Musique, alcool, fumée qui pique les yeux, chaleur, monde. Tom se demanda encore une fois pourquoi il avait accepté. En réalité, Andy avait proposé une sortie en groupe, Georg et Gustav avaient aussitôt accepté et proposé d'aller en boite. Évidemment, Bill avait dit oui avec enthousiasme, et Tom n'avait ainsi pas pu refuser. Seulement, cette soirée, il ne la sentait pas du tout. D'abord, parce qu'il n'était pas d'humeur à traîner entouré d'autant de monde, de deux, parce qu'ils allaient tous se saouler, et de trois, Bill avait l'air trop à l'aise dans cet endroit. Cette situation ne lui plaisait pas du tout.
Attablés devant leurs verres encore bien remplis, ils discutaient tous, tentant de se faire entendre par dessus la musique. Tom écoutait plus qu'il ne parlait. Ses amis s'entendaient parfaitement avec Andy, plaisantaient ensemble et une petite complicité commençait même à s'installer entre eux. Tom pensait qu'il ne manquait qu'Elsa pour que leur petit groupe soit au complet, et il se sentait vraiment comme si quelque chose de nouveau se construisait, quelque chose qu'il aimait beaucoup. Quand il y pensait, ça le rassurait.
« Tom ! Tu m'écoutes ? »
« Hein ? » ; à sa droite, Georg fronça les sourcils. Il le connaissait par coeur et savait quand il se tourmentait tout seul.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? »
« Rien, qu'est-ce que tu disais ? »
« Je te demandais comment allait Elsa, je l'ai pas vu depuis un moment. »
« Oh... Bien, ça a l'air de bien se passer dans son lycée, et puis c'est bientôt les vacances alors elle est contente. »
« Tu vas la prendre chez toi pour les vacances ? » ; Tom tourna la tête vers son ami, réfléchissant à ce qu'il allait faire. Elsa squattait presque toujours chez lui durant toutes ses vacances.
« Sans doute, oui. »
« Même si Bill est là ? »
« Bien sûr. Je compte pas la lâcher pour ça, déjà elle me ferait un scandale et puis je sais qu'il dira rien. » ; Georg acquiesça doucement tout en souriant, semblant heureux que ça se passe bien pour eux.
« Alors à quoi tu penses ? Pourquoi t'as pas l'air dans ton assiette ? » ; le dreadé soupira, lui indiquant l'endroit d'un geste de la main, puis jetant un discret coup d'oeil vers Bill. Son meilleur ami comprit assez vite ce qui l'ennuyait. Bill avait fait beaucoup de choses et était toujours reconnu en boite, ce n'était un secret pour personne. Seulement, ils étaient ensemble à présent et Tom n'était pas d'humeur à supporter les regards affamés sur SON Bill, ni les dragueurs qui se manifesteraient à un moment ou à un autre pour une quelconque proposition. « Fais-lui confiance ? »
« Je lui fais confiance. » ; répondit le cadet. « Mais pas à ces crevards. » ; ajouta-t-il en lui montrant deux gars accoudés au bar ayant déjà les yeux sur le bel androgyne.
« Alors montre qu'il est à toi. » ; Tom plissa les yeux à la suggestion et le regarda sans comprendre pourquoi ça semblait l'amuser. Lui avait déjà envie de s'énerver. Son regard se porta à nouveau sur les deux types et son coeur s'emballa rapidement et douloureusement lorsqu'il les vit se lever. Curieusement, il voulait voir comment Bill allait réagir. Georg suivit son regard et lui donna un petit coup de coude lorsqu'ils approchèrent de leur table, voulant le pousser à agir. Pourtant, Tom ne fit rien et regarda l'un d'eux s'arrêter et se pencher juste derrière le blond afin de lui parler dans l'oreille, sentant la jalousie ronger et torturer son ventre. Juste sous ses yeux, Bill se retourna et répondit quelque chose qu'il n'entendit pas. Tom fusilla la scène du regard sans en avoir conscience, observa ce même gars se redresser et faire un signe de résignation à son collègue. Celui-ci fronça les sourcils, et contrairement à l'autre, ne fut pas gêné de déposer une main contre son épaule, puis de la laisser glisser jusqu'à sa nuque alors qu'il lui parlait à son tour. Cette fois, Bill se retourna complètement sur sa chaise, retira la dite-main et lui lança un regard noir qui ne soulagea pourtant pas le dreadé.
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Feeling Good
Romance« L'opposé de la débauche, ce n'est pas la pruderie, ce n'est pas l'abstinence : c'est l'amour. » --Alphonse Karr.