Chapitre 8 - Jenifer

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Ce samedi midi, le doux soleil du midi illumine la terrasse du restaurant d'Arnaud, créant une atmosphère chaleureuse et accueillante. Le port de Propriano est animé, les bateaux flottent paresseusement sur l'eau turquoise, et l'odeur des fleurs environnantes embaume l'air. Aujourd'hui, nous avons décidé de passer la journée ici, entourés de nos amis et de nos enfants.

Je suis assise à une table sur la terrasse, avec Carole, Alizée et Grazia, accompagnées de leurs maris respectifs, Dume, Marco et Paul. Arnaud, en cuisine, jette un œil attentif sur les plats qui mijotent. Il vient de temps en temps faire un tour, vérifiant que tout se passe bien. Je le vois se déplacer avec assurance, un sourire sur le visage, et je ne peux m'empêcher d'être fière de lui. Son restaurant est devenu sa deuxième maison au fil du temps, un lieu où je sais qu'il se sent bien mais aussi un lieu où nous nous réunissons pour partager des moments de bonheur, même si cela faisait un moment que ça ne s'était pas produit.

Lucca, Nina et Gianni ainsi que les enfants de nos amis sont installés à une table voisine, riant et s'amusant ensemble. Gianni est toujours un peu plus en retrait. Il joue tranquillement avec ses petites voitures dans son coin. J'ai malgré tout remarqué que son regard est souvent fixé sur ses cousins, comme s'il observait leur façon de jouer. Depuis que je me suis réveillée ce matin, je ressens un besoin de la présence d'Arnaud près de moi.

     - Tu sais, ça fait du bien d'être ici, dit Carole en levant son verre. Ça change les idées !

Je hoche la tête, un sourire timide aux lèvres. Oui, ça fait du bien, mais j'ai encore ce poids sur le cœur. L'idée de laisser Gianni au centre médico-éducatif me hante encore. Depuis la visite de mercredi, je dors très mal, je fais des cauchemars toutes les nuits. J'essaie de me convaincre que vivre au jour le jour est la clé. À chaque fois qu'Arnaud me rejoint à notre table, je sens mon cœur se réchauffer un peu plus.

Alors qu'il fait une pause, je l'aperçois sortant de la cuisine avec un plat à la main, et notre regard se croise. Un sourire se dessine sur son visage, et je ne peux m'empêcher de le regarder avec amour. Je lève la main pour lui faire signe, et il s'approche de notre table, son regard plein de tendresse.

      - Alors, comment ça se passe ici ? Tout le monde se régale ? demande-t-il en posant ses mains sur mes épaules.

     - Tout est parfait, comme d'habitude ! répond Alizée, et tout le monde acquiesce en riant.

Arnaud me regarde alors, un éclat de fierté dans ses yeux, et je ressens ce besoin impérieux de le toucher. Je glisse ma main sur son bras, le serrant légèrement. Ce geste, aussi simple soit-il, m'apporte une telle chaleur. J'ai besoin de lui sentir près de moi, d'être connectée à lui dans ce moment où l'anxiété rôde encore en moi.

     - Tu t'ai vraiment surpassé chéri, dis-je avec sincérité. Je suis si fière de toi.

Il sourit, et je vois la satisfaction briller dans ses yeux. C'est dans ces moments que je réalise à quel point il est important pour moi. Il me murmure à l'oreille :

     - Je fais ça pour nous, pour notre famille.

Cela résonne en moi. J'ai vu tous les efforts qu'il a fournis ces dernières semaines, et je décide de vivre chaque instant, de me concentrer sur le positif. À chaque fois qu'il me prend dans ses bras, que ses mains glissent sur mon dos, ou que nos regards se croisent, je sais que je peux avancer.

Alors que je le regarde, je vois Arnaud s'approcher de Gianni, qui joue tranquillement avec ses voitures.

     - Mon grand..? Qu'est-ce que tu dirais de venir voir comment je fais les plats en cuisine ? propose-t-il avec un sourire nerveux et timide.

L'écho du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant