Chapitre 16 - Le doute est l'école de la vérité.

153 10 0
                                    

Feeling Good.
Chapitre seize.

De ses yeux sombres fixés sur le punching-ball, Bill observait celui-ci comme s'il était son ennemi, l'œil méfiant et menaçant.. Il imaginait Axel, ou son frère. Ou non, mieux encore ! Ce type qui avait été fourrer sa langue dans la bouche de Tom. Il regrettait presque de ne pas avoir pu lui cogner dessus en direct. Pas que frapper sur des gens lui fasse plaisir, mais il avait de bonnes raisons d'être en colère contre eux. Il n'était pas certain d'avoir de réelles raisons valable pour avoir envie de démolir cet inconnu sorti de nulle part, mais la vision qu'il avait dans la tête était une raison suffisante pour lui.

« Ola ola ola, tu devrais ralentir Bill, tu vas tuer quelqu'un là. » ; s'interposa soudain le coach. Il rattrapa le punching-ball et Bill souffla longuement, laissant retomber ses mains alors qu'il était déjà bien essoufflé d'avoir autant frappé sans en avoir conscience. Il est des situations ou même des gens, qui peu importe ce qu'ils font, nous insupporte et nous énerve à un point hallucinant. C'était ce que Bill ressentait sur le moment. Ses mains tremblaient en un geste typiquement nerveux, sa mâchoire se serrait et il y avait quelque chose, là, dans le creux de son ventre, qui se tordait et lui insufflait une sensation si désagréable qu'il serait capable de se tordre dans tous les sens, de hurler sur la première personne venue ou même d'aller soulager ses poings contre le mur en béton à quelques mètres de là.

« Tu sais, je comprends que tu puisses avoir besoin de te défouler, mais tu vas finir par te blesser. »

« Je m'en fiche un peu, vous savez ? »

« Très bien, alors laisse moi juste te filer quelques conseils. » ; commença le coach. « D'abord, courir est très efficace pour te vider la tête. Et pour te défouler... frapper c'est bien, mais tu ne peux pas frapper n'importe comment. Un poignet cassé est vite arrivé. »

« C'est gentil mais j'irais bien. »

« Bill... »

« Dan. » ; répliqua le blond, pourtant conscient que c'était puéril. Son coach leva les yeux au ciel et croisa les bras contre son torse. « Dis moi, t'es marié toi ? » ; Dan haussa un sourcil, surpris qu'il passe au tutoiement d'un seul coup, et surtout méfiant face à son sourire malicieux.

« Non, pourquoi ? »

« Donc tu es libre comme l'air ? » ; le sportif plissa les yeux alors que l'androgyne se tournait pour être face à lui. Il planta son regard sombre et provocateur dans le sien, ne laissant aucun doute quant à ce qu'il avait dans la tête.

« Je ne crois pas que... »; Il se stoppa lorsque le bel androgyne avança, gardant ses mains enfermées dans les gants de boxe entre eux alors qu'il approchait sa bouche de son oreille.

« Je pense que tu en as déjà envie et que tu es très excité d'avoir à chercher un endroit caché de tes précieux petits protégés pour me baiser... et tout de suite. » ; Dan balbutia, soudain fébrile à la sensation des lèvres brûlantes effleurant chaudement son oreille. Le coach oublia toute la colère du blond, qu'il savait pourtant bien présente puisqu'il l'avait vu s'acharner comme un malade de ses propres yeux. Mais il oublia, et retira seulement les gants de boxe de l'infirmier afin de le prendre par la main et de le tirer vers les vestiaires. Il oublia, ou plutôt ignora la raison pour laquelle il avait l'air si énervé et même brisé chaque fois qu'il venait ici. Parce que malgré son sourire séducteur et ses yeux pétillants, Bill était bel et bien énervé, et seulement prêt à évacuer toute la tension accumulée dans son corps aujourd'hui.
**

À peine calmé, - ou en tout cas plus ou moins - Bill devait à présent faire face aux jérémiades de sa vieille voisine qui jacassait à propos de ses allers-retours et du nombre de fois où il faisait du bruit en rentrant bourré à quatre heures du matin au bras d'un parfait inconnu. Bill se fichait pas mal de ce qu'elle pouvait bien penser, puisqu'elle ne faisait que s'ennuyer au quotidien et observer ou commérer sur la vie de tout l'immeuble.

Feeling GoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant