Chapitre 2

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Le temps s'écoulait lentement, une marée constante de jours indistincts et de nuits tourmentées.

Eryx se réveillait chaque matin avec la sensation persistante d'avoir oublié quelque chose d'essentiel, une partie de lui-même qui restait hors de portée, cachée dans les recoins sombres de son esprit.

Les murs de la chambre d'hôpital, d'un blanc clinique, lui semblaient plus oppressants chaque jour.

Le monde extérieur lui paraissait distant, presque irréel, comme s'il regardait à travers une vitre épaisse, incapable de toucher ou d'interagir avec ce qui était au-delà.

La femme qui veillait sur lui, Mentha, était son seul lien avec la réalité. Son visage, d'une beauté froide, semblait avoir été sculpté pour apaiser et rassurer, mais il y avait quelque chose d'inquiétant dans la manière dont ses yeux suivaient chacun de ses mouvements, comme si elle analysait chacune de ses réactions.

Elle ressemblait à une image fugace dans son esprit, une silhouette aux cheveux blonds, aux gestes gracieux, mais quelque chose en elle était différent, comme une copie imparfaite d'un original perdu. Parfois, il croyait voir une lueur d'intensité glaciale dans ses yeux bleus, une intensité qui disparaissait aussitôt qu'il tentait de s'y attarder.

La routine était devenue un cycle oppressant : des réveils laborieux où ses muscles protestaient à chaque mouvement, suivis par les soins que Mentha lui prodiguait avec une attention méticuleuse.

Elle s'assurait qu'il prenne ses médicaments, un rituel qui devenait de plus en plus suspect à mesure que les jours passaient. Les pilules, qu'elle lui tendait avec ce sourire apaisant, lui laissaient un goût métallique dans la bouche, et il remarquait que son esprit s'embrouillait peu après les avoir prises.

La première fois qu'il sentit la nausée monter après avoir avalé ces comprimés, il mit cela sur le compte de son état de santé. Mais lorsque la sensation de vertige persista, et que chaque gorgée de l'infusion aux herbes qu'elle lui préparait lui donnait l'impression de sombrer plus profondément dans l'engourdissement, il commença à se demander si quelque chose n'allait pas.

Mais Mentha, avec sa douceur habituelle, le rassurait en lui murmurant que c'était normal, que son corps devait se réhabituer doucement à la vie.

Cependant, au fil des jours, il remarqua que la lourdeur dans ses jambes ne disparaissait jamais vraiment. Parfois, elle semblait même s'accentuer après qu'il ait pris les médicaments que Mentha lui apportait avec tant de soin.

Il avait d'abord attribué cette faiblesse à la longue période d'inactivité, mais maintenant, il n'était plus si sûr. La manière dont Mentha insistait pour qu'il prenne ces médicaments devenait de plus en plus oppressante, presque autoritaire, malgré ses manières douces.

Il se souvenait d'un jour particulier, où le soleil d'automne projetait une lumière dorée à travers les rideaux de la chambre. L'éclat des feuilles jaunissantes à l'extérieur aurait dû être réconfortant, mais pour Eryx, il semblait plus spectral qu'autre chose.

Mentha s'était approchée de lui avec une tasse fumante entre les mains. Le parfum qu'elle dégageait ce jour-là était enivrant, une fragrance florale, presque narcotique.

« Bois, cela te fera du bien », avait-elle dit en lui tendant la tasse.

Il avait pris la tasse avec des mains tremblantes, les doigts presque incapables de tenir le poids léger de la porcelaine. Au moment où il avait porté le liquide à ses lèvres, un flash avait traversé son esprit : des lèvres qui murmuraient son nom, des yeux bleus remplis de larmes, une main tendue vers lui.

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