Interversion

Chapitre XL - Partie 1

Le jour j était arrivé. Clara mit l'après-midi entière à se préparer. Quant à Jordi, il passa la journée avec une boule au bas du ventre qui ne voulait le quitter. Il sentait que c'était une effroyable idée d'aller à cette fête. Il était vrai qu'il y a quelques jours, voire semaines, il aurait tout donné pour y aller avec Clara, mais là il sentait qu'Anthony ne laisserait pas faire les choses, il sentait que quelque chose allait se passer, et il voulait l'éviter, à tout prix. Agacé de recevoir sans cesse des messages de son ancien meilleur ami, il éteignit son téléphone à l'heure du repas du midi et resta sans nouvelles de Clara pour le reste de l'après-midi.

Lorsqu'il passa la porte d'entrée de son appartement, il lâcha son sac dans le salon, se précipita dans la chambre pour enfiler son costume posé sur le lit et se passa un coup sur les cheveux. Il voulait être parfait, irréprochable. Sorti de la chambre, il se dirigea dans l'autre chambre où il retrouva Clara, face au miroir de la penderie, remettant en place les mèches de cheveux s'étant évadées de sa barrette. En entendant la porte s'ouvrir, elle se retourna et resta ébahit devant la tenue de Jordi. Il portait un blazer bleu foncé par dessus une chemise blanche, suivit d'un jean de couleur blanche et de petites chaussures marrons, ce qui formait une tenue totalement sublime. Il s'approcha de Clara tout en souriant.

-Tu es prête ?

Elle hocha la tête que oui, attrapa un petit sac noir posé sur le lit qu'elle allait garder dans sa main droite et se regarda de nouveau dans le miroir.

-Tu es magnifique Clara, n'en doute jamais.

Elle se retourna vers Jordi, marcha jusqu'à lui lentement et passa sa main gauche dans la sienne.

-Je n'ai pas besoin de te dire ce que je pense de ta tenue je suppose, tu sais très bien ce que les filles en pensent n'est-ce pas ?

-Je me fiche de ce qu'elles pensent, c'est ce que toi tu penses qui m'intéresse.

Clara fit quelques pas pour se diriger vers la porte lorsque Jordi ne bougea pas d'un pouce et lui maintenu la main. Elle se retourna.

-J'attends.

La jeune fille acquiesça un sourire.

-Jordi Whitworth, vous êtes sublime, si ce n'est le plus beau.

Jordi se mordilla la lèvre pour s'empêcher de sourire, passa sa main dans ses cheveux blonds et sorti de la chambre au bras de sa petite-amie. Il était clair qu'il n'allait pas la quitter de la soirée.

La salle louée par le lycée se trouvait à une vingtaine de minutes de chez Jordi. Clara observait maintenant chaque recoin de cette immense salle. Les murs étaient blancs, portant parfois de petites lumières colorées pour donner une ambiance boîte de nuit. Il était vrai qu'ils étaient en avance et que la fête allait commencer dans un peu plus de cinq minutes mais la salle accueillait déjà plus d'une centaine de personnes, sans parler de la porte d'entrée qui n'avait le temps de se refermer puisque les lycéens arrivaient sans cesse. De longues tables rectangulaires se trouvaient sur le côté de la salle, portant des tas de boissons et d'apéritifs. Le lycée avait pris soin de ne pas mettre de boissons alcoolisées pour ne pas que la fête puisse dégénérer, mais certains lycéens étaient parvenu à entrer dans la salle avec des bouteilles alcoolisées en dessous de leur veste. Il fallait toujours qu'ils désobéissent malgré les consignes précises qui furent répétées sans cesse par les professeurs avant le jour J. Et bien sûr, une immense piste se trouvait être installée au milieu de la salle, elle faisait bien minimum quinze mètres de longueur sur dix mètres de largeur, en restant raisonnable car Clara n'allait pas prendre un mètre et mesurer la taille précise de cette immense piste de danse. Il lui arrivait parfois de croiser certains regards surpris des lycéens, ne s'attendant pas à la voir ici. La jeune fille ne l'avait jamais avoué à Jordi, mais c'était la première fois qu'elle venait dans une salle faire la fête, jamais elle n'avait mis le pied dans une boîte de nuit pour adolescents, cela l'effrayait bien trop, et jamais elle n'avait été invité à une quelconque fête, c'est pourquoi elle restait ébahis devant tout ce qu'elle voyait.