Chapitre 18

581 96 20
                                    

  Ma chambre semblait être le seul refuge pour moi à cet instant précis. Je repensai à ce baiser incroyable que j'avais échangé avec M. Je venais de me rendre compte que j'attendais cela depuis un moment maintenant. Ce dernier mois passé ensemble nous avait énormément rapproché et je l'appréciais de plus en plus chaque jour. Cependant, je ne me sentais pas prête à aller plus loin. J'avais peur de cette relation et de la souffrance qu'elle pourrait m'apporter un jour. On nous répète sans cesse de vivre l'instant présent et de ne pas penser au futur, pourtant une fois que le mal est fait, on regrette de ne pas avoir réfléchi avant. Je ne voulais pas que cela m'arrive. Je me décidai alors à instaurer des limites avec M. Je ne connaissais pas encore toutes ses intentions et je voulais me protéger.

Alors que je venais de prendre cette décision, il frappa à la porte de ma chambre et entra avant même que je ne réponde. Allongée sur mon lit, je faisais dos à la porte. Je me recroquevillai sur moi-même, sentant sa présence. J'essayais de me protéger comme je le pouvais.

Il s'allongea à côté de moi, mais ne me toucha pas.

« B. »

Je sentais dans sa voix qu'il voulait que je lui fasse face. Il voulait parler de ce qui venait de se passer. Cependant, je n'étais pas sûre de vouloir la même chose...

« S'il te plaît... murmura-t-il. »

Je me retournai alors et fixai son visage rempli d'incompréhension. Ses yeux étaient inquiets. Il se sentait coupable, il avait l'impression d'avoir fait quelque chose de mal... Comment pouvais-je le laisser penser cela ? C'était de ma faute.

« Ne t'en veux pas. Tout est de ma faute. »

Mon affirmation ne fit que l'inquiéter encore plus. Ses sourcils se froncèrent et il se rapprocha de moi, essayant d'établir un contact avec moi. Je me reculai, repensant à la limite que je m'étais promis d'instaurer.

« Dis moi ce que j'ai fais, B. Je t'ai manqué de respect ? Ce n'est pas du tout ce que je voulais, je te jure... »

Ne supportant plus cette limite et les âneries qu'il disait, je me rapprochai de lui et déposai un baiser léger sur ses lèvres. Je sentis son corps et son visage se détendre. Je me reculai doucement, mes yeux fixés aux siens.

« Dis-moi ce qui s'est passé, murmura-t-il. »

Je me redressai, m'éloignant un peu de lui et pris une minute pour réfléchir. Devais-je lui montrer ma cicatrice ? Devais-je lui expliquer que tous ces contacts physiques étaient nouveaux pour moi ? Devais-je lui dire que j'avais horriblement peur de m'aventurer dans cette relation ?

« Tu peux me faire confiance, B. »

Décidée, je soulevai doucement mon t-shirt pour qu'il voie la cicatrice. Au début, il ne vit rien d'anormal. Puis, je vis ses yeux se concentrer sur la fine ligne rose qui barrait le côté droit de mon ventre. Il se redressa à son tour et s'avança vers moi. Il posa alors un doigt sur mon ventre et suivit la ligne doucement. Ma peau frémit, mais je ne ressenti aucune douleur. Il me fit alors allonger sur mon lit et se mit au dessus de moi. Il m'embrassa doucement les lèvres, puis le cou. Les frissons me faisaient trembler et ma respiration se fit plus forte. Il descendit doucement vers mon ventre et souleva à nouveau mon t-shirt. Son doigt refit le trajet de ma cicatrice et il embrassa doucement la peau rosée. Je lâchai un gémissement. Il se releva, ayant eu peur de me faire mal, mais je le rassurai d'un simple regard. Cela me faisait vraiment bizarre qu'on touche cette cicatrice qui me rappelait la mort de mes parents. Mais, grâce aux gestes délicats de M, je n'associais plus cette ligne rose à de la souffrance. Dés que j'avais l'impression de douter à propos de lui, il faisait en sorte de me faire oublier tout cela. Chacun de ses gestes étaient remplis de douceur et il me regardait avec patience, comprenant que tout cela n'était pas simple pour moi. Il s'écarta de moi et se rallongea à mes côtés, prenant ma main dans la sienne.

« Je ne veux en aucun cas te faire du mal B, il faut absolument que tu le comprennes. Tu m'es vraiment précieuse.

-Je comprends, murmurai-je, touchée par ses paroles. »

Il me sourit et je me rapprochai de lui afin d'enfouir mon visage dans son cou. Je respirai sa douce odeur fruitée et m'endormi en un éclair.

*

La semaine se déroula bien. M dormit plusieurs nuits chez moi, puis rentra chez lui. Nous n'avions pas parlé de notre situation actuelle durant ces quelques jours. Je ne savais pas trop où nous en étions à vrai dire. Depuis le baiser passionné, rien d'autre ne s'était passé. M savait que j'avais peur et que je voulais vraiment aller doucement, mais j'avouais que le contact de ses lèvres contre les miennes me manquait terriblement. Pourtant, je n'osais pas faire le premier pas. Il m'intimidait.

Avant qu'il ne retourne chez lui, nous avions convenu qu'il m'accompagnerait voir mon frère au centre de réhabilitation ce weekend. Il était temps que je le revois. Cela faisait plus d'un mois que je n'avais aucune nouvelle de lui. Je n'avais reçu aucun coup de téléphone de sa part ou de la part de ses médecins. Pas de nouvelle, bonne nouvelle. Du moins, c'est ce que j'espérais au plus profond de moi.

Le samedi, M vint me chercher chez moi et nous partîmes en bus voir mon frère. J'étais vraiment anxieuse et je ressentais la peur me nouer le ventre au fur et à mesure que nous avancions vers le centre. Je ne pus m'empêcher de remarquer que M aussi semblait anxieux. C'était la première fois qu'il voyait mon frère et je me rendis compte que je n'avais aucune idée de la façon dont j'allais le présenter. Etait-il juste un ami ? Ou était-il mon petit-ami ? Les choses n'étaient pas claires entre nous, alors cette incertitude ne fit qu'accentuer mon angoisse. Sentant mon agitation, M me prit la main et serra mes doigts. Je le regardai alors et me plongeai dans ses yeux réconfortants.

« Tout va bien se passer, murmura-t-il.

-J'espère. »

Il me fit un petit sourire qui se voulait rassurant, mais cela n'arrivait pas à dissimuler son inquiétude.

« Je crois qu'il faudrait qu'on mette certaines choses au point avant qu'on le voit, lançai-je de but en blanc. »

Il me regarda, arquant ses sourcils.

« On est quoi l'un pour l'autre ? »

Sans que je ne puisse expliquer pourquoi, mes joues se mirent à rougir après avoir dit ces mots. J'avais peur de sa réponse. J'avais peur qu'il me dise que ce baiser ne signifiait rien et que tout ce temps que nous avions passé ensemble n'était qu'un sentiment de pitié qu'il essayait de combler.

Il me sourit et serra encore plus ma main.

« On est ce que tu veux, B. »

Merci pour cette réponse incroyablement claire, M.

_________________

Bonjour ! C'est en ce mercredi ensoleillé et depuis Amsterdam que je vous poste ce chapitre ! Je tenais vraiment à en publier un dans la semaine, et surtout celui-ci parce qu'il ne s'y passe pas grand chose et je ne voulais pas vous décevoir en vous faisant attendre une semaine...

Bref, ce chapitre n'est pas très intéressant mais je voulais vraiment vous montrer comment la relation de B et M évolue :). 

Bonne journée et merci pour les 1,2K vues ! :D

Bisous, Clara <3

Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant