avec l'aide de mon assistante Miss Fraser. De fait, j'ai octroyé à ma collaboratrice des congés pour souffler vu le travail incroyable qu'elle a dû assumer pendant ces longs mois. Quant à mon ami, il est soulagé de retrouver son rôle de commercial, il déteste devoir gérer une société, c'est à peine s'il arrive à garder en vie une plante verte. Alors, prendre en charge notre entreprise a été compliqué, mais contre toute attente, il a su être à la hauteur. Henry se dévalorise bien trop souvent ces derniers temps, et je m'en veux de ne pas le soutenir davantage. La tristesse a décidément contrôlé toute mon existence. Maintenant que je suis officiellement de retour, je vais m'évertuer à me rattraper.

Actuellement dans nos bureaux situés à la distillerie, avec Henry, nous vérifions si le corps de l'homme a été découvert. Pour l'instant, aucune information n'a filtré dans les médias. D'un côté, cela me rassure, toutefois, je préfère rester prudent. Cet homme avait sûrement une famille ou des amis qui vont bientôt déclarer sa disparition. Et nous devons vite trouver une solution avant que toute cette histoire nous éclate au visage. Surtout que Grandpa' débarque ici dans quelques jours. Je ne pouvais pas le laisser dans l'ignorance de mon retour, pourtant je savais que mon appel allait le pousser à me rendre visite. Et quand il sera là, je devrais jouer mon rôle de chef d'entreprise, et ne rien montrer de la situation. Il ne doit aucunement découvrir la vérité sur mon voyage, et qui j'ai ramené avec moi dans mes bagages.

— Je ne te comprends plus, Bas'. Pourquoi tu n'exiges pas des aveux de sa part ? Elle est dans ton manoir, sans ressources, et surtout sans issue de secours, profites-en, me conseille mon ami par rapport aux meurtres.

Il se fourvoie sur elle. Elyana White n'est pas une femme que l'on oblige à parler, encore moins si on la pousse dans ses retranchements.

De toute façon, elle conservera le silence face à mes questions. Et je ne m'imagine plus la torturer, les méthodes que j'ai employées n'ont fait que la précipiter dans le gouffre de sa peine, et je culpabilise de lui avoir infligé ça. La rage qui m'habitait il y a peu, disparaît de jour en jour. Depuis qu'elle m'a sauvé la vie, j'ai l'impression de lui être redevable. J'ai beau me répéter que c'est une meurtrière, rien ne semble entacher ma curiosité à son égard.

James, pardonne-moi, je suis dans l'incapacité de briser ton ennemie.

Je ne pensais pas éprouver ce sentiment pour elle au milieu de cette pagaille. Je n'arrive d'ailleurs pas à identifier cette émotion, en tout cas, c'est et ça me dévore de l'intérieur.

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FIGHT AND FORGIVENESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant