L'écho du silence

Épilogue - Gianni

3 ans plus tard,

Notre petite famille a bien évoluée. Jenifer a maintenant 38 ans, Arnaud 43, Lucca et Nina sont devenus majeurs, Gianni a 7 ans et le petit dernier, Andrea, 3 ans qui est un petit garçon d'ailleurs plein de vie et qui ne manque pas une seconde pour faire une bêtise. Ils vivent toujours à Propriano. Gianni a enfin réussi à combattre quelques aspects des ses troubles autistiques. C'est parfois compliqué, mais il y arrive de plus en plus.

Je ne sais pas pourquoi, mais ces derniers temps, tout semble tourner autour d'Andrea. C'est comme si tout le monde était plus intéressé par lui. Il est petit, il est mignon, il fait rire tout le monde. Et moi, je suis... juste là.

Aujourd'hui, tout a commencé à cause de Volt. Andrea jouait avec lui dans le salon, lançant son jouet préféré encore et encore, et Volt, fidèle comme toujours, revenait en remuant la queue. J'étais assis sur le canapé, regardant sans vraiment participer.

Mais au bout d'un moment, je n'ai plus pu me retenir.

- Volt, viens ici, ai-je dit doucement.

Volt a levé les oreilles, hésité un instant, puis il a couru vers moi, laissant Andrea avec son jouet.

- Non ! C'est mon chien ! a crié Andrea en fronçant les sourcils.

- Non, il est à moi, ai-je répondu, sentant la colère monter en moi.

Andrea a jeté son jouet par terre et s'est tourné vers papa, qui était dans la cuisine avec maman.

- Papa ! Gianni a repris Volt !

Papa est arrivé rapidement, les mains encore mouillées après avoir rincé quelque chose.

- Gianni, laisse Volt jouer avec Andrea, a-t-il dit fermement.

- Mais c'est mon chien, ai-je protesté, sentant mes yeux me brûler.

- Gianni, c'est le chien de tout le monde puis Andrea jouait avec lui en premier.

Il s'est tourné vers Andrea et lui a souri.

- Andrea, continue de jouer avec Volt, d'accord ?

Mais je ne pouvais pas accepter ça. Je me suis levé, le cœur battant fort.

- Volt est mon chien ! ai-je crié, ma voix tremblante.

- Gianni, arrête, a dit papa, son ton plus dur cette fois.

- Non, ai-je insisté, ma respiration rapide.

Papa s'est avancé et a pris mon bras doucement mais fermement.

- Monte dans ta chambre. Tout de suite.

J'ai senti ma gorge se serrer.

- Mais papa...

- Gianni, tout de suite !

Je suis resté figé un instant, puis j'ai tourné les talons et suis monté dans ma chambre, le cœur lourd. En bas, j'ai entendu maman dire quelque chose à papa, mais je n'ai pas compris quoi.

Quand je me suis retourné pour regarder derrière moi, j'ai vu Volt hésiter au pied de l'escalier.

- Non, Volt, reste en bas, ai-je dit, ma voix faible.

Il a gémi légèrement mais n'a pas bougé.

En entrant dans ma chambre, j'ai fermé la porte doucement derrière moi. Je me suis assis sur mon lit, mes doudous dans les bras. La solitude est vite revenue.

Je restais assis, les bras croisés et la gorge serrée. Volt n'était pas là. Andrea jouait encore avec lui en bas, comme s'il ne se rendait pas compte du mal qu'il me faisait. Ou peut-être qu'il s'en rendait compte, mais qu'il s'en fichait.