CHAPITRE 30

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Elyana

Le démon a eu une excellente idée. Au départ, j'ai cru qu'il m'emmenait dans un endroit isolé pour se débarrasser de moi. Après tout, c'était son plan initial. Pourquoi mon arrivée en Écosse aurait-elle changé les choses ?

Même si je doute encore de ses intentions, il faut que je me rende à l'évidence : Bastian ne souhaite plus ma mort. Et il n'aspire pas non plus à me jeter derrière les barreaux d'une prison austère. À vrai dire, je n'en ai pas davantage envie. Qui serait enjoué à l'idée de passer le reste de son existence dans une cellule ? Pourtant, c'est mon destin.

Cette escapade dans la nature m'a permis de soulager mes nerfs, tendus depuis des jours. J'ai pu respirer de nouveau face au spectacle que m'offrait le panorama. Un vrai régal pour les yeux. Observer les oiseaux jouer avec le vent, s'émerveiller devant la diversité des couleurs du paysage, autant de choses que je n'ai jamais songé à admirer.

J'ai perdu la notion du temps, assise dans un vieux fauteuil, une tasse fumante à la main.

Lorsque nous redescendons le chemin qui mène à la voiture, le soir tombe. La brise légère soulève ma robe, me procurant quelques frissons. Bastian, si alerte, le remarque et accélère la cadence. Plus vite nous serons dans le véhicule, plus vite je serai réchauffée. Je suis son rythme soutenu et nous parvenons à rejoindre la berline rapidement. Je m'installe sur le siège passager, à l'abri des bourrasques. Je l'entends monter à son tour après avoir jeté le sac sur la banquette arrière. Mes oreilles sont encore sourdes à cause du vent qui s'est levé, je garde les paupières fermées le temps de recouvrer tous mes sens.

Ce pays est accueillant par la population, mais glacial par le climat. J'ai besoin de vitamine D, si chère à mon cœur. À ce moment, un élan de nostalgie se réveille, ma belle Californie me manque. Toujours en train d'imaginer la plage de Hellwood, et la chaleur de ma région d'origine, je ne me rends pas compte tout de suite que le moteur ne vrombit pas.

Je finis par me tourner vers lui pour trouver une explication à ce silence anormal et ressens une puissante tension qui émane de lui. Ses mains sont crispées sur le volant, son corps raide. Je remonte doucement vers son visage et saisis enfin le problème. Son regard est ancré sur mes jambes, ses iris bleus assombris. En une seconde, mon esprit se verrouille et les papillons s'envolent dans mon ventre.

Je baisse les yeux et constate que le tissu de ma robe est retroussé bien au-dessus de mes genoux, dévoilant mon épiderme, sûrement le résultat de mon indélicatesse lorsque je me suis assise précipitamment.

Quant au démon, ses rétines sont toujours fixées sur mes cuisses, ce qui provoque chez moi une envie irrépressible de poser ma propre main sur ma peau dénudée. Je souffle, désespérée de voir qu'un simple coup d'œil de sa part peut enflammer l'entièreté de mon corps.

Mon soupir le réveille de sa contemplation, il secoue la tête et démarre enfin la voiture, s'engageant sur la route du retour.

Le silence dans l'habitacle ne dompte pas mes ardeurs, au contraire. À l'aller, le calme était relaxant, alors que maintenant je ne perçois que les battements de mon cœur déchaîné. Une excitation féline vient exacerber mes sens, me forçant à changer de position plusieurs fois pour soulager cette douleur ventrale.

Après quelques minutes, je dois bien reconnaître que mon envie est bien décidée à élire domicile entre mes jambes. J'ai vraiment besoin de... Il faut que je...

Non, ne le fais pas, Ely ! hurle ma conscience.

Je n'écoute pas son avertissement, je suis trop emprise par le désir. Impossible de résister à cette pulsion. Plus je pense à ses iris couleur ciel, à sa mâchoire crispée, plus mon souffle devient erratique.

Comment réagira-t-il si je... ?

Je me fustige d'être si perverse avant de rétablir le tir. Le plaisir n'est pas sale, il est salvateur, beau, et nous libère.

Les palpitations au creux de mes cuisses deviennent insoutenables. Je n'ai jamais ressenti pareille sensation, c'est si puissant que je serais prête à me caresser, là, tout de suite. Je n'en peux plus...

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