je ne suis plus un bébé - Tome II.

150 - Petites attentions.

A peine parties, Lola m'appelle.

- [Lola] Je n'ai pas pu me changer, nous allons devoir nous arrêter.
- [Gaëlle] Moi non plus, ça peut attendre au plus près du tunnel sous la Manche ?
- [Lola] Okay, je regarde l'aire la plus proche. Ça m'intéresse aussi.
- [Gaëlle] C'est pour Théodore, il a demandé des photos à Sally.
- [Lola] Ce n'est pas sûr que l'on voit grand chose et c'est la mauvaise heure pour s'approcher.
- [Gaëlle] Pas grave.

Bientôt dix-huit heures trente, ça va, nous avons fait assez vite, je n'ai pas pensé à regarder quand nous avons repris la route. Plus que seize kilomètres pour Calais.

De l'autoroute, nous ne voyons pas grand-chose, les lumières la ville, ça doit être ça au bout, puis je dois me concentrer sur la route. Okay Lola a mis son clignotant donc c'est la prochaine.
Dommage, c'est loin mais c'est tellement énorme que tu ne peux pas le rater, il faut juste trouver un meilleur point de vue.

- [Lola] On monte sur le camion ?
- [Gaëlle] Je ne le sens pas, ce n'est pas le moment de prendre des risques.
- [Lola] On va se prendre un café et on demande, c'est un truc à touristes, ils ont sûrement prévu le truc.

Cela me plaît mieux, je me suis changée mais j'aimerais bien me rafraîchir. C'est agréable, plusieurs clients nous reconnaissent mais ne nous dérangent pas, un sourire, ou bonsoir, quelques félicitations dans les toilettes des femmes. Nous acceptons quelques selfies, c'est toujours important pour notre communication, d'ici quelques minutes ce sera sur tous les réseaux sociaux. Même avec Sally, la serveuse.

- [Lola] Très beau prénom !
- [Gaëlle] C'est aussi le prénom d'une très bonne amie.
- [Sally] Oui je sais, vous n'avez pas répondu pour sa phrase.
- [Gaëlle] Ce n'est qu'un rappel de notre amitié.
- [Lola] Vous avez un endroit avec une très bonne vue du tunnel ? C'est pour un garçon de cinq ans.
- [Sally] Attendez, je vais voir avec mon manager.

Okay, c'est bien parce que c'est nous. Pascal, son manager, nous a ouvert une porte privée, nous avons monté deux étages pour arriver à une porte avec une pancarte "Réservé Pompiers"

- [Pascal] Allez-y, je vous maintiens la porte ouverte.
- [Gaëlle] Merci.

Nous sommes sur le toit, c'est plat mais sans aucune barrière de sécurité. C'est parfait, nous avons une vue par-dessus les arbres sur calais et le tunnel. C'est assez impressionnant de voir tous ces camions qui attendent, je m'attendais à voir une route. Nous nous dépêchons pour ne pas abuser de sa gentillesse. En redescendant, je pose tout de même la question.

- [Gaëlle] Ce ne sont pas des routes ?
- [Pascal] Non, à cause de la pollution, des incendies, des accidents. La qualité de l'air et la sécurité sont les plus gros challenges pour ce type de structure.

Évidemment, j'aurais dû y penser, les procédures doivent être totalement différentes pour les secours. Une formation spéciale ? Il faudrait que je demande à José.

- [Lola] C'est un sujet à creuser, même pour un tunnel classique, les mesures n'ont pas l'air d'être évidentes.
- [Pascal] Vous trouverez assez facilement des documentaires si le sujet vous intéresse.

Oui, pour notre culture, après je ne pense pas que de telles mesures nous soient utiles.

- [Lola] On doit y aller, j'ai dit vingt et une heure au plus tard.

En effet, déjà dix-neuf heures trente. Nous remercions Sally et Pascal puis nous nous nous dépêchons de rejoindre nos camions. Nous perdons encore un peu de temps car plusieurs personnes se sont regroupées.

- [Lola] D'accord, mais juste une photo devant le camion, nous avons encore de la route.
- [Homme] Quelle direction ?
- [Lola] Vers le sud.

Pas besoin d'en dire de trop, nous laissons juste le temps d'une ou deux photos, puis nous y allons. C'est vraiment par manque de temps, car c'est sympa. Un peu comme pour la course sur neige, cela leur fait plaisir de nous voir et d'échanger quelques mots avec nous.
Dernière ligne droite, avec tous ces événements je n'ai pas appelé Kévin.