Chapitre 30

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Je passais le plus de temps possible avec Molly, qui sans vouloir le montrer, je savais qu'elle stressait dû à l'attente des résultats. Cela faisait une semaine qu'elle était hospitalisée et avait subi des tonnes d'examens. D'après les infirmières, le médecin devait passer aujourd'hui pour nous dire enfin ce qu'il en était pour notre bébé. Je voulais être fort pour Molly, mais au fond de moi, je me sentais tellement impuissant.

Le jour de l'admission de Molly  et après avoir dit au revoir à Élisabeth, je mettais isoler quelques minutes aux toilettes puis je me suis mis à pleurer comme un gamin en me tenant la tête. Il ne fallait pas que je pleure devant Molly, elle avait besoin de moi . J'étais ensuite retourné vers  elle comme si de rien.

- Tu crois qu'il passera à quelle heure ? Me demande Molly.

- Il ne devrait plus tarder, ne t'inquiète pas. Dis-je.

- Plus facile à dire qu'à faire. Dit-elle en me prenant la main.

- Alors tu as réfléchi au prénom ?

- J'aime bien Pete, me dit-elle .

- Tu te fous de ma gueule ? Dis-je sèchement.

- Bien sur voyons, dit-elle en souriant légèrement Tu aurais dû voir ta tête, J'ai cru que tu allais me tuer.

- Ah ah, ça ne fait rire que toi, vilaine . En souriant.

- Non sérieusement je ne sais pas encore.

- Stanley Junior ! Dis-je avec fierté.

- Oh non un seul me suffit, me dit-elle en riant.

Le médecin arriva enfin et nous expliqua ce qu'il en était.

- Le bébé n'est pas atteint de trisomie 21, c'est déjà une bonne chose. Avec mon collègue cardiologue, nous avons étudié le cas du bébé, il présente une transposition des gros vaisseaux. C' est une anomalie congénitale de la structure du Cœur. Au lieu de partir du ventricule gauche pour distribuer le sang riche en oxygène vers l'ensemble du corps, l'aorte naît au niveau du ventricule droit. Et réciproquement, au lieu de partir du ventricule droit pour envoyer vers les poumons le sang veineux, pauvre en oxygène, l'artère pulmonaire naît du ventricule gauche. Si l'on ne fait rien immédiatement à la naissance, c'est l'asphyxie et la mort rapide du bébé.

- Oh mon dieu ,Stan. Dit Molly en mettant ses mains sur sa bouche pour étouffer ses sanglots.

- Vous allez devoir l'opérer ? Dis-je.

- Si l'on n'opère pas rapidement, le cœur du bébé va se détériorer gravement. Donc, dans la semaine qui suit la naissance, on tente habituellement une intervention chirurgicale « réparatrice ». L'intervention consiste à réimplanter l'aorte sur le ventricule gauche et l'artère pulmonaire sur le ventricule droit. On ré-implante les vaisseaux à leur place normale : le plus délicat étant la réimplantation des artères coronaires (1mm de diamètre) sur l'aorte. Cette intervention lourde est peu risquée aujourd'hui entre des mains d'équipes rompues à cette chirurgie : la mortalité consécutive à l'intervention est inférieure à 1 %. Les enfants opérés d'une transposition des gros vaisseaux mènent habituellement une vie strictement normale en l'absence de tout traitement médical. Mais je ne vous cache pas que chaque opération à des risques.

- De toute façon, on n'a pas le choix, c'est ça ? Dis-je sèchement au médecin ! Si on ne l'opère pas, il meurt et si on l'opère il y a des risques qu'il ne survive pas à l'opération. C'est ça que vous voulez dire ?

- Le risque zéro n'existe pas, je suis désolé ! Dit-il

Comme on restait silencieux le médecin continua.

- J'aurais aimé vous dire que tout va bien, mais ce n'est pas le cas. Je peux vous assurer que cet hôpital a les meilleurs cardiologues du pays.

La vie de mon fils sera entre les mains de mon connard de père ! J'ai eu envie de vomir d'un coup.

- Je ne me sens pas bien, Molly, je reviens il me faut de l'air ! Dis-je en m'excusant du regard.

Molly eut l'autorisation de rentrée à la maison le jour même, elle devrait être suivie régulièrement. J'avais demandé à Élisabeth d'être là à notre arrivée parce qu'avec Molly, nous avions décider de tout lui dire.

Élisabeth ne pleura pas, elle se montra forte. Je mettais totalement tromper sur son compte, elle était mure pour son âge ce qui me rassura pour la suite. Il y avait encore quatre mois avant l'accouchement et je voulais qu'on la vive pleinement sans stress ni inquiétude.

Le médecin m'avait certifié qu'un chirurgien ne pouvait pas opérer un membre de sa famille ce qui, au fond de moi, me décevait. Car après réflexion, je voulais que ce soit mon père qu'il opère mon fils, il avait beau être un enfoiré, il ne pas rester pas moins le meilleur cardiologue du pays.

- Papa ? Louis est là, il veut te parler, me dit Élisabeth.

Louis ? Ce n'est pas dans ses habitudes de se déplacer jusque chez-moi. Je le fis entrer dans mon bureau et vu sa tête, je craignais le pire.








Laisse-moi t'aider ! Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant