FIGHT AND FORGIVENESS

CHAPITRE 31

Bastian

La tension dans la voiture est intenable. J'ai beau essayer de me concentrer sur la route, je n'arrête pas de repenser à ses jambes. Des putains de jambes interminables. Des images érotiques me parviennent sans que je puisse les contrôler. J'imagine ces mêmes jambes autour de ma taille, sa robe retroussée, son visage en proie au plaisir intense que je lui offre.

Je la vois sur le capot de la voiture, allongée nue, en plein milieu des collines désertes.

Arrête, Bastian ! pensé-je en crispant les mains si fort sur le volant que mes jointures blanchissent.

J'ose un regard vers Elyana, effrayé qu'elle puisse se rendre compte du pouvoir qu'elle possède sur moi. Ce que je découvre me fige net, me forçant à ralentir la cadence du véhicule. Sa robe est toujours remontée, les jambes légèrement écartées, les joues rougies par un désir intense qui se répercute dans mon bas-ventre. Elle semble lutter, tout autant que moi.

Sa main finit par se poser sur le haut de sa cuisse, et ma respiration se coupe.

J'essaye de me concentrer sur la conduite pour éviter l'accident, pourtant mes yeux glissent de nouveau sur elle. Je n'arrive plus à détourner le regard quand ses ongles éraflent doucement sa peau.

Elle ne va pas...

Sa paume remonte lentement vers le centre névralgique de son excitation ; elle va se caresser devant moi. Ce constat inédit fait grimper la tension déjà bien chargée en électricité, et mon érection s'éveille, rien qu'en anticipant ce qu'elle s'apprête à faire.

Complètement hypnotisé par Kitten, je ne fais plus attention aux alentours. C'est le bruit que font les pneus sur l'asphalte qui me rappelle que je suis toujours au volant. La voiture s'est déportée sur la bande blanche, je la rétablis dans un mouvement sec. Heureusement, il n'y avait aucun véhicule en face, la route est déserte à cette heure-ci.

Je perds la tête !

— Shit... qu'est-ce que tu fais ? paniqué-je en pilant brutalement, avec cette peur insidieuse de risquer nos vies, juste pour jeter un œil sur l'objet de mes convoitises.

Elyana capte ma soudaine agitation et m'achève à la seconde où elle prononce ces mots :

— Je deviens folle Bastian. Je n'arrête pas de penser à notre baiser, à cette connexion qui nous lie et je crois que ça me pousse à faire l'impensable, et là j'ai vraiment envie de commettre une imprudence. C'est même un besoin vital... murmure-t-elle d'une voix torturée.

La seconde suivante, sa main plonge sous le tissu de sa robe, et glisse sur le dessus de sa culotte. Elle soupire de contentement.

Elle me tue, putain.

Avant que ma conscience s'exile définitivement, je reprends le volant et conduit jusqu'à un accotement non loin de notre emplacement. Je me gare en urgence, puis coupe le moteur.

Elyana ne remarque même pas l'arrêt soudain de la voiture, trop enfermée dans les affres de la félicité. Elle continue de se toucher, sa main aplatie contre la lingerie.

Incapable de détacher mes prunelles, je lorgne ses doigts dessiner des mouvements circulaires sur le tissu. J'ai l'impression de redevenir ce voyeur que j'aimais tant être pendant ma chasse, une sensation que j'accueille avec enthousiasme.

Je l'observe se donner du plaisir, tel un adolescent qui espionne en cachette la voisine d'en face découvrant pour la première fois ce qu'est le désir. Ma queue pousse douloureusement contre mon jean, pourtant je n'esquisse aucun mouvement. Seuls mes yeux se nourrissent du spectacle.