Chapitre 7

670 117 46
                                    

  Les vingt-quatre heures s'étaient écoulées assez rapidement et j'avais passé une majeure partie de ce temps à dormir. Ma décision était prise depuis que j'étais rentrée chez moi. Je ne pouvais pas laisser mon frère s'enfoncer encore plus, il fallait absolument que je l'aide et je ne pouvais plus faire cela toute seule. Pendant les moments où j'étais éveillée, j'avais donc contacté un centre de réhabilitation qui allait tout prendre en charge à partir du moment où mon frère sortirait du commissariat. Ils allaient le récupérer directement là-bas. Je n'aurais donc pas à le voir et à l'affronter après ce qu'il m'avait fait. Même si j'aimais énormément mon frère, ce qu'il m'avait fait me faisait à présent peur. Je ne voulais plus me retrouver toute seule avec lui.

A l'heure où il devait sortir, je descendis dans mon salon et m'installai sur le canapé. C'est alors que je vis un post-it accroché sur la couverture : « Je te laisse mon numéro si jamais tu as besoin ». C'était un mot du crétin. Son intention était gentille mais je ne voulais pas le voir aujourd'hui, ni demain. Je voulais juste rester seule pendant quelques jours pour essayer de me faire à l'idée que le dernier membre de ma famille était parti.

Environ une semaine plus tard, je retournai enfin en cours. Pendant les quelques jours passés chez moi, j'avais pris le temps de rattraper tous mes cours et de faire mes devoirs en retard. Cela m'avait fait sentir normale et c'était un sentiment que je cherchais à atteindre depuis quelques mois déjà. Je me sentais mieux.

Les cours se déroulèrent bien, je n'avais plus de raison de somnoler ou de me cacher en me ratatinant sur ma chaise quand le professeur ramassait nos devoirs. J'étais assez contente de recommencer à étudier.

C'est en me promenant dans les couloirs que je me souvins que nous étions mardi. Je devais rejoindre le crétin à la salle de musique pour ce stupide concours. J'essayai de me convaincre que je n'avais aucune envie d'y aller, mais d'un côté... Son arrogance m'avait manqué. J'avais pensé de nombreuses fois à l'appeler durant cette semaine passée toute seule, mais je m'étais convaincue que ce n'était pas la meilleure chose à faire. Je me dirigeai donc vers la salle de musique d'un pas assuré, prête à le revoir. J'entrai, m'attendant à le voir devant le piano, mais je trouvai la salle vide. Je me précipitai alors vers l'instrument, n'ayant pas joué depuis une semaine, ce qui semblait être une éternité. Je caressai les touches du bout des doigts et un sentiment d'euphorie s'insinua dans mon corps. Je commençai alors à jouer, laissant mes doigts parcourir le clavier. Je n'exécutai aucun morceau précis, j'improvisais une mélodie en fonction de mes sentiments. Le rythme s'accéléra et je me laissai entraîner par ma détresse, ma peur, la force que je retrouvais petit à petit, l'incompréhension, la peine... Tout ce mélange de sentiments se firent ressentir à travers mes doigts et ce fut la meilleure des thérapies après ce qui s'était passé avec mon frère. Ressentant des crampes dans mes mains, je mis fin à mon improvisation. C'est alors que j'entendis des applaudissements. Je me retournai et aperçu le crétin qui me fixait avec son sourire charmeur accroché aux lèvres. Ce sourire, même si je le trouvais insupportable, m'avait également manqué.

« J'étais sûre que tu savais jouer ! s'exclama-t-il.

-J'ai largement gagné la compétition, on est d'accord ? le taquinai-je.

-Sûrement pas ! Je n'ai pas dis mon dernier mot ! »

Je rigolai de son air déterminé. J'étais contente et assez fière de l'avoir impressionné et c'était à son tour de me surprendre.

« Je te souhaite bonne chance alors ! On se dit à mardi prochain ? Ce sera à toi de me montrer de quoi tu es vraiment capable. »

Je me levai du tabouret et attrapai mon sac, prête à partir. Il ne me répondit pas, se contentant de me fixer. Je passai devant lui et je sentis sa main attraper mon bras pour me retenir. Il me tira vers lui et me murmura à l'oreille :

« Mon frère m'a tout raconté. »

Je me figeai. Lui avait-t-il dit pour ce qui s'était passé avec Julien ? Je le fixai, apeurée.

« Si j'étais resté avec toi, ça ne serait jamais arrivé. »

Je compris alors qu'il se sentait coupable. Nous nous connaissions à peine mais il avait l'air de vouloir prendre soin de moi et cette sensation était incroyablement rassurante. Je me détendis, attendrie par son attitude.

« Ça serait arrivé un jour ou l'autre. »

Il baissa les yeux et soupira. Sa main glissa doucement le long de mon avant-bras avant de venir se loger délicatement entre mes doigts. Je frissonnai.

« Est-ce que tu accepterais de venir boire un café ou un chocolat chaud avec moi ? »

Sa proposition me surprit. Etait-ce un rendez-vous ? Je n'avais pas envie de m'engager là-dedans... Je n'avais pas besoin d'un garçon à me faire tourner la tête alors que je devais me concentrer sur mes devoirs et sur mon frère, même s'il n'était plus avec moi. Je m'éloignai alors de lui, enlevant ma main de la sienne et le regardai d'un air gêné.

« Oublie, s'empressa-t-il de dire, comprenant ma réaction et reprenant son masque insensible. »

Il prit son sac et sortit de la salle, me laissant seule, en tête à tête avec ma bêtise. Plus le temps passait, et plus j'avais l'impression que de nous deux, le crétin, ce n'était pas vraiment lui. 

_______________________

Bonjour ! :)

Ce chapitre est encore plus court que celui d'avant et j'en suis vraiment désolée... Le prochain sera court aussi, mais ceux d'après seront un peu plus longs, promis ! :)

Je voulais vraiment vous demander de commenter si vous lisez mon histoire, pas pour me faire une critique détaillée, mais juste pour me manifester votre présence parce que j'ai l'impression d'écrire dans le vide et ça me démotive un peu... Alors s'il vous plaît, juste un petit commentaire pour me montrer que vous êtes là :)

Bon dimanche ! 

Bisous, Clara <3

Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant