Vengeance Unbound

Chapitre 16

Back to black - Amy Winehouse

Le manoir d'Eryx, vaste et imposant, était plongé dans une atmosphère lourde, presque étouffante. Le grand hall, jadis résonnant du son des ordres d'Eryx et de l'activité constante de ses hommes, était désormais silencieux, à l'exception du crépitement des flammes dans la cheminée massive. Les ombres projetées par le feu dansaient sur les murs de pierre, créant un jeu de lumière sinistre qui reflétait parfaitement l'état d'incertitude qui régnait.

Assise dans le fauteuil d'Eryx, Mentha rayonnait d'une autorité froide et implacable. Ses doigts fins, recouverts de bagues délicates, glissaient lentement sur les accoudoirs de cuir, comme si elle se délectait de la sensation du pouvoir qu'elle avait arraché de force. Ses yeux glacés passaient d'un lieutenant à l'autre, évaluant chacun avec une précision chirurgicale. Elle savait que la clé pour asseoir son autorité n'était pas la force brute, mais la manipulation et la domination psychologique.

La robe noire qu'elle portait, élégante et parfaitement taillée, soulignait ses formes tout en lui conférant une aura de danger. Le tissu semblait absorber la lumière, créant un contraste frappant avec la pâleur de sa peau et l'éclat presque surnaturel de ses cheveux blonds argentés. Sa beauté était indéniable, mais c'était une beauté vénéneuse, celle d'une femme qui cachait un esprit tordu derrière chaque sourire soigneusement calculé.

Les lieutenants d'Eryx étaient rassemblés devant elle, chacun tentant de masquer son malaise sous un masque d'impassibilité. Mais Mentha, experte dans l'art de lire les émotions humaines, pouvait sentir la peur, l'incertitude et, chez certains, l'ambition. C'était exactement ce qu'elle voulait.

Elle se redressa légèrement dans son fauteuil, sa silhouette semblant dominer la pièce malgré sa taille modeste. « Messieurs, » commença-t-elle, sa voix douce, presque caressante, mais avec un tranchant indéniable,

« le temps est venu de reconnaître que nous entrons dans une nouvelle ère. Eryx n'est plus ici. »

Ses mots résonnèrent dans la salle comme un coup de tonnerre. L'affirmation était brutale, sans équivoque. Elle laissa le silence s'installer après cette déclaration, savourant la tension qui montait parmi les hommes.

Les flammes de la cheminée projetaient des éclats rougeâtres sur leurs visages, rendant leurs expressions encore plus difficiles à déchiffrer.

Jonas, un homme au visage sévère marqué par des années de loyauté envers Eryx, fut le premier à parler. Il se redressa, ses bras croisés sur sa large poitrine, et fixa Mentha avec des yeux durs, pleins de défi.

« Eryx n'est pas mort, » dit-il d'une voix grave, trahissant une colère froide.

« Et même s'il l'était, tu n'as pas ta place ici, Mentha. Ce cartel est dirigé par la loi de la rue, par ceux qui ont saigné pour lui. Pas par une femme qui... »

Mentha l'interrompit d'un simple geste de la main, comme si elle balayait une miette de poussière. Son sourire s'élargit, mais il y avait quelque chose d'effrayant dans la perfection de ce sourire, quelque chose d'artificiel, de déconnecté de toute véritable émotion.

« Jonas.. » murmura-t-elle d'une voix douce, presque compatissante.

Elle se leva, sa robe noire glissant silencieusement contre le sol, et s'avança vers lui avec une lenteur calculée. Chaque mouvement était mesuré, étudié, destiné à provoquer une réaction.

Elle s'arrêta juste devant Jonas, si proche qu'il pouvait sentir son parfum délicat mais enivrant, une fragrance qui semblait conçue pour désarmer ses adversaires.