Partout. P a r t o u t. Il y en avait partout. Bill soupira d'ennui. Tom lui avait demandé de passer tout le week-end avec lui, chez lui, et juste eux deux. Évidemment, l'androgyne avait accepté, heureux de ne pas avoir à se retrouver seul dans son appartement dénué de toute vie. Seulement, Tom était insupportable. Son examen aurait lieu dès le lundi, et plus le temps passait, plus il devenait fou. Lui qui était toujours si maniaque, avait pourtant étalé ses livres et autres cours partout dans l'appartement. Bill en avait même retrouvé dans la salle de bains. Franchement ? N'était-ce pas un peu exagéré ? Chaque fois qu'il s'asseyait quelque part, il y avait un livre, chaque surface était remplie de tous ses cours et l'androgyne se demandait sérieusement comment il pouvait s'y retrouver.
« Tooooom ? » ; appela-t-il, soupirant et empilant tout le bordel traînant sur le plan de travail. « Tom, je te jure que si tu viens pas tout de suite, je brûle tes cours ! »
Sans surprise, le dreadé accourut aussitôt. Scandalisé, stressé, il lui arracha les livres, feuilles et autres pochettes des mains, puis les plaqua contre son torse comme si c'était aussi précieux qu'un trésor.
« Mais arrête de faire çaaa ! Ce sera terminé la semaine prochaine et en plus tu vas m'embrouiller, tu vois pas que c'est rangé dans un ordre stratégique ? » ; Bill haussa un sourcil, curieux, et regarda autour de lui en se demandant de quel ordre il pouvait bien parler.
« Pardon ? Tu vas me dire que chaque pièce à un thème, c'est ça ? »
« Pas chaque pièce, chaque meuble ! » ; s'exclama le dreadé, finissant par reposer le tout sur le plan de travail. Bill soupira, même si ses techniques ô combien improbables l'amusaient.
« Bien, écoute, le problème c'est qu'on peut plus faire trois pas sans finir par poser son cul sur un livre, je ne peux même pas faire à manger ici ! »
« Commande un truc ? » ; demanda Tom avec de petits yeux. Bill souffla, ennuyé de se laisser manipuler. Pourquoi n'était-il même pas fâché que Tom passe les 3/4 de son temps le nez dans ses révisions ?
« Bien, mais que je ne retrouve pas même l'ombre d'un stylo dans ton lit ce soir ou je m'en vais, compris ?» ; souriant, Tom hocha vivement la tête et vint claquer un baiser sonore contre sa joue.
« Merci, t'es un ange ! Commande ce que tu veux, y a de l'argent sur la commode. Tu m'appelles quand c'est bon ? » ; l'androgyne leva les yeux au ciel et le chassa d'un geste de la main. Pour sa santé mentale, et aussi pour leur relation, Tom avait intérêt de réussir ce foutu examen. Bill n'osait même pas imaginer son état en période de bac. Un calvaire ! Franchement, d'où lui venait cette anxiété, cette façon de se mettre la pression plus que nécessaire ?
**« JE LE SAVAIS ! » ; Bill sursauta violemment, manqua de s'étouffer avec ce qu'il avait dans la bouche et fit de grands yeux. Face à lui, Tom réouvrit les yeux, qu'il ne se souvenait même pas avoir vu fermer, souriant.
« Mais qu'est-ce que tu fais ?! » ; le dreadé fit la moue face à son air sombre. « Tu n'es pas en train de réviser dans ta tête ? » ; Tom baissa le regard vers son assiette comme un enfant pris en faute. « On mange, Tom, tu pourrais faire un effort ! »
« Je saaaais, je voulais juste vérifier si je me souvenais bien d'un truc. »
Bill soupira, las.
« Je jure que je vais brûler tous tes putain de cours quand ton machin sera passé. »
« Nooon, j'en aurais encore besoin ! » ; se plaignit le plus jeune des deux avant d'avaler une bouchée de son plat. « Promis, je le fais plus. » ; évidemment, le blond ne prit pas la peine de le croire, mais décida de laisser passer. Après tout, il ne pouvait pas l'empêcher de vouloir réussir.
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Feeling Good
Romance« L'opposé de la débauche, ce n'est pas la pruderie, ce n'est pas l'abstinence : c'est l'amour. » --Alphonse Karr.