Suite (bis) - chapitre 30

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« T'en as vraiment aucune idée ? » ; Tom soupira à la réponse négative, faisant clairement les cent pas alors que ses doigts étaient serrés sur son téléphone. « Mais c'est pas possible, il a pas pu disparaître comme ça ! » ; s'exclama-t-il, ignorant à moitié Andy qui parlait à l'autre bout du fil. « Et s'il était retourné dans ces bars ? Putain, je vais faire des meurtres si c'est ça. » ; gronda-t-il en passant une main sur son visage. « Bien, écoute, je te rappelle. »

Il raccrocha, lâcha le téléphone et enfonça ses paumes contre ses yeux. Le soir de son anniversaire, Bill n'était pas venu, mais ça ne l'avait pas inquiété puisqu'il s'en était douté. Seulement, son anniversaire était passé depuis deux jours, il n'avait eu aucune nouvelle et personne ne semblait en avoir eu non plus.

Il avait d'abord pensé que Bill avait eu peur après le grand pas en avant qu'ils avaient fait, et comme d'habitude, un pas en avant se finissait toujours par trois pas en arrière. Maintenant que sa disparition commençait à trop traîner en longueur, il imaginait tout et n'importe quoi. Et s'il était arrivé quelque chose ? Si Bill était coincé quelque part ? Un accident, une connerie ? S'il avait atterri dans l'une de ces soirées où drogues et alcools coulaient à flot ? Et s'il s'était simplement rendu compte que toute cette histoire n'était qu'une mascarade ? Ou pire ?
Toutes ces options angoissaient le dreadé. Avec Bill, et dans son état d'esprit, c'était franchement inquiétant, surtout qu'il avait eu l'air morose lorsqu'ils s'étaient quittés ce jour-là.

Tout en pensant à l'option la plus probable qu'il lui restait, la seule personne chez qui Bill pouvait bien se réfugier, il enfila sa veste. Rester les bras croisés et angoisser tout seul ? Jamais. Il attrapa ses clés, fourra téléphone et cigarettes dans ses poches, puis quitta son appartement en trombes, le ventre noué d'espoir et de peur.
Il descendit rapidement les escaliers, grimpa dans sa voiture et démarra tout aussi vite. Impatient, il râla sur tout ce qui le ralentissait, feux rouges, stop, conducteurs lents. Il dut mettre vingt bonnes minutes à traverser la ville, et se dépêcha de se garer devant la petite maison toujours aussi accueillante des Kaulitz. Visiblement, Alice avait retrouvé du courage et avait pris le temps de réarranger ses fleurs. Il alla très vite sonner à la porte d'entrée, stressé.
Bientôt, il entendit des pas et la porte d'entrée s'ouvrit sur la maîtresse de maison. Apparemment ravie de le voir, elle adopta une mine enjouée, un sourire chaleureux.

« Tooom, comment vas-tu ? » ; l'accueillit-elle en lui ouvrant la porte en grand. Mal à l'aise, le dreadé lui rendit un faible sourire et passa nerveusement une main entre ses dreads.

« Hum... bien, je suppose. Est-ce que Bill est là ? » ; demanda-t-il précipitamment. Alice fronça les sourcils.

« Non, pourquoi ? Vous vous êtes disputé ? »

« Non ! Tout va bien mais... vous avez eu des nouvelles ces derniers temps ? » ; face à lui, la femme comprit que quelque chose n'allait pas et l'incita alors à entrer pour discuter. Tom accepta, même s'il était toujours inquiet.

« Il est venu il y a quelques jours, il n'a pas appelé depuis mais j'y suis habituée alors ça ne m'inquiète pas. Qu'est-ce qui se passe ? »

« Justement, j'en sais rien. » ; il se posa sur le canapé auquel Alice venait de l'emmener et la regarda en se demandant pourquoi elle ne semblait pas si inquiète. « Je n'ai pas de nouvelles depuis deux jours et à priori personne n'en a. »

« Ça lui arrive de disparaître de temps en temps tu sais. Une tasse de thé ? » ; sourcils froncés, Tom refusa poliment et l'observa se servir une tasse à elle-même.

Feeling GoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant