Chapitre 8 :

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Tu es triste, et c'est plus dur à supporter que ne plus pouvoir respirer.

Feeling Good.

Chapitre huit.

C'était le coucher de soleil. La couleur orangée du ciel se reflétait joliment dans l'eau, ces nuances rendant l'atmosphère un peu plus douce. Outre leurs deux voix, le silence régnait tout autour d'eux et Bill se sentait comme s'il était hors du temps.

« Qu'est-ce qui t'arrive, Billy ? »

Surpris, Bill baissa les yeux vers l'arrière de la tête de son père dont il poussait tranquillement le fauteuil sur les planches. Il était pieds nus, il faisait doux, et il regrettait franchement que Greg ne soit plus assez en forme pour traîner dans le sable.
Il se souvenait parfaitement du nombre incalculable de fois où ils étaient venus ici, jouant dans le sable, se courant après, riant et tombant tête la première dans l'eau.

« Pourquoi tu dis ça ? » ; répondit-il distraitement.

« Tu es pensif. Tu as des problèmes ? » ; l'androgyne fronça les sourcils, soufflant un petit -non- que le vent rendit à peine audible. « T'es amoureux ? »

« Non, papa, ça n'a rien avoir. »

« Alors qu'est-ce que c'est ? » ; demanda l'homme tout en cachant ses mains froides sous l'écharpe qu'il avait emporté.

« Je ne sais pas comment l'expliquer. »

« Dis juste les choses comme elles sont. » ; Bill soupira, puis s'arrêta, tournant le fauteuil afin qu'il soit face à la mer. Il vint ensuite s'accroupir devant lui et attrapa doucement les mains du plus âgé.

« Je ne peux pas en parler sans m'effondrer ou m'énerver. » ; bredouilla-t-il, hésitant.

« De tes problèmes ? »

« Non, de toi. » ; Greg afficha un sourire triste et baissa les yeux vers lui. « Je ne veux pas que tu crois que c'est un fardeau ou quoique ce soit, j'ai juste... peur. »

« Et tu veux en parler à quelqu'un ? »

« Je sais pas, je suis pas encore sûr. » ; Bill haussa les épaules, puis se pencha doucement pour souffler contre les mains froides de son père.

« Pourquoi ? »

« Lui dire s'il n'est plus là ensuite, à quoi ça sert ? » ; Greg fronça les sourcils, réfléchissant à ce qu'il était censé comprendre.

« Parce qu'il va te laisser tomber ? » ; l'infirmier secoua lentement la tête. « Alors tu vas le laisser tomber ?» ; Bill soupira, ne sachant pas quoi penser. « Bill, tu sais que j'aimerais que tu sois bien entouré. »

« Je suis déjà bien entouré ! »

« Je ne connais qu'un seul de tes amis. Pourquoi tiens-tu tous les autres à l'écart ? »

« Parce que c'est personnel. Toi, et maman. Vous êtes ma famille et je ne veux pas... je veux que ce soit deux mondes séparés, tu comprends ? Andy est mon ami, mais les autres sont juste des gens avec qui faire la fête. »

« D'accord, mais si tu hésites à tenir cette personne au courant, c'est qu'il est plus que quelqu'un avec qui faire la fête, non ? »

« Nous ne faisons pas... » ; Bill fronça le nez, se demandant comment il était censé dire les choses. « Ce n'est pas une question de fête, avec lui. Je pense que... il pourrait le savoir, mais je ne veux juste pas en parler. Je suis pas prêt pour ça. » ; souffla-t-il tout en pensant qu'il ne le serait sûrement jamais.

Feeling GoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant