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Le Jour J arriva et sincèrement je mentirais si je disais que j'appréhendais ou que je stressais. J'étais étrangement neutre, je n'affichais aucun sentiments, et je n'en ressentais pas des moindres.
Ça sonnait à la porte. Assise près de mon père j'essayais de faire bonne impression même si, pour être honnête j'avais juste envie de pleurer. Je me lève et salam ses parents ainsi que lui sans réellement faire attention à son visage. Puis je ramène du thé, je sert et c'est parti pour une conversation interminable entre nos parents respectifs. Je fixe un point et je me mets à réfléchir, je remets ma décisions en questions et je me demande si finalement c'est une si bonne idée que ça d'accepter après tout je ne le connais pas, de plus en me projetant dans l'avenir je me demande à quoi rimerais nos journées. Me connaissant je sais pertinemment que je n'arriverai pas à être à l'aise avec lui comme une femme doit être à l'aise avec son mari. Pour la simple et bonne raison que j'aurai l'impression de le tromper, de tromper Souleymane. Je sais que ça peut paraître totalement absurde voire débile d'un regard extérieur mais c'est ce que je pense...

« Sarah ? »

Je sort de mes pensées à cette prise de parole brusque et remarque ma mère. Elle me demande d'emmener Zacharia dans la cuisine pour « faire connaissance », j'acquiesce, me dirige vers la cuisine lui suggérant de me suivre. Arrivés, je m'appuie sur la table et attends qu'il dise quelque chose.

Zacharia : Salam
Moi : Salam
Zacharia : Sarah c'est ça ? J'te vois souvent dans le quartier.
Moi : J'peux te poser une question ?
Zacharia : Heu.. ouais vasy
Moi : Est-ce que tu veut un grand mariage ?
Zacharia : Sah ? Nan, j'veux pas d'chichis, un truc simple
Moi : Hamdoullilah
Zacharia : -rire- J'ai réussi l'test ?

Il est gentil. Je m'attendais pas à ça, je sourie et nous retournons dans le salon sous le regard attentif de nos parents qui s'empresse immédiatement de connaître la réponse.

Moi : Oui, j'accepte.

Chacun retiens son souffle tout le monde à l'air surpris surtout ma mère, je sens son regard sur moi, je l'a regarde du coin de l'œil et regarde de nouveau droit devant moi l'air pensif. Ils recommence de nouveau une conversation interminable sah je voulais pleurer je sais même pas pourquoi wallah, je devais être à fleur de peau, c'est la voix de Zacharia qui me fit sortir de mes pensées.

Zacharia : Nan, nan par contre on veut pas d'un truc de ouf, sah un p'tit truc avec seulement la famille.

Les conversations reparte de plus belles et moi j'étais sur le bord de la crise de larmes je me lève avant d'exploser et je m'en vais dans la salle de bain, je m'y enferme et je fait tout pour me canaliser, je veux pas fondre en larmes, je ne veux pas avoir les yeux rouge et qu'il le remarque. Je respire du mieux que je peux et après quelques temps je retourne au salon. Je me suis calmer mais je sens toujours le regard de ma mère sur moi, ça me déstabilise j'aime pas ça.

****.

Après leur départ, je me retire dans ma chambre et j'écris, j'écris je n'arrive plus à m'arrêter. J'écris ce que je ressens, j'écris des choses que même moi je ne savais pas. Ça toque à ma porte et ça fait place à ma mère. Je ferme mon journal et me retourne vers elle.

Yemma : Çava ?
Moi : Oui
Yemma : T'es sur de ton choix ?
Moi : Tu voulais que je refuse ?
Yemma : Nan mais j'pensais pas que t'accepterais.
Moi : Pourquoi ? J'ai juste exaucer ton souhait, je vais me marier à un algérien, t'a gagner.

Je me retourne de nouveau devant mon bureau et j'entends la porte se fermer. Je ferme les yeux épuisée de cette situation épuisée de ma vie, je ne sais même pas si on peut appelé ça comme ça, ça ressemble à rien, ça ressemble pas à une vie en tout cas.

***.

Le lendemain au alentours de 16h je reçois un message de Zacharia :

« Tu veux rester vivre sur Bordeaux ? »

J'ai... décroché. Je ne m'attendais pas à une telle question étant donnée la situation.

Moi - « Bah je sais pas qu'est-ce que tu propose ? »
Zacharia - « J'ai vécu à Avignon pendant un an du coup j'ai mon appart déjà là-bas mais si tu veux rester à Bordeaux tranquille j'en prendrais un autre »
Moi - « Nan tqt sah j'péfere partir loin de Bordeaux »

Cette ville... représente énormément de chose négatif pour moi et l'a quittée est la meilleur des solutions.

*********.

Souleymane : SARAH !! J'TE JURE J'VAIS T'TUER. GROUILLE !!
Moi : J'ARRIVE !!

Je me passe un dernier coup de mascara sur les yeux et je cours en bas. Je le rejoins il me lance un regard de tueur, je rit et l'embrasse.

Souleymane : Ça marche plus ça
Moi : Désolé omri.
Souleymane : Ok C'est bon
Moi : Haan
Souleymane : Quoi ?
Moi : Les enfants, j'lai ai zappée putain
Souleymane : Heureusement que Super Papa est là.
Moi : T'assure
Souleymane : J'sais
Moi : Bon on y va ?
Souleymane : Tu prends Salim, j'prends Soukaïna ?
Moi : Ouais vasy

On prends chacun un cosie et on sort de la maison. On se dirige vers la voiture et j'installe les jumeaux à l'arrière.
On démarre direction Bordeaux, chez mes parents...

***. Les bébés commencent à pleurer et une odeur nauséabond fait place dans la voiture.

Moi : Oh putain Souleymane t'as oublier de changer les couches.
Souleymane : Ahouais merde mdrrrrr

Il rigole en plus !!! Il ouvre la fenêtre.

Moi : T'es fou, ferme, il vont tomber malade
Souleymane : Ouais mais si j'ouvre pas c'est moi qui va tomber malade.

Je défait ma ceinture et je me retourne vers les jumeaux.

Moi : Passe le sac s'teuplait

Il me le tends et j'en sors des couches et des lingettes. J'essuie Soukaïna quand Salim se mets lui aussi à pleurer.

Moi : Oh nan, j'pètes un câble là. Pourquoi les jumeau ils sont connecté comme ça ?
Souleymane : Tu veut prendre le volant ?
Moi : Nan, on à pas le temps ma mère elle m'harcèle d'appels depuis t'aleur

Je soupire et je change Soukaïna. Je me rassoie et sens involontairement mes mains.

Moi : ORH j'pue le caca
Souleymane : Les joies maternels.
Moi : Arrête c'est pas drôle
Souleymane : Je t'aime à la folie.
Moi : Ahah --'

Il rit. Moi j'trouve pas ça très drôle j'suis au fond du gouffre là. Je finis quand même par rire parce que son rire est très entraînant.

On finit enfin par arrivés devant l'immeuble de mes parents et je sourie automatiquement. Je ne me lasserais jamais de voir ce bâtiment, ce quartier. Je sens une main sur mon épaules, je me retourne et je vois Souleymane.

Je descends de la voiture, prends Soukaïna et Souleymane, Salim. On s'avance vers le bâtiment et monte chez ma mère qui nous accueille bras ouverts. Souleymane s'avance vers elle et lui baise le front.

************.

Je me réveille en sursaut et je me rends compte que ce n'est qu'un rêve, un rêve que je fais systématiquement depuis que j'ai emménager avec Zacharia. J'ai des sueurs froides sur mon front, je me lève et je part boire de l'eau fraîche j'étouffais dans cette chambre sérieux.

Je respirai un bon coup en fermant les yeux.

J'aurai tellement voulue que ce rêve soit réalité...

Ils me traitent de beurette a Khel, pourtant on a tous fait dans le hlel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant