Chapitre 2 : Je vais pas te manger tu sais.

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Feeling Good.
Chapitre deux.


L'alcool coulant dans ses veines, Bill titubait au milieu d'une boite de nuit, un verre à la main. Perdu dans la foule, il avait la tête qui tournait et la désagréable sensation d'étouffer. Les murs semblaient avancer et vouloir se refermer autour de lui, les gens ne ressemblaient qu'à des ombres, et il mourrait juste d'envie de trouver un endroit où s'écrouler.

Ne faisant pas attention à ce qui se passait autour de lui, il heurta violemment quelqu'un et gémit de douleur en sentant sa tête cogner un corps, son verre se renversant dans le mouvement.

« Outch. » ; marmonna-t-il tout en frottant son front. Un peu plus et il voyait des étoiles.

« Bill ? »

Surpris d'être reconnu, l'androgyne leva la tête et tomba dans deux yeux aux couleurs miel. Clignant lentement des paupières, il grimaça en sentant sa tête marteler beaucoup trop fort et sembla enfin reconnaître la personne dans qui il était rentré.

« Oh merde. » ; la main toujours posée contre son front, il la baissa pour cacher ses yeux durant quelques secondes et soupira. Tom. Ce gars canon à qui il avait eu tellement de mal à décrocher un mot. Bill aurait franchement préféré le recroiser dans d'autres circonstances.

« Tu vas bien ? » ; surpris de l'entendre parler autant, il baissa distraitement les yeux et s'affola en réalisant qu'il avait quasiment renversé le contenu de son verre directement sur le tee-shirt du beau dreadé. « Tu n'as pas l'air dans ton assiette. »

Bill eut un sourire sans joie. Après un rendez-vous avec le médecin et quelques examens, sa mère l'avait appelé et il s'était avéré que son père n'avait rien de grave mis à part l'évolution de la maladie. C'était juste ça. Juste ça. Bill avait d'abord eu envie de hurler. Ce n'était pas juste ça, c'était une étape de plus qui mènerait son père jusqu'à la mort.

« Bill ? » ; l'infirmier plissa les yeux, sentant le sol vouloir se dérober sous ses pieds. Tom le rattrapa à temps, et lui prit son verre des mains afin de le poser sur la première surface venue. « Tu veux que je te ramène quelque part ? »

Se sentant étouffé, Bill hocha la tête, ne prêtant même pas attention aux bras du beau dreadé qui l'empêchaient de s'écrouler au milieu de cette piste.
Il avait de toute évidence beaucoup trop bu, pas assez mangé et la fatigue n'avait rien arrangé.

Il entendit vaguement Tom informer quelqu'un qu'il partait, puis l'aida à pivoter et avancer au milieu de la foule.
L'air frais soulagea un peu son estomac qui menaçait de rendre tout l'alcool, et Tom tenta de le garder debout pendant qu'il fouillait ses poches à la recherche de ses clés de voiture.

« Tu peux me donner une adresse ou... ? » ; le dreadé l'entendit marmonner quelque chose qu'il ne comprit pas vraiment étant donné que Bill somnolait à moitié et ne tenait quasiment plus debout.

Se doutant qu'il n'obtiendrait pas de réponse claire, Tom fit glisser une main dans son dos et l'autre sous ses genoux, le soulevant délicatement avant de se diriger vers sa voiture.
**

Lorsque Bill émergea, une douleur sourde dans la tête le paralysa d'abord sur place et il soupira doucement. Il détestait avoir la gueule de bois. Il se frotta lentement les yeux, tentant de s'accommoder à la vive lumière du jour.
Progressivement, il réussit enfin à ouvrir les yeux sans se sentir agressé par la luminosité, et prit conscience qu'il n'était ni chez lui, ni dans un endroit connu.

Son regard descendit sur la table basse qui trônait devant lui, et il fut surpris d'y trouver un verre d'eau avec des comprimés, une tasse de café encore fumant, et même deux tartines beurrées. Juste à côté de la nourriture, une petite feuille de papier noircie d'une écriture plutôt jolie. Mange-moi, disait le mot. Bill eut un faible sourire et en retournant le papier, il vit qu'autre chose était écrit au verso. Et ne t'enfuis pas. La signature en bas à droite était toute petite, mais Bill comprit parfaitement ces trois lettres. Tom.
Tom l'avait fait sortir de cet endroit alors qu'il s'était retrouvé dans un état lamentable.

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