L'histoire de Rose.

Chapitre 40.

Le reste des vacances, je suis restée le plus longtemps dans ma chambre, je ne voulais voir personne. Seule Marine a réussi à venir me parler et me consoler.

J'étais littéralement perdue. Qui étais le méchant dans l'histoire ? Alpha ? Mon père ? Ou pire encore, les deux ? Je n'avais pas eu de nouvelles de mon père depuis l'a dispute dans la salle des miroirs. Et Alpha ... Et bien je lui avais clairement fais comprendre que je ne voulais pas de ces nouvelles. Néanmoins, j'ai envoyé un message à Paul, le mec avec qui j'avais dansé en boite de nuit. Nous avons parlé par SMS durant toutes les vacances. Ça à l'air d'être un gentil garçon.

LUNDI MATIN, dans les couloirs du lycée

Je redoute de voir Alpha, rien qu'un regard me fait peur ... Alors je ne sais pas comment on va pouvoir mettre les choses à plat. Nous rentrons dans la salle de cours, Alpha n'est pas là. Le cours débute. Mais, au bout de dix minutes, quelqu'un toque à la porte. C'est Alpha qui est arrivé en retard. Il tend le mot de retard au professeur, ce dernier le lit, puis le jette à la poubelle. Le retardataire va s'asseoir sans même me regarder. Si seulement je pouvais voir ce qu'il y avait marqué sur ce mot. La fin du cours sonne, Alpha sort comme une flèche.

Moi : - Lina ? Tu peux aller demander au prof sur quoi porte le prochain contrôle s'il te plait ?

Lina : - Tu peux pas y aller toi ?

Moi : - S'il te plait ...

Elle se dirige donc vers le professeur. Moi, je vais discrètement vers la poubelle et jette un petit papier tout en récupérant le mot de retard que le prof avait jeté au début du cours. Comme quoi, Louis m'a appris quelque chose d'utile : la discrétion. Lorsque je suis dans le couloir, je lis le mot.

« Monsieur DENOTE Alpha se permet de rester dans les couloirs avec une camarade au lieu d'aller en cours. » Avec UNE camarade ? Mais qui cela pouvait être ?

LUNDI MIDI, au self

Je mange difficilement ce qu'il y a dans mon assiette, Lina se rend compte que quelque chose ne va pas.

Lina : - Rose, ça va ?

Moi : - Oui, pourquoi ça n'irais pas ?

Lina : - T'as vu la tête que tu tires ? Tu ne parles pas et tu n'as presque rien mangé.

Moi : - J'ai pas très faim.

A ce moment, Max arrive et vient poser son plateau à notre table. Il s'assoit.

Max : - Salut !

Lina : - Ça va ?

Max : - Ouais et vous ?

Lina : - Moi oui, Rose pas terrible ...

Moi : - Quoi ? Mais si ça va.

Max me regarde et comprend qu'il ne faut pas en rajouter.

Moi : - J'vais poser mon plateau (à Max) on se revoit tout à l'heure à la danse.

Je me lève et je sens bien que mes deux amis me suivent du regard. En faite, je sens que tout le monde me regarde comme une bête de foire. Je baisse la tête et me dépêche de débarrasser pour sortir de la cantine.

Après être allée chercher mes affaires, je vais à la salle de danse. Dans le vestiaire je retrouve Manon. Elle a les yeux tous rouges et paraît vraiment bizarre.

Moi : - Ça va Manon ? Tu te sens bien ?

Manon : - Oui, tu peux pas savoir comment !

Soudain, je me souviens. Manon se drogue, je l'ai su lors d'une de mes ventes.

Audrey, prof de danse : - Allez, c'est parti, tous dans la salle des miroirs.

Manon se lève puis suit tous les danseurs. Je la rattrape par le bras. Elle ne comprend pas.

Moi : - Manon, je sais que tu te drogues.

Manon : (surprise) – Je ...

Moi : - Je ne le dirais à personne, promis. Mais il faut que tu arrêtes, vraiment.

Manon : - Si je pouvais. Tu ne comprends pas ? C'est plus difficile que ça.

Elle s'énerve vraiment vite à cause de la drogue. J'essaye de ne pas être trop brusque.

Moi : - Je le sais, c'est dur. Mais la vie n'est que plus belle sans cette chose !

Manon : - Cette « chose » comme tu dis me permet de tenir, de ne pas sombrer dans la dépression ! J'ai trop de problèmes Rose.

Elle commence à pleurer. Je la prends dans mes bras.

Moi : - Ne t'inquiète pas. Je suis là, je vais t'aider. Je te le promet. Reste dans le vestiaire d'accord ?

Elle ne répond pas. Je l'assois sur le banc, elle a le regard dans le vide. Je ne peux pas la laisser comme ça. Je lui caresse les cheveux, elle me sourit. Je me dirige discrètement dans la salle des miroirs, Audrey n'a pas vu mon retard, mais Max si. Le cours débute par deux petits ateliers : enchaînements ou assouplissements. Je prends le deuxième choix. C'est Max qui dirige ce groupe. Nous sommes assis sur les tapis, travaillant les grands écarts. Lorsque Max arrive à mon niveau, il s'arrête et s'assoit à mes cotés.

Max : - Ça va ?

Moi : - Pourquoi ça n'irait pas ?

Max : - Rose ...

Moi : - Allez c'est bon.

Je me lève puis quitte la salle. Je vais dans le vestiaire me changer. J'aperçois Manon aux toilettes, elle se passe de l'eau sur le visage. Après cela je prends mon sac sur l'épaule, puis sors. Max me bloque le passage.

Max : - C'est quoi ton problème ?

Moi : - Laissez moi ok ?

Max : - Rose, on est tes amis, on veut t'aider.

Moi : - Je ne veux de votre aide ! J'ai rien demandé. Laisse moi passer.

Il s'écarte en soupirant. Je suis énervée. Je ne veux pas que l'on s'occupe de moi, je veux que l'on me laisse tranquille !

Sur le chemin du retour, une voiture noire s'arrête à mon niveau. L'individu la conduisant sort. C'est Louis. Je n'avais pas eu de ces nouvelles depuis un petit moment.

Louis : - Salut ma belle !

Moi : - Je veux plus.

Louis : - Comment ça tu ne veux plus ?

Moi : - Je ne veux plus vendre ta merde.

Louis : – Et pourquoi ça ? Tu te rends pas compte la chance que t'as ! T'as vu le fric que ça te rapporte ?

Moi : - J'en ai rien à foutre de cet argent !

Louis : - Ah ouais c'est vrai que tu couches avec un gosse de riches. C'est quoi son nom déjà ? Alpha ?

Dès que j'entends ce nom, je ne peux pas m'empêcher. Soudain je le gifle. De quel droit parle t-il de lui devant moi ?

Louis porte sa main à sa joue.

Louis : - T'aurais pas du.

Il m'attrape violemment et me fait tomber sur le trottoir. Ma tête cogne le goudron. Je me dégage un peu sonnée et me relève difficilement. Je cours le plus vite que possible. Louis remonte dans la voiture, accélère et me percute. C'est le noir complet.