CHAPITRE 45

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Elyana

Aude, mon amie. Une de mes seules amies. Elle a été d'un grand soutien depuis des mois. De par sa présence, sa gentillesse, elle a réussi à me séduire et je me suis attachée à elle. Et voilà que je risque de la perdre, elle aussi.

— Qu'est-ce qu'il...

Lyse me coupe :

— Je n'ai pas tout compris. J'étais en train de faire le ménage dans votre chambre lorsque votre téléphone s'est mis à sonner sans relâche, alors j'ai répondu. C'était son mari. Je crois qu'il a parlé d'une agression.

Une agression ? Le flash-back de la mort d'Anna me percute de plein fouet et je panique. Non, pas encore... Sous le choc, je ne réagis pas. Bastian prend le relais :

— Merci Lyse, nous partons à l'hôpital de ce pas.

Il récupère les clés de sa voiture sur le bureau, me saisit la main et m'entraîne en dehors de la pièce. Une minute avant, j'étais prête à lui offrir mon corps, et l'instant d'après, le désir s'est envolé, étouffé par l'angoisse.

Nous sortons précipitamment du manoir. Bastian me conduit vers son véhicule dans lequel je m'empresse de monter. Il démarre sans perdre de temps.

— Respire, Kitten, m'ordonne-t-il malgré son ton plutôt doux.

Je me tourne vers lui et m'aperçois que je retiens mon souffle depuis trop longtemps. J'inspire profondément pour tenter de calmer les battements de mon cœur.

Mon Dieu ! Pauvre Douglas... Le mari d'Aude doit être bouleversé.

Le trajet est court, je soupçonne Bastian de ne pas avoir respecté les limitations de vitesse, toutefois je ne relève pas la transgression. Lorsque nous arrivons aux urgences de l'hôpital St John. Mon accompagnateur se gare le plus proche possible des portes puis nous accourons jusqu'à l'accueil.

— Bonjour, nous venons rendre visite à Aude McCornish, annonce Bastian.

Je le laisse gérer et vu mon état, tant mieux. Je suis trop perturbée pour penser à la moindre chose, un vrai automate.

Je ne cherche même pas à le questionner sur le fait qu'il connaisse le nom de famille de ma patronne. J'imagine sans mal que contrairement à moi, il ne m'a jamais vraiment perdue de vue ces derniers mois.

— Chambre 604.

Arrivée à l'étage, je repère la silhouette de Douglas, en train de déambuler dans le couloir. Il se fige lorsqu'il nous aperçoit, les yeux ronds comme des soucoupes. C'est seulement maintenant que je percute que Bastian n'est pas n'importe qui ici. Il fait partie d'une des familles les plus riches du pays. Tout le monde connaît les Mc Taylor, ne serait-ce que par les médias.

Je peux dire adieu à la discrétion.

Je m'avance vers Douglas.

— Comment va-t-elle ? Que s'est-il passé ? L'interrogé-je sur un ton alarmant.

— Le médecin est avec elle pour l'instant. Elle se porte bien. Enfin... disons qu'elle n'est ni dans le coma ni morte, alors on peut dire que ça va, précise-t-il, déboussolé.

Douglas est plutôt franc et direct, à l'image de son sang écossais. Les souvenirs des nombreux dîners chez eux me reviennent en mémoire, des soirées débats inoubliables avec Aude et son calme olympien face au caractère bien trempé de son mari.

Le toussotement de Bastian me ramène à la réalité, et je m'empresse de faire les présentations.

— Douglas, voici...

FIGHT AND FORGIVENESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant