La salle semblait calme, tous les élèves de la classe étaient assis face à leur table en silence. Une impression étrange envahissait soudainement les membres de Clara. C'était mauvais signe. Elle passa doucement la porte de la classe qui était encore ouverte, sur ses gardes, le professeur étant en retard. Elle marcha vers sa place sans quitter des yeux chaque lycéen qui semblait totalement endolories aujourd'hui. Elle ne croisait aucun regard. Son sac posé près de sa table elle tira sa chaise rapidement et prit place dessus pour ne pas qu'on la lui tire et qu'elle tombe les fesses sur le sol comme l'année dernière. Un craquement se fit entendre lorsque son postérieur se posa sur la chaise. La salle entière se mit à rire. Cela ne ressemblait en rien au silence qui avait eu lieu quelques secondes auparavant. Tous se regardaient, riaient de Clara qui venait de s'asseoir sur sa chaise. Elle releva de quelques centimètres son postérieur pour voir sur quoi elle avait bien pu s'asseoir. Deux œufs. Deux œufs étaient maintenant étalés sur sa chaise et coulaient le long des pieds de celle-ci. Clara prit doucement sa respiration, essayant d'oublier les rires qui lui donnaient maintenant un mal de crâne pas possible. Elle sortit ses affaires et attendit que le prof entre dans la classe. En temps normal elle aurait du se lever pour aller se nettoyer, mais elle savait au fond d'elle qu'ils attendaient que ça, qu'ils voient l'œuvre qui s'était étalée sur son postérieur. Des photos auraient surement tournés dans tout le lycée, sur les réseaux sociaux, par sms. Partout. Elle voulait éviter cela. La substance liquide de l'œuf traversa la matière de son jean et atteignit sa peau. Il lui semblait qu'elle n'allait plus pouvoir se lever de sa chaise, qu'elle y resterait collée. L'impression qu'elle avait était désagréable, mais elle resta calme, impassible et suivit le cour en silence.
Clara était la seule élève à être encore assise à sa table alors que la sonnerie avait retenti depuis trois bonnes minutes déjà. Elle avait développé cette paranoïa au fil du temps. Il lui semblait que quelqu'un était caché dans un coin et que cette personne attendait que ça, qu'elle se lève. Elle était persuadée qu'une caméra filmait ses moindres faits et gestes. On l'avait tellement piégé qu'elle ne discernait plus l'imagination, la folie de la réalité.
-Je peux entrer?
La jeune fille tourna son regard vers la porte et vit Jordi la main posée sur la porte, penché vers l'entrée de la salle. Remarquant aucune réaction de sa part, il entra.
-Qu'est-ce que tu fais seule ? Je te cherchais partout.
-Bah je suis là, répondit-elle sèchement.
Il marcha jusqu'au tableau et posa son sac sur le bureau du professeur.
-Tu as quoi de prévu après les cours ?
Elle expira et plaça son visage entre ses bras posés sur la table. Remarquant une craie posée sur une table, il l'attrapa et se plaça face au tableau.
-Qu'est-ce que tu veux que je dessine ? Ma mère disait que j'étais un bon dessinateur quand j'étais petit.
Clara ne répondit pas. Sa vue cachée du à sa position, elle se fia à ce qu'elle entendait. La craie se faisait entendre par de petits coups que Jordi appliquait sur le tableau sombre à craie. Après un moment, elle leva enfin la tête et vit le jeune homme les bras croisés, observant le tableau.
-C'est un chien ?
Il se retourna.
-Quoi ? Mais non. Un chien n'a pas une queue comme celle-la.
Elle pencha la tête et observa l'étrange animale dessiné.
-Un lézard ?
Il fronça les sourcils et se tourna vers son œuvre un moment avant de se tourner de nouveau vers Clara.
VOUS LISEZ
Interversion
General FictionFaut-il jouer avec le feu lorsque la victime n'est rien d'autre qu'une allumette qui ne demande qu'à être allumée ? Clara, jeune fille de dix-sept ans battue et non désirée par sa tante, se trouve en Première lorsque le harcèlement scolaire devient...