Chapitre 23

484 83 18
                                    

Point de vue : M

Dans l'ambulance, elle se réveilla en sursaut et retomba dans les pommes deux secondes plus tard, assommée par la douleur. Je ne quittai pas son corps des yeux. Je ne pouvais pas la laisser seule un instant. Je devais la protéger contre tout. Personne ne devait plus jamais la toucher. Personne.

A l'hôpital, le verdict me fit l'effet d'une claque : commotion cérébrale, trois côtes cassées, un poignet foulé et de nombreux hématomes et égratignures. Combien de fois allait-elle se retrouver à l'hôpital ? Qui avait bien pu lui faire une chose pareille ? Pour quelles raisons quelqu'un voudrait-t-il s'en prendre à B ? Elle ne parlait jamais à personne !

Ma rage montait au fur et à mesure en moi. Les médecins avaient shooté ma bien-aimée pour qu'elle dorme et ne ressente pas la douleur. Tout ce que j'avais envie de faire était d'aller massacrer les personnes qui lui avaient fait cela. Je devais à tout prix savoir qui. J'espérais du plus profond de mon cœur qu'elle ait pu apercevoir les visages de ses détracteurs.

Un jour entier passa durant lequel B dormit. Elle devait récupérer des forces pour guérir, mais bon Dieu ! J'avais envie de tout casser. Je n'arrivais plus à tenir en place. La seule chose qui me vint à l'esprit fut de contacter son frère pour lui annoncer la triste nouvelle. Qu'allait-il penser de moi ? Comment avais-je pu ne pas la protéger, une fois de plus ? Par quelle idée folle l'avais-je laissé sortir dans le noir un soir de fête où les gens sont tous remplis d'alcool à en vomir ? Je n'arrivais pas à trouver plus idiot que moi.

La voix de son frère se fit fragile quand je lui annonçai les blessures de sa sœur. Il ne m'insulta pas, ne me menaça pas, ne me fit aucun reproche. A la place de cela, il m'annonça qu'il sortait le lendemain et qu'il allait venir à l'hôpital aussitôt. Je me sentis soulagé de savoir qu'une autre personne allait être au chevet de B. Et Julien était une personne de confiance, je savais que je pouvais m'absenter et laisser B seule avec lui.

Dans la nuit, elle se réveilla plutôt calmement. Elle fit une grimace à cause de ses blessures et posa son doux regard sur moi. Elle me fixa pendant de longues minutes, ses yeux se remplissant de larmes. Ne sachant quoi faire, je me contentai de la regarder, essayant de la réconforter. J'hésitai à la toucher, je ne voulais pas lui faire de mal.

« Comment tu te sens ? brisai-je le silence.

-Pas au top. »

Elle soupira alors un grand coup et ses larmes roulèrent sur ses joues, faisant la course entre elles.

« Calme-toi, chuchotai-je en m'approchant d'elle.

-Tu m'avais dis que t'en avais finis avec eux M, murmura-t-elle, ses mots butant contre ses dents.

-De quoi tu parles ? »

Elle ferma les yeux et serra les poings.

« Si je suis comme ça, c'est ta faute, cracha-t-elle. »

Mon cœur ne fit qu'un bond. Ma faute ? Disait-elle cela parce que je l'avais laissé partir toute seule dans le noir ?

« Je suis désolé B, je n'aurais jamais dû te laisser partir seule ! Je regrette tellement, tu ne peux pas savoir à quel point... »

Elle soupira une nouvelle fois et rouvrit les yeux. Ses prunelles noisettes étaient devenues noires. Elle me fixait avec rage.

« Tes potes, les dealers, ils ont voulu te laisser un message. A travers moi. »

Mon cœur s'arrêta. J'eus l'impression que toute mon énergie quittait mon corps. Je compris alors. Comment était-ce possible ? Je leur avais rendu tout leur argent !

« Ils m'ont dit qu'à cause de toi, ils avaient perdu des clients et donc de l'argent. Ils savent que t'as arrêté pour moi. C'est pour ça qu'ils m'ont attaqué. Ils veulent que tu les rembourses. »

Mes yeux essayaient tant bien que mal de se fixer aux siens. Je voulais établir un contact avec elle. Je voulais qu'elle sache combien je l'aimais. Je voulais qu'elle comprenne que je n'avais jamais voulu que cela arrive.

« Pars, murmura-t-elle. »

Je me levai d'un coup. Mais au lieu de faire ce qu'elle me demandait, je me dirigeai vers elle. Je ne pouvais pas la laisser comme ça.

« Je ne t'abandonnerai jamais, B, tu le sais.

-C'est pas de l'abandon là, je te demande de partir. Je ne veux plus te voir. C'est fini. »

C'est fini...     

_____________________

Bonjouuuur ! Mes partiels sont enfin finis alors me revoilà !

Et quel chapitre rempli de bonne humeur pour mon retour (je m'excuse vraiment) !

J'espère que ça vous plaît toujours. Pour ce qui est de cet été, ou plutôt du mois de juin, je ne sais pas si j'arriverai à publier des chapitres parce que je vais partir à l'étranger en vacances (plutôt méritées je vous l'avoue), mais dès début juillet, vous aurez la suite :). 

 Gros bisous, et excusez moi pour ce retard énorme ! 


Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant