L'histoire de Rose.

Chapitre 19

Pourquoi ? Pourquoi je ne peux m'empêcher de me jeter dans ses bras ? Je suis faible ou quoi ?

Nous sommes tous les deux, là, dans les bars l'un de l'autre.

Max : - Je ne veux pas te perdre.
Moi : - Max ...
Max : - Je t'aime.

Quand il prononce ces sept lettres, ces deux mots, mon cœur arrête de battre. C'est la première fois qu'une personne me le dit. Oui, cette petite expression si difficile a dire. Je sens son souffle dans mes cheveux, sa chaleur m'envahir.
Nous commençons à marcher sur le trottoirs main dans la main direction l'internat.
La ville est calme pour un mercredi matin. Les oiseaux chantent, le ciel est bleu. C'est parfait.

Nous sommes arrivés devant le self, nous entrons et je vois Lina au loin avec les jumelles. Nous nous rapprochons d'elles.

Lina : - T'étais ou ?
Moi : - Bonjour Lina.
Lina : - Tu sais que je me suis inquiétée !
Moi : - Désolé ...
Lina : - Aucune nouvelle de la soirée, ni de la nuit, ni de la mâtinée à part un « Je ne rentre pas ce soir. »

Max est à coté de moi, il regarde par terre. Je suis gênée ... Ça doit faire mal, oui mal. Je suis une vrai peste, je n'aurais jamais du aller chez Alpha. Max, celui qui m'aime, n'aurait jamais fait un geste comme le mien. Un geste horrible, sans sentiment.
Je m'assois à coté de Lina. Elle va commencer une phrase mais je lui donne un coup de pied pour qu'elle se taise. Elle me regarde étonnée et ne dit rien.
Max est parti rejoindre ses amis pour manger tandis que les jumelles sont allées à infirmerie pour un mal de ventre.

Lina : - Tu peux m'expliquer ?
Moi : - J'ai dormi chez Alpha.

Elle me regarde avec ses grands yeux verts, stupéfaite.

Lina : - Par.. Pardon ?
Moi : - Je sais ...
Lina : - Mais ... Vous ... Enfin, vous ...
Moi : - Non.
Lina : - Max est au courant ?
Moi : - Oui.

Un malaise se pose entre nous deux ... Je n'osais rien dire et je voyais bien qu'elle non plus.

Lina : - Et ben dis donc ...
Moi : - Me juge pas s'il te plait.
Lina : - Je ne te juges pas Rose. C'est juste que ... Je ne te comprends pas ... Tu sors avec un super garçon, il est gentil affectueux, mignon. Et toi, tu vas voir Alpha, la personne la plus arrogante que je connaisse.
Moi : - Je sais Lina ...

Nous remontons dans la chambre. Je fais un peu de rangement. Lina est avec Joseph, elle a acheté un petit jouet avec une ficelle et court de partout pour qu'il la suive.

Moi : - Mais ! J'y pense ! Toi, tu étais avec Lucas hier !
Lina : - Ah oui ...
Moi : - Raconte !
Lina : - Ben c'est génial, on s'aime vraiment.
Moi : - Je suis contente pour toi !

On rit, Joseph monte sur mon lit et commence à ronronner. Je m'approche de lui et le caresse.

Lina : - Il est mignon hein !
Moi : - Tellement.
Lina : - C'est qui qui avait raison ?
Moi : - C'est toi, on a bien fait de le garder.

L'après midi passe vite, aucune nouvelle d'Alpha.
Il est à peu près vingt et une heure et Lina dort déjà, une vrai marmotte. Joseph est sur mes genoux et je lis le livre que j'ai emprunté à la bibliothèque. Ce petit chat est très mignon, on dirait qu'il sourit. Il à l'air tellement heureux que l'on l'ai récupéré. Il est bien ici, au chaud dans notre chambre. On le nourrit, le caresse, le divertit. Oui, il est heureux, Mon petit orphelin de la rue.

Le pays des rêves m'emporte. Quel pays fantastique, mais aussi tellement étrange. Pendant mon sommeil, je vois mes angoisse, mes peurs, mes craintes ... Mais aussi mes joies, mon bonheur.
Les rêves, un monde à part. Un monde exceptionnel, où nous pouvons tout voir, ou revoir. Comme mon père, je l'ai revu une fois dans ce monde magique. C'est sublime, nous nous sentons tellement bien dans ces rêves.

Cette nuit là, j'ai vu ma mère.
Le rideau s'ouvre. Elle était seule, sur la scène, debout, sur ses jambes. Moi, j'étais assise sur un siège rouge.
Elle dansait, ses jambes étaient si belles. Elle est si belle. Elle vole, vole comme un oiseau libre, libre d'utiliser ses ailes qui lui ont désormais été enlevé. Je pleurs, je pleurs de la voir encore danser, danser comme elle le faisait avant.
Ma maman, celle à qui je dois tout. De ma naissance à aujourd'hui. Oui, tout.