Chapitre 30 - Gianni

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Je suis allongé dans mon lit, les couvertures me couvrent jusqu'au menton. Je sens la chaleur qui monte dans mon corps et je me laisse glisser dedans, doucement. Maman est là, elle me caresse les cheveux avec ses doigts doux. Je ferme les yeux pour faire semblant de dormir, parce que c'est plus facile quand elle est là.

J'entends ses pas, légers, dans la chambre. Elle n'est pas seule. Papa est à la porte, je le sais, même si je ne le regarde pas. Je les entends parler doucement, presque comme un souffle. Je ne comprends pas tout, mais je sais qu'ils parlent de moi. Ils parlent souvent de moi, mais toujours en chuchotant.

À côté de mon lit, je sens quelque chose. C'est chaud, c'est vivant. Le chiot est là, encore. Je pensais qu'ils allaient le renvoyer dehors, qu'il n'était pas autorisé ici, mais non. Il est resté. Il est couché contre moi, sa petite tête reposant sur mon ventre. Je sens ses petites respirations, et ça me fait du bien. C'est comme si je n'étais pas tout seul dans cette chambre.

Je lève doucement la main et je la pose sur lui. Sa fourrure est douce, et il ne bouge pas, sauf quand il respire. Je ferme les yeux plus fort, mais le sommeil ne vient pas. Même avec lui.

Ils disent que je ne parle pas assez. La dame au centre le disait aussi. Elle avait dit que peut-être, un chien m'aiderait. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis qu'il est là, c'est différent. Je ne sais pas comment l'expliquer.

Maman s'approche et m'embrasse sur la tête. J'aime quand elle fait ça, même si je ne lui dis jamais. Je voudrais bien lui dire, mais quand j'ouvre la bouche, c'est comme si les mots restaient coincés. Ils ne veulent pas sortir.

Papa se rapproche, lui aussi. Il pose une main sur mon épaule, doucement, puis ils se parlent encore en chuchotant. Ils pensent que je ne les entends pas, mais je les entends toujours.

Je les sens s'éloigner, puis la porte se ferme presque complètement, laissant juste un peu de lumière dans la pièce. J'ouvre les yeux, le chiot bouge un peu. Il lève la tête et me regarde. Ses yeux sont grands, et je me demande ce qu'il pense. Peut-être qu'il ne pense à rien. Peut-être qu'il comprend tout, mieux que moi.

Je me tourne doucement pour lui faire face. Il se cale contre moi encore plus, comme s'il savait que j'avais besoin de lui. Je ne veux pas qu'il parte. Je voudrais qu'il reste ici pour toujours, juste avec moi.

     - Tu restes... je murmure, presque sans faire de bruit. Ma voix est faible, mais il n'y a que lui pour m'entendre.

Je crois qu'il comprend, parce qu'il ne bouge plus du tout. Je passe ma main sur sa tête, et un drôle de sentiment m'envahit. C'est comme si quelque chose s'ouvrait dans ma poitrine, mais je ne sais pas comment l'expliquer. Je voudrais parler, dire quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Alors je ne dis rien.

Je le regarde encore un peu, puis je ferme les yeux. Cette fois, le sommeil est plus proche. Peut-être qu'avec lui, je pourrai dormir.

Je me réveille mais j'ai encore les yeux fermés, mais je sens le chiot qui gigote à côté. Il me donne des petits coups avec ses pattes, comme s'il essayait de me réveiller.

Je ne veux pas ouvrir les yeux. Pas encore. Je veux rester dans ce moment où tout est calme, où il n'y a que nous deux. Mais lui, il continue. Il se lève sur mes jambes, puis il gratte doucement avec ses petites pattes. Il veut jouer, je crois. Ça ressemble à ce que le monsieur a dit hier.

Je pousse un soupir. Je n'ai pas envie de jouer. Je me sens encore fatigué, et c'est trop tôt. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il fait encore sombre dans la chambre. Le chiot saute de mon lit, puis revient. Il commence à mordiller la couverture. Je serre les dents, j'aimerais bien qu'il comprenne que je n'ai pas envie. Mais lui, il ne comprend pas.

L'écho du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant