Étouffant sous un assaut de baisers bruyants et totalement exagérés, Bill pencha la tête, gigotant et remuant son épaule dans l'espoir de protéger son cou des chatouilles que ça engendrait.
« M'maaaaan ! » ; gronda-t-il, soupirant tout de même d'amusement alors qu'elle attaquait sa joue.
« Ohh, tu m'as juste manqué mon ange. » ; Bill enroula ses bras autour de ses épaules et bougea la tête afin de venir appuyer son menton contre l'une d'elle, incitant ainsi Alice à stopper ses baisers pour participer à l'étreinte ferme et réconfortante.
« Toi aussi tu m'as manqué. » ; ils restèrent dans cette position durant une longue minute, peut-être même plus, Bill les berçant lentement tous les deux et profitant du réconfort maternel qui lui faisait vraiment du bien. Après un moment, elle recula et passa une main contre sa joue.
« Comment tu vas ? T'as l'air fatigué encore... »
« Ça va. Les nuits sont juste un peu agitées. » ; Alice fit la moue, et le blond déposa sa main sur la sienne. «Et toi ? »
« Je vais bien. » ; leurs mains passèrent de sa joue à celle d'Alice lorsqu'il la bougea, et elle lui adressa un doux sourire, sachant son inquiétude. « T'en fais pas pour moi. »
« Je m'en fais. Je déteste te savoir seule ici. »
« Je ne veux pas partir. C'est chez nous, et même si ça reste dur, je m'en sors. »
« Est-ce que tu sors ? Tu fais des choses ? » ; souriante, elle recula et l'entraîna avec lui jusqu'à la salle à manger.
« Un peu. Je fais le marché, je vais parfois dîner chez Anne ou elle vient ici, je m'occupe du jardin. » ; raconta-t-elle tout en sortant deux tasses d'un placard.
« Vraiment ? Je pensais qu'on pourrait... » ; il attendit qu'elle revienne de la cuisine avec du café pour continuer. « On pourrait se faire un dîner au moins une fois par semaine. Ici, au resto, ou même avec Tom, si tu veux. » ; elle leur servit la boisson chaude dans les tasses, et Bill se leva pour aller chercher sucre et cuillères.
« Bien sûr que je veux. J'aime passer du temps avec toi et je suis toujours très heureuse de le voir. »
« Oui ? Parce que ses grands-parents veulent te voir aussi et... »
« Quoi ? Comment ça ses grands-parents ? Tu les as vu ?! » ; elle déposa une assiette de gâteaux et s'installa enfin face à lui, intéressée.
« Oui, la semaine dernière. » ; Alice le regarda avec de grands yeux, lui faisant signe de continuer, impatiente. « Ils sont adorables, ils sont comme eux. Les mêmes ! »
« Ah oui ? Ça s'est bien passé alors ? »
« Bien, très bien même. Ils sont géniaux, ce sont les parents de leur mère, tu sais... » ; Alice comprit aussitôt, et déposa sa main sur la sienne.
« Et tu leur as dit... ? »
« Oui. » ; souffla-t-il tout en y repensant. « C'était dur à dire, mais ils comprennent. Tu sais, pas comme tous ces gens qui ont pitié ou qui sont juste compatissants. Ils comprennent pour de vrai et c'était rassurant. » ; sa mère acquiesça lentement et Bill se mordit l'intérieur des joues avant de reprendre la parole. « J'ai dit que j'avais peur pour toi, parce que même si tu veux pas, tu peux pas m'en empêcher. Et ils ont dit qu'ils voulaient te rencontrer... »
« Vraiment ? »
« Tu n'es pas obligée de dire oui tout de suite, et tu n'auras pas besoin de te sentir obligée d'en parler. Je pense qu'ils veulent juste qu'on se connaisse tous, qu'on soit ensemble et qu'on soit bien, même sans en parler et même si au fond de nous on y pense. »
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Feeling Good
Romance« L'opposé de la débauche, ce n'est pas la pruderie, ce n'est pas l'abstinence : c'est l'amour. » --Alphonse Karr.