Seasons : Natsu

Chapitre 35 : Tu n'es pas un monstre

Lucy Heartfilia

Je souffre.

Je n'avais jamais éprouvé ça et pourtant, aujourd'hui, je souffre. À croire que tout autre sentiment s'est évaporé. Que toute cette joie n'a jamais existée, que tout le bonheur du monde n'était qu'une illusion, que mes pêchés, mes mauvaises actions et mes mensonges m'ont menés là. Je souffre, oui, je souffre. Je souffre de sa flamme, qui me ronge l'âme, qui me dévore l'intérieur, qui me fait cuire à petit feu.

Et dire qu'il y a peu de temps, je ne souffrais pas. Natsu était là pour moi, il était censé toujours me protéger. Cette promesse n'avait donc aucune importance à ses yeux ?

En ce moment, je souffre d'une douleur physique, d'un mal bien voyant, d'une profonde épine au fond du coeur. Je souffre de ses flammes, les siennes, celles qui m'avaient si souvent sauvées du danger, aujourd'hui, me tuent.

"Notre promesse... Dis-je alors que ses mains entouraient mon cou, m'empêchant de respirer normalement. Tu l'as déjà oubliée, Natsu ?"

Je souffre. Je souffre le martyr.

Je ne supporte pas de voir Satan dans son regard. Où est passé mon Nastu ? Le Natsu doux, franc, sincère, idiot et gaffeur que j'aimais tant ? Pourquoi a-t-il fait place à cette chose, ce démon aux airs répugnants ? J'ai toujours su qui il était, mais je m'en fichais éperdument, je l'aimais pour la personne qu'il est aujourd'hui. Son frère était Zeleph, le grand mage noir mauvais mais Natsu n'était pas comme lui ! Il ne peut pas être comme lui ! Il est le frère du créateur des livres maudits, le frère décédé du mal réincarné, le déteneur du mal, mais il n'est pas comme son frère ! Il n'est pas mauvais ! Natsu est bon, même s'il est E.N.D. !

Et maintenant, je souffre à cause de lui. Ses mains se resserrent contre mon cou et je manque cruellement d'oxygène. Son regard est planté dans le mien et il prend du plaisir à me torturer ainsi. Un grand et long sourire malfaisant est scotché sur son visage et je refuse toujours de croire qu'il fait ça intentionnellement. Toutes les phrases que Nashi m'a dites, pour me rassurer quand je pensais au futur de celui-ci, me reviennent directement en tête :

"Il n'est pas comme ça, il n'est pas comme ce monstre."
"Papa est gentil et idiot, c'est pour ça qu'il n'osera jamais te faire du mal."
"Ne t'inquiète pas, Natsu est vraiment impressionnant, il saura te protéger si tu l'appelles."
"Peu importe l'ennemi qu'il a en face de lui, papa peut se transformer en vrai démon, pour te protéger !"

"Natsu... L'appelle ce qu'il reste de ma voix dans un dernier souffle."

Je ferme doucement les yeux, quand tout à coup, l'homme aux flammes me lâche le cou et saisi le sien.

"Lucy, enfuis-toi ! Je ne veux pas te faire du mal ! Il serre son propre cou, tentant de se dompter ou de dompter la force qui est en lui. Nashi, éloignez-vous !"

Nashi me propose sa main mais je ne le laisserai pas comme ça. Je ne veux pas le laisser seul, j'ai peur de ce qui va lui arriver. Je ne veux pas le perdre, pas maintenant que je sais qu'il serait vraiment capable de tout pour me sauver.

"Jamais ! Je ne t'abandonnerai jamais, Natsu ! Hurlais-je à m'arracher les poumons."

Il me regarde d'un oeil, et tombe au sol, ses mains toujours serrées sur son cou.

"J'ai dis que tu devais t'enfuir Lucy !
-Contrôle-toi, Natsu. Souffle ma voix. Ne laisse pas ton pouvoir te prendre !"

Quelques gouttes d'eau fines glissent sur mes joues, tandis que je souffre toujours et encore plus.

"Je t'en prie, s'efforce ma voix déchirée, ne le laisse pas t'éloigner de moi..."

Je tombe lamentablement au sol, à mon tour, et me met à pleurer à chaudes larmes. Natsu était là pour moi. Natsu l'a toujours été. Natsu était là pour moi. Natsu la toujours été. Je me répète ces paroles indéfiniment, jusqu'à ce que la souffrance s'éloigne à son toucher.

Il m'entoure de ses bras protecteurs, alors que les flammes diaboliques disparaissent.

"N-Natsu, t-tu...tu y es arrivé ? Demandais-je.
-Oui. Il souffle. Excuse moi, Luce. Il resserre son étreinte.
-Ça va, tu es déjà pardonné."

La larme au coin de l'oeil, je souris aisément dans le dos de l'homme aux cornes sur la tête et souffle de soulagement.

Je ne souffre plus.