CHAPITRE 17

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Elyana

Hier soir, après un dernier message à son attention, j'ai fini par m'assoupir.

C'est la sensation d'être observée qui m'a alerté. Il était dans la chambre pendant mon sommeil, une ombre parmi l'obscurité. J'avais senti ses yeux braqués sur moi, et les sens enflammés, j'ai attendu. Il s'est approché doucement, persuadé que j'étais encore endormie. Pour ne pas me trahir, je me suis forcée à réguler ma respiration en imitant le souffle calme d'une somnolente. C'est lorsqu'un poids m'a presque fait rouler sur le matelas que j'ai saisi qu'il s'était installé à côté de moi. Les paupières toujours closes, je souhaitais connaître son prochain geste.

Chaque palpitation venant de mon entrejambe remontait le long de mon corps, tel un courant d'air chaud. Ses doigts ont alors effleuré mon visage, puis la chair tendre de mon cou. J'avais

beau maintenir le rôle de l'endormie, j'avais envie qu'il me touche ailleurs. Je me suis tournée sur le dos pour sentir sa paume continuer ses caresses légères. Je ressentais à peine ses frôlements, pourtant ma peau était en pleine combustion.

Au son de ma respiration erratique, je le soupçonnais d'avoir deviné que j'étais réveillée, mais il n'a jamais tenté de me parler. Soudainement, ses doigts ont glissé le long du drap pour me découvrir. Juste en culotte et débardeur, j'étais entièrement exposée à sa vue. Son index s'est posé sur mon ventre, provoquant une brûlure agréable à cet endroit.

Puis, tout s'est arrêté.

Alors que j'avais qu'une envie ; qu'il continue.

J'en avais terriblement besoin.

Pendant un instant, ne sentant plus sa peau contre la mienne, je l'ai cru sorti de la pièce. La seconde suivante, sa main plongeait entièrement dans mon sous-vêtement déjà humide de désir.

C'est à ce moment que mon gémissement m'a réveillé, et que j'ai percuté que ce n'était qu'un rêve érotique.

J'étais seule dans mon lit, ma propre main sous ma lingerie. La frustration a pris le pas sur l'excitation, et j'ai lâché un soupir.

***

Merde, c'était chaud, pensé-je en me remémorant le songe d'inédit d'il y a quelques nuits.

Je me mords la lèvre, toujours tiraillée entre la gêne et l'émoi sexuel. J'ai conscience que le baiser que nous avons partagé m'a retourné le cerveau. Ce qui explique cette vision charnelle qui ne me quitte plus depuis le début de la semaine.

Je n'ai pas eu de nouvelles de lui après nos messages, c'est étrange. Je ne devrais pas y penser pourtant, je n'ai plus que ça en tête. Peut-être a-t-il abandonné ce petit jeu ?

Une pointe de déception me tiraille le cœur.

De toute façon, je suis assez occupée comme ça. Malgré mes démarches pour retrouver un emploi, je suis toujours sans ressources. Il me reste à peine assez de pécules pour continuer à payer ma chambre d'hôtel indéfiniment. J'ai donc décidé d'entamer un tour du quartier pour déposer ma candidature dans tous les restaurants et bars des environs, je ne peux pas me permettre d'être exigeante. Le besoin d'argent devient urgent, mon compte en banque est dans le rouge. Et si je n'acquiers pas d'emploi d'ici le mois prochain, je pourrais dire adieu à un toit, même le plus indécent possible. J'en viens à me demander si chasseur de prime est envisageable comme métier. Après tout je connais bien le dark web, le problème c'est que je pense être

incapable de tuer hors de la vengeance. Et si je me dégonflais au moment de porter le coup fatal ?

Ce qui m'embête d'autant plus, c'est qu'avec ce qu'il se passe dans ma vie, je n'arrive plus à me dégager du temps pour chercher des informations sur James.

FIGHT AND FORGIVENESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant