Chapitre 14

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Le silence dans le garage n'était plus aussi pesant que lorsqu'Eryx était entré pour la première fois. Maintenant, c'était le cliquetis métallique des chaînes, le raclement des outils contre le sol froid, et le bourdonnement sourd de la douleur qui résonnait entre les murs.

La cage où il se trouvait, en métal rouillé, était à peine assez grande pour qu'il puisse s'étendre. Ses muscles étaient en feu, chaque respiration lui rappelant la brutalité du combat avec Théon.

Les lumières du garage vacillaient légèrement, projetant des ombres sinistres sur les murs graisseux. Eryx, à moitié conscient, fixait le plafond, ses pensées embrouillées par la douleur incessante.

Sa jambe, meurtrie par les coups de barre de fer, était inutile, un amas de chair et d'os brisés qui lui envoyait des vagues de souffrance à chaque mouvement. Le goût métallique du sang emplissait sa bouche, et son souffle était irrégulier, étouffé par la douleur qui l'envahissait.

Les heures passaient, mais il ne savait plus si c'était le jour ou la nuit. Le temps n'avait plus de sens ici. Ce qui comptait, c'était seulement la souffrance qui rythmait chaque seconde, chaque minute.

Soudain, le bruit lourd d'une porte qui s'ouvre interrompit le silence. Théon réapparut, comme une ombre sinistre, son visage encore plus fermé que lors de leur confrontation initiale. Il se tenait devant la cage, dominant Eryx de toute sa hauteur, le regard empli de cette même haine pure, mais teintée cette fois d'une satisfaction cruelle.

« Tu as survécu à la nuit, » murmura Théon d'une voix rauque, traînant un pied-de-biche derrière lui, le métal raclant le sol avec un bruit strident.

Il s'approcha de la cage, tapant légèrement contre les barreaux avec le pied-de-biche, comme pour tester la résistance du métal. Eryx leva les yeux vers lui, mais son regard était flou, déconnecté de la réalité par la douleur.

« Tu vas me tuer ? » parvint à articuler Eryx, sa voix rauque, presque brisée par l'épuisement.

Théon s'accroupit devant la cage, approchant son visage du sien, un sourire malsain déformant ses lèvres.

« Non. Pas encore. »

Le regard de Théon était glacial, presque inhumain. Il ouvrit lentement la porte de la cage, attrapant brutalement Eryx par les cheveux pour le traîner hors de l'enfermement exigu. Le corps d'Eryx traînait au sol comme une poupée cassée, ses membres battant mollement contre le sol de béton.

« Tu vois, » dit Théon en appuyant violemment sur la jambe brisée d'Eryx, provoquant un hurlement déchirant.

« Ce n'est pas suffisant de te tuer. Ça, c'est trop simple. Je veux que tu souffres, lentement. Je veux que tu comprennes ce que ça fait d'être rien. »

Eryx ne pouvait pas répondre. Chaque mot que Théon prononçait n'était qu'un bourdonnement lointain dans sa tête, noyé par l'agonie qui irradiait de sa jambe. Le monde tournait autour de lui, et chaque nouvelle douleur ajoutée le plongeait un peu plus dans une spirale infernale.

Théon attacha les poignets d'Eryx avec des chaînes, ses gestes méthodiques, presque détachés. Il l'attacha au plafond, suspendant son corps dans une position humiliante et inconfortable. Eryx sentit ses épaules se disloquer sous le poids de son propre corps, une nouvelle vague de douleur traversant ses nerfs.

« Combien de temps penses-tu pouvoir tenir comme ça ? » siffla Théon en enroulant ses doigts autour du pied-de-biche, jouant avec l'idée de frapper à nouveau.

Il frappa. Encore. Et encore. Chaque coup était précis, méthodique, porté avec une rage froide et calculée. Le pied-de-biche s'écrasait contre le torse d'Eryx, contre ses côtes, brisant peu à peu ce qu'il restait de son corps déjà meurtri.

Chaque impact résonnait dans le garage comme le bruit d'un marteau contre une enclume, et les hurlements d'Eryx, malgré ses efforts pour les étouffer, remplissaient l'espace.

Théon ne s'arrêtait pas. Il voulait plus. Il voulait entendre la résistance mentale d'Eryx se briser aussi nettement que ses os. Il se pencha près de lui, essuyant le sang qui s'écoulait de la bouche de son prisonnier avec une grimace de satisfaction.

« Tu veux toujours la revoir, n'est-ce pas ? Nyx ? » Théon prononça son nom avec une fureur contenue, comme si même mentionner son nom faisait bouillir son sang.

Eryx, à bout de souffle, ouvrit un œil à moitié fermé, son visage gonflé et méconnaissable. Il essaya de murmurer quelque chose, mais ses lèvres brisées refusaient de former des mots cohérents.

Théon, furieux par l'absence de réponse, attrapa un seau d'eau glacée qu'il balança sans ménagement sur Eryx. Le choc du froid réveilla un sursaut de conscience chez Eryx, qui frissonna violemment sous l'effet du froid brutal.

« Parle-moi d'elle ! » hurla Théon en lui enfonçant le pied-de-biche contre la poitrine, forçant Eryx à lui répondre.

« Dis-moi ce que tu ressens pour elle. Dis-le ! »

Eryx, tremblant, leva péniblement la tête.

« Elle ne t'aimera jamais, » murmura-t-il avec un souffle à peine audible, mais suffisamment fort pour que Théon l'entende.

La réaction de Théon fut immédiate. Il rugit de rage, levant le pied-de-biche pour l'abattre une nouvelle fois avec une force terrifiante. Le coup fit exploser la douleur dans le torse d'Eryx, ses côtes craquant sous l'impact.

Mais malgré la souffrance, malgré les cris qu'il ne pouvait plus contenir, Eryx souriait. Un sourire fou, désespéré, mais provocateur.

« Continue de sourire, » gronda Théon, les yeux injectés de sang.

« Continue de sourire, et je t'écrase la mâchoire pour que tu ne puisses plus jamais parler. »

Théon s'approcha encore plus près, ses lèvres à quelques centimètres de l'oreille d'Eryx.

« Tu n'es rien. Tu l'as perdue. Et maintenant, tu vas mourir seul. »

Il laissa ces mots planer dans l'air avant de reculer, laissant Eryx pendre dans ses chaînes, son corps couvert de sang et de bleus. Théon, haletant, jeta le pied-de-biche de côté. Il n'avait plus besoin de frapper pour ressentir sa satisfaction. Il avait déjà gagné cette bataille, du moins pour l'instant.

Eryx, suspendu, ses membres à moitié disloqués, ferma les yeux. Dans l'obscurité de son esprit, des images floues de Nyx commençaient à revenir, des flashs de souvenirs qu'il ne pouvait plus distinguer clairement. Son sourire, sa moto, les instants passés ensemble... ils devenaient flous, comme un rêve qui s'efface au réveil.

Le nom de Nyx résonnait dans son esprit, et malgré la douleur qui lui déchirait chaque fibre, il savait qu'il devait tenir. Qu'il devait survivre, peu importe ce que Théon lui ferait subir. Parce que quelque part, même au fond de cette torture, il avait une raison de vivre. Une raison de se venger.

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