Monsieur Hantz, comme il l'avait prédit, ne trouva pas les deux élèves devant sa classe à son retour. Il les considérait comme des lâches, comme des moins que rien qui ne faisaient même pas face à leurs actes. C'était trop facile de faire du mal aux autres et fuir lorsque l'on se fait attraper. Clara, allongée sur son lit la veille, avait essayé de reprendre contact avec sa meilleure amie qui avait déménagé depuis un moment déjà. Elle composa le numéro, mais celui-ci semblait ne plus être attribué. Clara se dirigea alors sur facebook et vit qu'elles n'étaient plus amies. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, pourquoi se passait-il tout cela ? Elle envoya un message sur le mur de sa meilleure amie en espérant avoir une réponse. Au retour de sa douche elle vit qu'elle avait bien une réponse, non de Manon, mais de sa mère.
-Clara tu dois te faire au départ de Manon. Elle a refait sa vie, elle se porte bien alors si tu es vraiment attachée à elle, ne revient pas dans sa vie, laisse-la tranquille. Bonne continuation à toi. La maman de Manon.
Elle avait jeté son portable qui s'était fracassé contre le mur de sa chambre avant de retomber violemment sur le sol.
Le lendemain, alors que Clara marchait en direction du portail du lycée, elle sentait tous les regards tournés vers elle. A peine eut-elle le temps de rejoindre son casier qu'un surveillant lui attrapa le bras et lui demanda de le suivre. Ils traversaient le long couloir du lycée puis il demanda à Clara de s'asseoir sur le siège devant la porte du proviseur. Clara ne comprenait pas vraiment pourquoi il l'attendait, pourquoi il voulait la voir, mais elle patienta. La porte s'ouvrit, laissant apparaitre un grand homme qui faisait bien deux mètres. Il la fit entrer dans son bureau et lui demanda de s'asseoir d'un ton stricte.
-Nous avons retrouvé votre écharpe sur le lieu où a eu lieu l'infraction. Je suppose que je n'ai pas besoin de vous expliquer ce qu'il s'est passé, vous devez être très bien renseignée n'est-ce pas ?
Elle tourna son regard vers le surveillant qui se trouvait debout à sa droite, lui faisant comprendre qu'elle ne comprenait pas de quoi il pouvait bien parler.
-Plusieurs fenêtres du lycée ont été brisées, reprit le directeur sèchement. Vous allez en payer les conséquences mademoiselle.
-Mais monsieur ce n'est pas...
-Taisez-vous, la coupa t-il. Je ne veux pas vous entendre.
Il se leva de son siège, ce qu'elle fit de même.
-Suivez ce surveillant.
Elle passa rapidement la porte, dans l'incompréhension la plus totale. Jamais elle n'avait fait cela. Le surveillant passa le couloir principal et s'arrêta sous le préau du lycée. Il lui expliqua que des dames de ménage étaient malades ces temps-ci et que par conséquent, comme elles n'avaient pas le temps de tout nettoyer dans le lycée, elle devrait les aider. Les papiers sur le sol, les miroirs placés devant les lavabos des w-c, les chewing-gums collés sur le sol, elle devait se charger de tout cela.
-Tu viendras pendant tes pauses ou même si tu finis avant 18 heures. Tu dois passer tous tes temps libres à aider les dames de ménage. Les gants et les sacs se trouvent dans la vie scolaire. Une dame te montrera comment t'y prendre à 12 heures. Il s'arrêta un moment pour réfléchir. Maintenant tu devrais aller en cours.
Elle mit du temps à reprendre ses esprits. Elle devait payer pour ce qu'un autre avait fait, c'était dégueulasse. Sous le regard du surveillant, elle reprit rapidement ses esprits et se précipita dans les escaliers pour arriver en cours avant la deuxième sonnerie. Les deux heures fini, elle se présenta à la vie scolaire, qui lui donna un grand sac en plastique de couleur noire accompagné d'une paire de gants. Arrivée sous le préau, la honte prit le dessus. Elle devait nettoyer les lieux sous les yeux des élèves, sous les yeux de celui ou de celle qui avait cassé les fenêtres la veille. Elle payait pour cette personne. Il y avait tant de monde. Elle se fraya alors un passage entre les élèves pour ramasser les papiers qu'elle trouvait sur le sol. Il lui arrivait d'entendre les lycéens parler ou encore se moquer d'elle, mais elle garda la tête haute et continua son "travail." Comment allait-elle bien pouvoir prouvé qu'elle était innocente et qu'elle n'avait absolument rien fait ? C'était impossible, tout était contre elle. Entendant la sonnerie, elle se précipita dans la vie scolaire pour tout déposer, aller se laver les mains et essayer d'arriver à l'heure en cours. Mais à cause du monde qu'il y avait dans les escaliers, elle arriva en retard en cours de littérature.
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Interversion
Ficción GeneralFaut-il jouer avec le feu lorsque la victime n'est rien d'autre qu'une allumette qui ne demande qu'à être allumée ? Clara, jeune fille de dix-sept ans battue et non désirée par sa tante, se trouve en Première lorsque le harcèlement scolaire devient...