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Je me détache de lui et je le vois qui sourire.

Moi : Quoi ?
Souleymane : J'kiff quand tu sourit
Moi : Tu parles comme si je souriais jamais
Souleymane : Bah sourit plus.

C'est vrai que quelques fois les gens trouve que je suis fermée. Alors que pas du tout c'est juste que j'suis genre la fille la moins sociable du monde quoi. J'en suis pas arrivé au stade de la timidité mais c'est à la limite. Faut vraiment que je connaisse la personne pour être à l'aise. C'est pour ça mon attitude m'étonnne avec Saïd, car le fait que je sois aussi naturelle avec lui ce n'est pas habituelle.

Moi : J'essayerais, mais tu sais c'est naturelle avec toi
Souleymane : T'as kiffer hyn.

Je me mord la lèvre inférieur, comme si je voulais dire quelque chose mais que j'avais peur des répercutions. {J'ai souvent une gestuelle étrange faut pas chercher à comprendre}

Moi : T'as rien compris Souleymane
Souleymane : Quoi ?
Moi : Des kiffes j'en est eu. Sur des vêtements, des chaussures, des chats et même des gars.

Il me lance un regard de tueur, j'en était choquée.

Moi : MAIS Avec toi, c'est pas du kiff. En vrai j'crois que c'est plus que ça.

Il sort toutes ses dents et je sourie automatiquement. Il à un sourire magnifique *-*.

Souleymane : Et donc... ?
Moi : Hessoul
Souleymane : Pas d'hessoul, réponds
Moi : Mais nan, d'ailleurs il est tard, j'vais rentré.
Souleymane : Il est 19h fait pas la meuf
Moi : Oui, mais même, hessoul
Souleymane : Dit le.
Moi : Nan
Souleymane : Dit
Moi : Nan, lache l'affaire, j'aime pas dire des trucs comme ça, et tu l'sais
Souleymane : Ouais, mais la ya que moi, donc fait pas la meuf.

On reste un moment silencieux. J'évite du mieux que je peut son regard même si je le sens lui qui persiste. Je sens sa main sur mon dos mais rien n'y fait, il est super têtue comme garçon et je sais que jamais il lâcheras l'affaire, il veut l'entendre, il veut que je lui dise et il à l'air déter'..

Souleymane : Tu sens mon regard, fait pas genre
Moi : J'vois pas de quoi tu parles.
Souleymane : J'te jure que personne bouge d'ici tant que tu l'a pas dit.
Moi : T'es sérieux là, nan mais c'est mort, moi j'y vais.

Je me lève mais il fait de même et me rattrape part le bras.

Souleymane : Assume jusqu'au bout, nan ?
Moi : Ouais, insh'Allah
Souleymane : Mdrr vasy fait pas la meuf
Moi : Qu'est-ce que tu veux que j'te dises ?
Souleymane : Tu sais très bien
Moi : Bah nan.
Souleymane : Sarah
Moi : Souleymane

Il me regarde, d'un regard insistant.

Moi : Arrête

Il ne réagit pas et continue de me regarder.

Moi : Souleymane

Toujours rien, il s'fout d'ma gueule enfaîte.

Moi : Ok.

Il ne réagit pas, j'ai l'impression qu'il fait ça pour me faire craquer et il faut croire que ça à marcher je n'ai pas tarder avant de céder.

Moi : Je t'aime

Son regard se transforme et moi je me presse vers ma voiture, la honnteee !!!!! Je monte côté passager et il arrive juste après.

Souleymane : Bah tu vois c'tai pas dur

Il m'embrasse le front et démarre. J'étais aux anges, chaque fois qu'il à de petite attention pour moi, je frissonne, c'est fou. Il conduit puis me donne le volant après être descendue un peu plus loin histoire de ne pas attirée certains regards déplacée.

Je monte ensuite chez moi. J'introduis la clé dans la serrure et entre. J'entends des voix d'hommes dans le salon, je crois le reconnaître... mais nan c'est pas lui. J'entre dans le salon et je le vois là, accompagnée de sa femme quand il remarque que je suis là il se lève, viens vers moi et je lui saute dans les bras.

Moi : Putain, tu m'a trop manquéee !!!
Mourad : Toi aussi bagra, wallah j'pouvais plus rester sans vous voir truc de ouf.

Je continue de le serrer fort dans les bras. J'ai plus envie de le lâcher là. Oh Mourad, qui aurait cru qu'il me manquerais ainsi, qui aurait cru que je le prendrait un jour dans mes bras mdrr. Je finis enfin par me détacher de lui. Je fait la bise à Noor et mon attention se retourne vers Mourad :

Moi : Alors, comment ça s'passe à Toulouse ?
Mourad : Hamdoullah, tout spasse bien

Il me dit ça avec un grand sourire, j'suis pas trop sur de savoir pourquoi.

Moi : Quoi ?
Mourad : Crie pas hyn, pacque toi j'sais que quand tu cri ça tue les oreilles.
Moi : Nan, nan, t'inquiète.
Mourad : Byn, on va emménager ici.
Moi : Nan
Mourad : Bah si

Je crie {c'est inconscient, je le fait pas exprès}. Et je lui ressaute dans les bras. Je suis refaite.

Mourad : Putain, tu m'a tuer les oreilles hmara.
Moi : Désolé, pas fait exprès
Mourad : Et j'ai un autre truc à vous dire.
Siham : Quoi ? Noor elle est enceinte.

C'est fou comme elle arrive à casser un moment en trois secondes cette fille.

Noor : Heu... pourquoi tu dit ça, j'suis grosse ?
Siham : Nan mais enfin, tavu j'ai cru que...
Moi : Siham, stop
Siham : Heu.. ouais

Elle finit par ce taire et la soirée poursuit. J'suis vraiment contente d'avoir retrouvée mon frère. Refaiteeee !!!

***Le lendemain, je me réveille super tôt, le chef m'a envoyé un message la veille {vers 22h} pour me demande d'arriver à 6h aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression qu'il se fout de ma gueule parfois. Sérieux, je savais depuis le début que le métier de serveuse, n'était pas un métier stable et précis mais de la à me prévenir la veille pour un truc du lendemain ça m'a vite mis un coup de barre. Surtout que ya Mourad, je vais même pas avoir le temps de profité de lui avant qu'il s'en ailles.

Je me lèves en traînant des pieds, j'suis pas fatiguée, c'est juste que j'ai pas la volonté d'y aller, j'vais sûrement pas voir mon frère avant longtemps et maintenant qu'il est là faut que j'aille bosser, n'importe quoi.

***.

J'arrive au restaurant, me change et me mets immédiatement au boulot. Laury est de repos alors il faut dire que j'suis toute seule. Je n'ai pas vraiment sympathiser avec le reste de mes collègues, il faut dire que je n'en est pas eu l'occasion. C'est vrai que je me suis tout de suite entendue avec Laury, enfin entendu est un grand mot, c'est celle avec laquelle j'ai le plus d'atomes crochus on va dire. C'est un peu « Je t'aime moi non plus » entre nous. Hessoul, je fait mon premier service, en essayant tant bien que mal de garder le sourire, même si j'ai juste envie de rentrer retrouvée ma famille.

Ils me traitent de beurette a Khel, pourtant on a tous fait dans le hlel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant