37. Je sais qu'elle est courte
Les jours, les semaines et les mois passent. Je m'en remets petit à petit, même si remettre n'est pas vraiment le mot adaptée. Au fond, je crois que je ne vais jamais m'en remettre, ma vie reprenais un cours banale, ayant tout de même un énorme gouffre au fond de mon cœur qu'est-ce qu'il me manque, c'est insoutenable, indescriptible. J'avais repris le travail, je reprenais peu à peu contact avec les gens de mon entourage, même si sincèrement le dialogue avait du mal à passée avec mon mère.
Son parfum, son sourire, même ses blagues idiote me manquait, je voulais me réveiller en sursaut en me disant qu'il ne s'agissait que d'un simple rêve mais c'était belle & bien la réalité. Chaque soir je lui accorde un moment, après Isha, je fait des tas et des tas de dou'as pour lui. (Beaucoup m'ont demandé quels dou'as nous devions faire pour le défunt, je vous l'indiquerai à la fin de la partie insh'allah.)
***
Ce jour là, j'étais de repos. J'étais posée dans ma chambre, en train décrire (comme toujours je dirais) Quand ma mère y fait irruption. J'esquisse un léger sourire, ferme mon journal et me retourne vers elle.
Yemma : Ya Zackaria, le fils à Leila qui va venir samedi
Moi : Pour quoi faire ?
Yemma : Pour te khtob
Moi : ...
Yemma : Je te laisse le choix.
Sur ces mots elle s'en va. Je reste là, regardant la porte, j'essaye d'analyser la situation. Ça ne fait même pas encore un an qu'il n'est plus là et elle organise déjà une khtoba, c'est une blague ? J'arrivais pas vraiment à réaliser. Siham rentre quelques temps après.
Siham : Sarah ? Çava ?
Moi : ...
Siham : T'es toute pâle qu'est-ce qu'il a ?
Moi : Comment elle peut faire ça ?
Siham : Quoi ?
Moi : J'ai b'soin de prendre l'air
Je me sentait hyper mal, je me sentais étouffée, j'ai à peine le temps de me remettre d'un galère, qu'un autre se présente. J'en ai plus que marre, à quoi bon ? Qu'est-ce qui me reste ici ? Je m'assoie sur le dossier d'un banc dans un parc et je me retourne face à la cité, le regard vide. Face à moi se trouve un couple. Un homme et une femme de teint basanée, un hijeb recouvrant les cheveux de la femme et un sourire prenant place sur ces deux visages. Amoureux, ça il l'était, je pouvais le voir. Je repensais à Souleymane et moi en laissant échapper des larmes rebelles que je m'empressai d'effacer.
Les deux tourtereaux montais à l'intérieur d'un voiture, quand le visage de l'homme se posa en ma direction, je pouvais ainsi reconnaître Samir. Aussi aurait-il fallut que vous vous rappeliez de lui. Il s'agit de la première personne qui m'avais khtob, ayant fait preuve d'un attitude insolente. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui c'était passée après ce temps là. Il y avait de nombreuse rumeurs le concernant qui disais qu'il s'était marié, mais les rumeurs d'un quartier sont parfois difficiles à croire.
Le voir ainsi, accompagnée de cette magnifique femme près de lui, je doit l'avouer ça me rendait jalouse. Je me demander comment aurait pu être ma vie si j'avais accepter sa proposition, j'aurais peut-être était à la place de cette fille. J'aurais peut-être un peu souffert au début mais ça aurait peut-être été mieux après et SURTOUT Souleymane aurait été encore là..
Peut-être, peut-être. Des tas de questions se bousculent dans ma tête. Pourquoi est-ce que j'ai jouer les fortes tête à cette époque, pourquoi je ne l'ai pas tolérer. Je me dit qu'il aurait été la seule personne que j'aurais aimé car désormais je ne sais plus si j'en suis capable...
****.
Je finis par rentrer chez moi après quelques temps. J'en parler tout de même avec Sofia, essayant de dénicher un quelconque conseil mais elle refuse totalement de se prononcer, elle se sens coupable car c'est elle qui m'avait « poussée » dans les bras de Souleymane, même après 1.OO1 discours lui disant que ce n'était pas de sa faute elle se sent toujours coupable, si tu savais à quelle point ça à été bénéfique pour moi hbiba, tu serais heureuse...
Les jours passent et je réfléchit, encore et encore. Ma décision finit par se prendre d'un manière naturelle. Alors que je discutait avec Sofia. Pour moi c'était clair, il n'y avait pas d'autre issu possible.
Sofia : T'es sur de ce que tu veut faire.
Moi : Certaine.
Sofia : Mais Sarah imagine il est violent.
Moi : Tu sais quoi ? C'est ce que j'espère de tout mon cœur.
Sofia : Quoi ?
Moi : Je veux qu'elle se rende compte de tout ce qu'elle me fait subir tu comprend ?
Sofia : Arrête, t'iras nul part avec cette idée en tête.
Moi : De toute façon ma décision est prise, ya plus rien à dire. Je vais pas refuser toute les demandes qu'on me fait, ça sert plus à rien de continuer de me voiler la face, il est mort je n'ai plus rien à espérer désormais.
Elle soupire quant à moi je reste sur mes positions.
*** Le jour J approche j'appréhende, je l'avoue, j'ai peur d'un futur avec un autre homme car sincèrement c'est la dernière chose que j'avais envisager. J'essaye de relativiser, de me dire que ça va allez mais c'est vraiment difficile.
Invocation pour un défunt :
اللهُـمِّ اغْفِـرْ لَهُ وَارْحَمْـه ، وَعافِهِ وَاعْفُ عَنْـه ، وَأَكْـرِمْ نُزُلَـه ، وَوَسِّـعْ مُدْخَـلَه ، وَاغْسِلْـهُ بِالْمـاءِ وَالثَّـلْجِ وَالْبَـرَدْ ، وَنَقِّـهِ مِنَ الْخطـايا كَما نَـقّيْتَ الـثَّوْبُ الأَبْيَـضُ مِنَ الدَّنَـسْ ، وَأَبْـدِلْهُ داراً خَـيْراً مِنْ دارِه ، وَأَهْلاً خَـيْراً مِنْ أَهْلِـه ، وَزَوْجَـاً خَـيْراً مِنْ زَوْجِه ، وَأَدْخِـلْهُ الْجَـنَّة ، وَأَعِـذْهُ مِنْ عَذابِ القَـبْر وَعَذابِ النّـار
« Allâhumma ghfir lahu wa rhamhu wa hâfihi, wa hfu hanhu, wa akrim nuzulahu, wa wassih mudkhalahu, wa ghsilhu bi-l-mâ'i wa th-thalji wa-l-baradi. Wa naqqihi mina-l-khatâya kamâ naqqayta th-thawba-l-abyada mina d-danasi. Wa abdilhu dâran khayran min dârihi, wa ahlan khayran min ahlihi, wa zawjan khayran min zawjihi. Wa adkhilhu-l-jannata wa ahidh-hu min hadhâbi-l-qaqbr wa hadhâbi n-nâr. »
"Ô Seigneur ! Pardonne-lui et accorde-lui Ta miséricorde. Accorde-lui le salut et le pardon. Assure-lui une noble demeure. Elargis-lui sa tombe et lave-le avec l'eau, la neige et la grêle. Nettoie-le de ses péchés comme on nettoie le vêtement blanc de la saleté. Donne-lui en échange une demeure meilleure que la sienne et une épouse meilleure que la sienne. Fais-le entrer au Paradis et préserve-le du châtiment de la tombe et du châtiment de l'Enfer."
