33. MINISUITE
« À ton avis il va réagir comment Mourad, quand il sauras que sa sœur elle s'tape les khels ? »
Je m'arrête et me retourne au ralenti.
Moi : C'est à moi que tu parle ?
... : À toi de voir. C'est toi la sœur à Mourad qui sort avec les khels nan ?
Il me parle sans même se retourner, il tripote avec son portable en me parlant et ça m'énerve. Je ne calcule plus et je continue d'avancer, se genre de phénomène n'en valent pas la peine.
... : Tu devrai pas faire la ouf, petite, j'ai juste à appuyer sur un bouton et Mourad il est au courant de tout.
Moi : C'est quoi ton problème ? Laisse moi tranquille
Il se retourne et me regarde enfin.
... : Baisse d'un ton salle beurette, tu crois quoi là ?
J'avais les larmes aux yeux, je n'était pas triste, nan, j'étais juste hors de moi, c'était bien la première fois qu'on disais beurette en parlant de moi.
Moi : Va t'faire foutre.
J'avais les nerfs, je me sentais mal, j'ai vraiment peur de ce qui peut arrivée. Il se lève en furie et s'avance vers moi.
... : Avec qui tu va faire la ouf, salle p*te
Il était très, trop proche de moi, je pouvais sentir son épouvantable haleine, vous savez quand quelqu'un vient de fumer.. Je ne réponds pas et le regarde écœurée, mais dans quelle merde je me suis encore fourrée, putain.
... : Donc maintenant, tu ferme ta gueule, ok. J'vais rien te faire, t'a de la chance, d'être la sœur à Mourad. J'vais t'laisser une chance.
Il me parle de près j'étais totalement écœuré par son haleine, sa manière de me parler, j'étais écœuré de lui.
... : J'vais t'laisser une chance de casser avec l'autre zemel
J'arrivais pas à comprendre pourquoi il me disais tout ça. En quoi ça le regardait ?
Moi : Mais c'est quoi le rapport avec toi ? Laisse moi tranquille.
... : Ok.
J'arrivais pas à croire qu'il lâche l'affaire aussi rapidement. Jusqu'à ce qu'il prenne son téléphone, compose un numéro et mets le haut parleur.
... : Allô ?!
Je reconnais la vois de Mourad, et directe, je commence à avoir chaud, mais qu'est-ce qu'il veut à la fin.
... : Wesh, Mourad, bien ? C'est Yasser
Ah ouais, Yasser, je l'avais sur le bout de la langue, mais ça voulais pas sortir
Mourad : Ah, wesh, kho bien ?
Yasser : Tranquille, hé frère faut que j'te dise un truc, là c'est important.
Il se retourne vers moi et me regarde, comme pour me charrier. Je le supplie du regard, j'essaye de le prendre par les sentiments, mais en y repensant, je crois pas qu'il est de sentiments.
Mourad : Ouais, quoi ?
Yasser : Ça un rapport avec...
Moi : C'est bon !!
Je dit ça en chuchotant, je veux pas que Mourad s'imagine des choses, j'veux que je ce sois moi qui lui dise.
Yasser : Ouais, nan rien, enfaîte, asy gros j'doit t'laisser on s'capte plus tard
Et il raccroche, il se retourne vers moi, toujours avec ce sourire en coin, tentant de me narguer.
Moi : Qu'est-ce que tu veut ? Ça t'apporte quoi à toi si j'arrête de le voir ?
Je le vois qui sourit et qui fait demi-tour pour sortir du hall, mais avant d'arriver à la porte, sans même se retourner il dit :
Yasser : Ça éviteras qu'il est une beurette de plus dans ce monde.
Et il s'en va. Vous vous doutez de comment je me sentais après cette phrase, j'avais envie de courir, de le rattraper de le tuer et de jeter son corps dans un fleuve. Mais je n'est rien fait de tout ça, je me suis contenter de rentrer chez moi, bouffer par le désarroi...
***Je passe la journée à réfléchir. Je me demande si je pourrait encore tenir longtemps. J'ai même un doute, est-ce que c'est vraiment des épreuves qu'on arriveras à surmonter ? Jusque là, c'était clair dans ma tête mais là, j'en sais plus trop, et si tout se liais pour ne pas qu'on soit ensemble, et si ce n'était pas lui mon Mekhtoub {destin}. Et si il ne m'était pas destinée. J'ai des milliers et des milliers de question dans ma tête, je repense à toute les perturbations qu'il y a eu pendant notre relations, à tout les bâton dans les roue. Je repense à ma mère, à Sofia, à Noor et à Yasser et je me dit qu'il sont trop, trop de chose ce passe dans ma tête, elle est sur le point d'exploser. La porte de ma chambre s'ouvre et fais place à mon père, je range mon journal et me tourne vers lui.
Baba : Tu descends ? On va manger.
Moi : Nan. Merci baba mais j'ai pas faim
Baba : Depuis que t'es rentré t'es dans ta chambre qu'est-ce qu'il y a ?
Moi : Rien, j'suis juste un peu crevée, t'inquiète.
Baba : Hmm...
Il sort et je me remets à écrire.
« Donne moi la force d'y arriver,
Donne moi la foi de tout surmonter.
J'ai envie de baisser les bras quand je vois que tout le monde est contre moi.
Je veux simplement t'aimer, sans avoir peur d' « après ».
Je veux simplement t'aimer. »
******Le lendemain, après avoir envoyé un message à Souleymane, on se rejoins au jardin. Il avait l'air heureux de me voir et ça me semblait, encore plus dur, je regrette de n'avoir ne serais-se que pensée à m'en séparer.
Moi : Dit moi un truc
Souleymane : Un truc
Moi : Ahah -'
Souleymane : Mdrr nan j'rigole quoi ?
Moi : Est-ce que tu pourrais pensée à passer la bague au doigt d'un autre ?
Il fronce les sourcils.
Souleymane : Pourquoi tu dit ça ? Qu'est-ce qu'il y a encore ?
Moi : Bah, rien j'te pose juste une question
Souleymane : Prends moi pour un con.
Je soupire. Je n'ai vraiment pas envie de lui en parler, il pourrait s'énerver aller voir Yasser et le tuer, nan vaut mieux pas.
Moi : Faut que j'te dise quelque chose d'honteux sur moi
Souleymane : Quoi, mais qu'est-ce tu rac' ptdrrrr
Moi : J'suis très sérieuse. Faut que tu l'sache comme ça, plus de surprise.
Souleymane : Quoi ?
Moi : J'suis végétarienne
Il me regarde choqué. J'voulais exploser de rire en voyant sa tête
Souleymane : T'as dit quoi là ?
Moi : J'suis végétarienne
Souleymane : Attends attends
Il rit.
Souleymane : Tu t'fout d'ma gueule ?
Moi : Bah nan. J'texplique enfaîte un jours quand j'avais 9/10 ans, mon père il à égorgé un mouton, et bref, quand ma mère elle enlevait les trucs à l'intérieur on à vu qu'il était enceinte, miskine, wallah ça m'a fait d'la peine, il à tuer deux être vivant d'un coup comme ça, banale. Imagine toi dans le cas contraire, moi j'suis enceinte et ya, j'sais pas moi, un coq, un mouton ou une dinde qui m'égorge et qui jette mon bébé à la poubelle, à ton avis tu réagirai comment ?
Je m'attendais à un « j'avoue » ou un « ouais, t'a raison », mais ça aurait été trop beau pour être du Souleymane.
Souleymane : Mais... mais pourquoi j'suis tombé sur toi ? Putain, y'en avait qu'une dans l'monde entier et il fallait que tu tombe sur elle, mais c'est quoi ton problème Souleymane pourquoi tu tombe toujours sur des gens bizarre comme ça. Une arabe végétarienne, putain, mais pourquoi ?
Il commençai à se parler à lui même ça m'faisais limite flipper.
Souleymane : Attends, donc on va graille de la salade H24
Sah, j'ai exploser de rire, j'pouvais pas me retenir.
Moi : Mais nan wesh, c'est pas pacque j'en mange pas que j'en cuisine pas non plus.
Il semblai soulagé, waw tout ça pour de la viande !!!
Il finit par me prendre dans ses bras quand je vois l'autre Yasser au loin, je m'en détache directe tandis que lui continue de nous regarder, et si je savais que ce n'était que je début.
