Je suis assis par terre dans le salon, sur le tapis. J'aime bien être ici. Le tapis est doux, et quand je touche le sol avec mes mains, ça fait moins de bruit que le carrelage. Je n'aime pas les bruits forts. Dans ma tête, tout est plus calme quand je suis sur le tapis. Maman est dans la cuisine, mais je ne la regarde pas. Elle pleure encore, je le sais. Elle pleure souvent maintenant, et ça me fait quelque chose ici, dans mon ventre, qui serre et qui fait mal.
Je me lève doucement. La porte d'entrée est là, juste devant moi. Je m'approche et je la touche. C'est une habitude que j'ai prise. Peut-être que si je regarde assez longtemps la porte, elle va s'ouvrir. Peut-être que papa va revenir. Il est parti depuis trop longtemps, je le sais. Même si je ne compte pas les jours comme les autres, je sens que ça fait trop de temps. Maman me le dit souvent, qu'il ne reviendra pas tout de suite, mais moi, je ne comprends pas.
J'aime quand les choses ne changent pas. Papa devait revenir. Il doit revenir. Je touche la poignée de la porte, elle est froide sous mes doigts. Elle est toujours froide, comme la dernière fois que je l'ai touchée. Je me balance doucement d'avant en arrière, ça me calme un peu. Je respire fort, puis je laisse mes mains retomber le long de mon corps.
Je retourne m'asseoir sur le tapis. Je regarde autour de moi. La maison est calme, presque trop calme. J'aime le calme, mais pas ce genre de calme. C'est un calme triste, et ça me fait mal de voir maman triste. Je la vois arriver dans le salon maintenant. Ses yeux sont rouges. Elle pleure encore. Elle essaie de sourire, mais je sais que c'est un faux sourire.
Je ne dis rien. Je ne parle presque jamais, surtout quand tout est différent comme maintenant. Maman s'assoit à côté de moi, elle ne parle pas non plus. Elle pose sa main sur mes cheveux, les caresse doucement. Ça me fait du bien. J'aime bien quand elle fait ça, mais aujourd'hui, c'est différent. Je sens qu'elle a besoin de quelque chose, mais je ne sais pas quoi.
- Nini, murmure-t-elle.
Je ne la regarde pas, je fixe le sol. Je sais qu'elle est triste, et ça me fait peur. Quand maman est triste, tout devient plus compliqué. Elle essuie ses larmes avec le dos de sa main, et je la regarde enfin, un peu. Elle me sourit, mais je sais que c'est pour me rassurer, même si ça ne marche pas très bien.
Je prends sa main. Elle est chaude. Maman aime bien quand je lui tiens la main. Je ne fais pas ça souvent, mais aujourd'hui, je sens que c'est important. Je serre doucement sa main, comme pour lui dire que tout ira bien. Même si moi-même, je ne sais pas si tout ira bien.
- Papa... dis-je doucement, presque dans un souffle.
Maman me regarde, surprise. Je n'ai pas dit ce mot depuis longtemps. Elle se met à pleurer plus fort, je le sens. Ses épaules tremblent, et je ne sais pas comment faire pour la calmer. Alors, je fais ce que je peux : je vais dans ses bras. Je me blottis contre elle, ma tête contre son épaule. Ça me rassure. Elle me serre fort, et je sais qu'elle a besoin de moi.
Je reste là un moment, dans ses bras. Elle me berce doucement, et je ferme les yeux. Je respire son odeur, ça me calme. Maman pleure encore, mais je reste silencieux. Je sens que c'est ce qu'elle veut. Je sais qu'elle a besoin de réconfort, même si je ne comprends pas pourquoi elle est triste.
Tout à coup, je pense à papa. L'idée de sa voix, de son rire, des jeux qu'on faisait ensemble me vient à l'esprit. Je le revois, assis par terre avec moi, m'apprenant à construire des tours avec mes blocs. Chaque fois que je réussissais, il applaudissait et disait que j'étais un grand garçon. Pourquoi tout ça a changé ? Pourquoi il n'est pas là, à jouer avec moi ?
Je me redresse légèrement et je regarde le visage de maman. Ses yeux sont pleins d'eau, mais je vois aussi qu'elle essaie de sourire. Peut-être qu'elle pense à papa aussi. Peut-être qu'elle lui envoie des pensées comme moi. Je serre encore sa main et lui dis, presque en chuchotant :
- Maman, je veux papa...
Je vois son visage se déformer un peu, comme si mes mots la blessaient encore plus. Elle soupire, et je sais que ça fait mal. Je ne veux pas lui faire de mal, mais je veux papa ici. Je regarde autour de moi, cherchant quelque chose à faire. J'attrape une de mes voitures en plastique, la rouge, ma préférée. Je commence à la faire rouler sur le tapis, essayant de penser à autre chose.
Maman reste silencieuse. Peut-être qu'elle aussi a besoin de s'éloigner un peu de cette tristesse. Je sens que le temps passe, mais il semble toujours trop lent. Alors, je me mets à jouer plus fort, à faire vrombir le moteur de ma voiture, espérant qu'elle s'amuse un peu avec moi.
Puis, je me rends compte que je peux l'aider à se sentir mieux. Alors, je lui tend ma deuxième voiture préférée pour qu'on puisse jouer tous les deux.
Elle l'a prend et elle me regarde, un peu surprise par mon geste. Elle hoche la tête et m'embrasse sur le front. Ça me fait sourire. On commence à jouer ensemble. Elle fait semblant d'être le conducteur, et je lui montre comment me suivre sur ma route imaginaire. Petit à petit, elle semble moins triste, et je me sens mieux aussi.
Nous rions un peu. La maison devient plus vivante, même si papa n'est pas là. Je sais qu'il est loin, mais je peux toujours me souvenir de nos moments ensemble. Je peux faire en sorte que maman se sente un peu mieux, même si ce n'est pas facile. Peut-être qu'un jour, tout ira mieux pour nous.
Je prends une grande inspiration, me remettant à jouer avec ma voiture, la laissant rouler un peu plus vite. Et pendant que je fais ça, je sens que je suis là pour maman, et ça me réchauffe le cœur. Je ne peux pas tout comprendre, mais je peux faire de mon mieux.
Alors, je continue à jouer, espérant que bientôt, papa reviendra.
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Voici le vingtième chapitre ! Je m'excuse encore une fois, je fais n'importe quoi en ce moment. Je vais essayer de me faire pardonner en postant bien 4 chapitres ce dimanche pour qu'on soit à jour !!!
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dans les commentaires !
:)
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L'écho du silence
FanfictionJenifer, chanteuse à succès, et Arnaud, chef cuisinier, mènent une vie bien remplie avec leurs trois enfants : Lucca, Nina, et Gianni, leur plus jeune fils de 4 ans atteint d'autisme. Dans cette famille recomposée, chacun tente de trouver sa place f...