PROLOGUE

96 18 7
                                    

J'ai toujours eu cette propension à fuir la réalité pour me réfugier dans un monde imaginaire. Lorsque j'étais enfant, je m'inventais des histoires avec mes peluches, parfois même uniquement dans ma tête. C'était un automatisme, comme une barrière entre les autres et moi. Mon esprit créait un univers qui me permettait de m'évader. Une solution temporaire, néanmoins indispensable pour comprendre mon environnement. Chaque évènement de la vie me procurait une sensation tellement douloureuse que je me cachais ailleurs, loin du vacarme de mon existence. Mes parents se doutaient que mon fonctionnement n'était pas « normal », cependant, ils ne m'ont jamais forcée à consulter. D'ailleurs, cette particularité me poussait à l'isolement, je n'avais pas de camarades, mon tempérament inadapté faisait fuir les possibles interactions avec des enfants de mon âge. Pourtant, contre toute attente, une irréductible personne avait réussi à percer le mur que j'avais érigé contre toute sociabilité. Anna, ma meilleure amie. Ma sauveuse, mon guide, mon héroïne.

Avant de la connaître, j'étais dans un cocon bien dissimulé aux yeux des autres, et loin du tumulte d'une réalité difficile à accepter. Comme si ce vide perpétuel me fournissait un soulagement presque indispensable.

Son amitié m'a apporté un souffle de vie. Avec Anna, je respirais, j'existais.

Et puis tout s'est écroulé autour de moi.

C'est à cet instant qu'elle est apparue.

Une entité étrangère.

Elle m'a attirée vers un monde plus sombre, m'obligeant à ressentir des émotions nouvelles, aussi bien néfastes qu'envoûtantes. Cette force m'a aidé à me relever, m'a murmuré de ne pas oublier, et m'a convaincue que la vengeance pouvait être délicieusement satisfaisante.

Nous avons tous une part d'ombre en nous. D'ailleurs, certains la montrent plus que d'autres et, quelquefois, elle nous détruit ; elle dévore tout ce qu'il reste de nous. C'est pourtant si tentant de s'immerger dans ses eaux troubles.

C'est exactement ce que j'ai fait. J'ai accepté ma noirceur, je me suis perdue en elle. Il était de toute façon trop tard pour revenir en arrière.

Soudain, je l'ai vu. Parmi les ténèbres de mon âme, il a apposé sa marque. J'ai plongé dans son regard et tout a changé, tout s'est précipité, il a participé à ma chute, seulement, il m'a rattrapée à temps. Il est devenu ma rédemption.

Je m'appelle Elyana, et à travers mon histoire, vous allez sombrer, vous aussi.

Préparez-vous à souffrir.

Tu es mon combat, je serai ton pardon.


_______________________________________________________________________________


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.



FIGHT AND FORGIVENESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant