La lumière tamisée des couloirs sombres du repaire offrait une ambiance sinistre. Les pas lourds des gardes résonnaient de temps à autre, brisant le silence oppressant qui entourait Nyx et Eryx dans leurs cellules respectives.
Attachés et blessés, ils savaient que le temps leur était compté. Le bruit des chaînes qui se balançaient au moindre de leurs mouvements ajoutait une note presque funèbre à la situation.
Nyx, malgré la fatigue et la douleur, restait concentrée. Elle savait qu'ils n'avaient pas le luxe d'attendre qu'une aide extérieure arrive. Ils devaient se sortir de là, seuls. La douleur lancinante de l'entaille sur son visage n'était rien comparée à la brûlure de la trahison qui la dévorait intérieurement. Mentha. Théon. Ils paieraient pour ça. Mais pour l'instant, il fallait rester lucide.
De l'autre côté, Eryx, bien qu'affaibli par les coups qu'il avait reçus, observait les barreaux de sa cellule avec un regard acéré. Il avait survécu à bien pire. Ses instincts de survie, forgés au cours de ses années à la tête du cartel, prenaient le dessus. Il échangea un regard avec Nyx à travers les barreaux.
Sans un mot, ils se comprirent.
Nyx : « On ne va pas mourir ici, pas comme ça. »
Eryx : « Jamais. »
Nyx commença à explorer les failles de sa cellule, ses mains cherchant instinctivement un point faible. Elle s'aperçut rapidement qu'un des barreaux était légèrement desserré. Ce n'était pas beaucoup, mais c'était suffisant pour qu'elle puisse l'exploiter. Elle commença à tirer, lentement mais sûrement.
De l'autre côté, Eryx utilisait ses compétences acquises au fil des années pour manipuler la serrure de sa cellule. Le bruit métallique des chaînes était son seul accompagnement, et chaque cliquetis résonnait dans le couloir désert.
Les minutes passèrent dans un silence tendu, uniquement ponctué par les bruits occasionnels de leurs efforts et le martèlement des pas des gardes qui patrouillaient. Le stress montait, chaque seconde semblait durer une éternité. Mais enfin, le barreau que Nyx travaillait céda dans un bruit presque imperceptible.
Eryx, quant à lui, réussit à ouvrir la serrure en forçant un mécanisme défaillant. Leurs regards se croisèrent à nouveau, cette fois avec une lueur de victoire.
Nyx : « Allons-y. »
Ils se faufilèrent hors des cellules, chaque mouvement calculé pour éviter de se faire repérer. Leurs corps étaient encore meurtris, mais l'adrénaline leur permettait de surmonter la douleur. Leur objectif : trouver des armes, éliminer les gardes, et sortir d'ici avant que Mentha ne se rende compte de leur évasion.
Mais à peine avaient-ils commencé leur progression qu'ils furent confrontés à un groupe de gardes. Le combat qui s'ensuivit fut brutal. Nyx, malgré sa blessure au visage, se déplaçait avec une agilité mortelle. Elle frappait avec une précision chirurgicale, utilisant chaque muscle de son corps pour neutraliser ses adversaires.
Eryx, plus méthodique, frappait ses cibles avec une force implacable, chaque coup destiné à tuer ou à rendre hors d'état de nuire. Leurs mouvements étaient coordonnés, un véritable ballet de violence et de rage.
Alors qu'ils pensaient être sur le point de s'échapper, des renforts arrivèrent. Ils furent forcés de se réfugier dans une petite pièce adjacente, haletants, le sang battant à leurs tempes. Nyx passa une main tremblante sur la plaie de son visage, le sang coulant encore légèrement. Le désespoir commençait à poindre. Il leur fallait trouver une issue.
Ils restèrent un instant en silence, reprenant leur souffle, lorsque soudain, une silhouette imposante se dessina dans l'ombre de l'entrée.
Arès.
Arès : « Vous n'irez nulle part », murmura-t-il, sa voix profonde résonnant comme une sentence.
Le regard d'Arès était sombre, et son corps immobile comme une statue. Nyx se figea, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Voir son frère ainsi, après tant d'années de séparation et d'incertitude, était un choc émotionnel qu'elle n'était pas prête à affronter.
Eryx, de son côté, analysait la situation, cherchant une faille, un moyen de riposter si nécessaire.
Mais alors que l'atmosphère devenait de plus en plus tendue, Arès fit un pas en avant. Son visage, d'abord empreint de froideur, se fissura légèrement, laissant apparaître une lueur d'humanité. Nyx le vit. Ce n'était pas seulement de la colère. Il y avait autre chose derrière ce masque impassible.
Arès : « Je n'ai jamais voulu que ça se passe ainsi », dit-il doucement, son regard se posant sur Nyx, puis sur Eryx avec dégoût.
Nyx, surprise par ce changement de ton, resta silencieuse, son esprit tourbillonnant de questions.
Nyx : « Arès, pourquoi ? Pourquoi tout ça ? »
Arès : « Ce que notre père veut, ce que je veux... ce sont des choses différentes. Je ne suis pas aveugle aux manipulations, Nyx. Je suis peut-être brisé, mais pas mort. »
Il s'avança encore, plus proche d'eux maintenant. Il sortit un trousseau de clés de sa poche, qu'il fit tournoyer brièvement entre ses doigts avant de les tendre vers Eryx.
Arès : « Prenez-les. Sortez d'ici avant qu'il ne soit trop tard. »
Nyx, incapable de croire ce qui se passait, attrapa les clés avec une hésitation visible.
Nyx : « Pourquoi nous aider ? Après tout ça... »
Arès la regarda dans les yeux, son expression grave. « Parce que tu es ma sœur. »
À ces mots, le cœur de Nyx se serra, et sans réfléchir, elle se précipita vers Arès, le prenant dans ses bras avec une force qu'elle n'avait jamais imaginé.
La froideur apparente de son frère sembla se dissiper quelques instants, et ses bras se refermèrent doucement autour d'elle. Il y avait de la douleur, du regret, mais aussi une pointe de tendresse cachée dans ce bref contact.
Nyx murmura d'une voix tremblante : « Tu es toujours là, malgré tout... »
Arès ne répondit pas tout de suite, puis murmura doucement : « Je n'ai jamais pu te détester... »
Leurs bras se desserrèrent, et Nyx recula légèrement, son regard embué d'émotions contradictoires. Ce moment de vulnérabilité lui rappelait l'enfant qu'elle avait été, celle qui avait toujours cherché à protéger son frère. Mais le monde était différent maintenant.
Eryx, toujours méfiant, serra les clés dans sa main. Il ne faisait pas confiance à Arès, mais savait qu'ils n'avaient pas d'autre option.
Arès : « Je vous couvre. Allez. »
Nyx, après un dernier regard empreint de gratitude envers son frère, hocha la tête. « Merci. »
Les deux se précipitèrent hors de la pièce, laissant derrière eux Arès qui les regardait s'éloigner, partagé entre le devoir envers son père et l'amour qu'il portait encore à sa sœur. L'évasion commençait, mais la guerre était loin d'être terminée.
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Vengeance Unbound
RomanceLes blessures du passé ne sont pas des cicatrices, mais des cartes qui guident vers ce que nous sommes destinés à devenir