Eryx avait repris des forces, ses muscles, bien qu'encore douloureux, répondaient mieux chaque jour grâce aux soins attentifs de Nyx. Elle venait régulièrement dans le garage, vérifiant ses blessures, nettoyant ses plaies avec des gestes précis mais empreints d'une douceur presque contradictoire avec la froideur apparente qu'elle voulait maintenir.
Pourtant, dans chaque regard qu'elle lui adressait, il percevait un conflit profond. Ses sentiments étaient là, palpables, mais elle les masquait derrière une carapace qu'il peinait à percer.
Ce jour-là, Eryx se leva difficilement de la table où il s'était assis pour reprendre son souffle après une nouvelle séance de soins. Le garage de Nyx était vaste, empli d'objets et de souvenirs qui semblaient chargés d'histoire. Chaque recoin dégageait une partie de son passé, et il sentait que ses souvenirs lui échappaient encore.
Il errait dans les couloirs, tentant de comprendre l'univers qui l'entourait, et de retrouver des fragments de son passé avec elle.
À mesure qu'il avançait, ses pensées se perdirent dans le labyrinthe de métal et d'outils. Puis, il s'arrêta net. Au détour d'un couloir, il aperçut Nyx, de dos, dans une pièce adjacente. Elle retirait doucement son haut de cuir, révélant une peau marquée de cicatrices profondes. Ses mouvements étaient lents, délibérés, comme si chaque geste marquait un moment solennel de solitude.
Ses cicatrices attirèrent immédiatement son attention. Eryx fronça les sourcils, un malaise montant en lui. Quelque chose d'enfoui refit surface : des éclairs de souvenirs violents, déchirants. Une scène lui revint brutalement.
Lui, la dominant, dans un moment de rage aveugle, sa main tenant une lame alors qu'elle hurlait sous sa poigne. Ces cicatrices... c'était lui qui les avait faites.
La réalisation le frappa avec la force d'un coup de poing. Il resta figé, partagé entre la culpabilité et l'envie brûlante de comprendre ce qui l'avait poussé à de tels actes. Comment avait-il pu en arriver là ?
Nyx, sans se retourner, sentit son regard sur elle. Elle resta un instant immobile, comme pour lui laisser le temps d'assimiler ce qu'il voyait. Puis, dans un geste lent et calculé, elle détacha son pantalon de cuir, le laissant glisser le long de ses jambes. Elle ne portait plus qu'une petite culotte noire. Chaque mouvement était un jeu, un défi silencieux qu'elle lui lançait. Elle savait qu'il regardait.
Sans se retourner, elle dit d'une voix basse, presque un murmure : « Si tu veux me rejoindre, tu sais où je suis. »
Les mots résonnèrent dans l'air lourd du garage. Eryx, bien que pris de court, sentit une vague de désir monter en lui, une tension presque insupportable qui se mélangeait à la culpabilité de ses actes passés. Il referma la porte doucement, bloquant le reste du monde à l'extérieur, avant de se tourner à nouveau vers elle.
Eryx ferma les yeux un instant, combattant l'ouragan de désir qui le secouait. Mais il savait qu'il ne pouvait pas, pas encore. Elle était encore une énigme pour lui, une femme qui avait laissé des traces indélébiles dans son âme, et ces cicatrices qu'il voyait sur elle ne faisaient que raviver la complexité de leur relation. Comment pouvait-il la désirer autant, alors qu'il se souvenait des horreurs qu'il lui avait fait subir ?
Nyx, percevant son hésitation, joua encore plus avec ses nerfs. Elle fit un pas de plus sous l'eau, son corps baigné par la vapeur, chaque goutte ruisselant le long de ses courbes, soulignant la perfection de sa silhouette.
Elle lui offrait un spectacle, un moment où elle savait qu'il ne pourrait plus détourner les yeux.
La vapeur remplissait la pièce, créant un voile sensuel qui enveloppait Nyx alors qu'elle se tenait sous le jet brûlant de la douche. Eryx, figé à l'entrée, regardait son corps nu se dévoiler dans la brume, chaque goutte d'eau glissant le long de ses courbes comme une caresse intime que lui seul pouvait voir. La tension dans l'air était si dense qu'elle semblait palpable, comme si la chaleur de l'eau se diffusait dans chaque fibre de son être.
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Vengeance Unbound
RomanceLes blessures du passé ne sont pas des cicatrices, mais des cartes qui guident vers ce que nous sommes destinés à devenir