Chapitre 20

560 89 44
                                    

  Après avoir quitté le centre de réhabilitation et mon frère, M et moi reprîmes le bus afin de rentrer chez nous. Nos mains étaient accrochées l'une à l'autre depuis que j'avais dis qu'il était mon petit ami.

Il me raccompagna jusqu'à ma porte avant de m'embrasser et de rentrer chez lui. Pour la première fois depuis des mois, j'avais l'impression que tout allait bien dans ma vie. Tout s'était arrangé. J'avais enfin fais la paix avec moi-même, et avec mon frère. M restait à mes côtés, il ne s'enfuyait pas comme il avait pu le faire auparavant. Peut-être avait-il changé, peut-être l'avais-je changé. Ce sentiment de bien-être était délicieux et il repoussait encore plus cette dépression qui continuait à s'accrocher un peu à moi.

Les vacances de Noël arrivèrent et j'avais réussi à rattraper tout mon retard en cours. Julien était toujours au centre de réhabilitation, perfectionnant sa nouvelle vie sans alcool et sans drogues. M m'avait invité à venir chez lui pour Noël, m'annonçant que ses parents ne seraient pas là, encore partis pour un énième voyage d'affaires. J'avais accepté avec soulagement, ne voulant pas passer le premier Noël sans mes parents seule. Nous nous étions tous les deux mis d'accord pour ne pas nous offrir de cadeaux, mais je lui réservais tout de même une petite surprise.

Le 24 au soir, je m'habillai d'une robe rouge sang, espérant apporter de la vivacité à cette soirée. Je me dirigeai vers sa maison, emmitouflée dans mon manteau, et cognai à la porte d'entrée. Ce n'était pas mon M qui ouvrit la porte. Non, c'était un autre M. Un M extrêmement élégant, habillé d'un costume noir. Ses cheveux, pour la première fois, n'étaient pas ébouriffés et ses yeux verts brillaient comme jamais. Il me fit entrer et m'enleva mon manteau. Il me fixa alors d'une nouvelle façon. Il m'admirait, me déshabillait des yeux. Je sentis mes joues devenir rouges, peut-être autant que ma robe. Il posa délicatement sa main sur ma joue, la fit descendre le long de mon cou et continua sa course le long de mon bras avant de venir se réfugier dans la mienne. Des frissons me parcoururent et je ne bougeais plus, hypnotisée par ses yeux incroyables. Il se pencha alors doucement vers moi pour déposer le baiser le plus délicat du monde sur mes lèvres, comme une perle de rosée sur les pétales d'une fleur. Il se recula ensuite et m'offrit son plus beau sourire. Mon Dieu qu'il était beau !

« Tu es sublime, B. »

Je souris timidement en réponse à son compliment. Je ne savais pas comment réagir, je ne savais pas comment me tenir auprès de lui. Même dans les moments où j'étais la plus vulnérable, je ne me sentais pas aussi timide qu'en cet instant. Il me guida jusqu'à la table de la salle à manger qui était magnifiquement dressée pour nous deux. Il me fit asseoir et me tendit une flûte à champagne. Un sentiment de malaise m'envahit. Tous les souvenirs de Julien, allongé ivre mort à même le sol, me revinrent en un flash. Je ne voulais pas boire d'alcool. Je ne voulais pas de cette substance dans ma vie. M remarqua ma réaction et il se pencha doucement vers moi pour me murmurer quelque chose dans l'oreille.

« C'est du champomy. »

Je souris alors bêtement. Il anticipait même mes réactions. Il s'était douté que je n'aurais pas voulu boire. Mon cœur se mit à battre intensément. Qu'avais-je fais pour mériter un homme comme lui ?

Le diner se déroula merveilleusement bien, j'avais l'impression d'être dans un conte de fée. Après le dessert, je l'aidai à débarrasser la table et à mettre la vaisselle dans le lave-vaisselle.

« C'était délicieux M, vraiment. Je crois que c'est le meilleur repas que je n'ai jamais mangé ! rigolai-je.

-Je suis ravi que ça t'ai plu, dit-il en souriant tendrement. »

Il m'embrassa doucement en m'attirant contre lui. Repensant, à la surprise que je lui avais préparée, je m'écartai et lui saisis la main, sous son regard étonné.

« Je t'ai préparé quelque chose, lui annonçai-je en souriant. »

Ses sourcils se froncèrent et son regard se remplit d'incompréhension. Je l'attirai alors vers le magnifique piano à queue qui trônait dans son grand salon. Je lâchai sa main et m'assis sur le tabouret. Je remuai rapidement mes doigts, me rappelant que ce morceau était dur à effectuer. Je posai doucement mes deux mains sur les touches et commençai à jouer les premiers accords. Je fus alors dans un tourbillon de musique et de paix. Je n'avais pas joué depuis longtemps et j'avais décidé à la dernière minute que j'allais jouer ce morceau. La douceur des notes me ravit et je me mis à sourire, sans vraiment me contrôler. Je souhaitais jouer ainsi pendant des heures. Je sentis alors M s'asseoir à côté de moi sur le tabouret pour se mettre à jouer avec moi. Je n'avais jamais joué à quatre mains auparavant, mais cela ne me perturba pas, au contraire. Le sentiment de partager la même musique avec une autre personne, d'accorder nos gestes, d'écouter l'autre, d'anticiper ses réactions et mouvements, de mettre en valeur sa façon de jouer, était magnifique. D'une manière incohérente, cela s'apparentait à faire l'amour. Et à travers ce morceau, M et moi nous transmettions tout notre amour l'un pour l'autre. Ce n'était pas seulement un cadeau pour lui, ça l'était aussi pour moi. Notre premier point commun, ce qui avait provoqué notre rencontre, était source de bonheur et d'amour.

Le morceau se finit et nous restâmes quelques instants assis devant ce magnifique piano. Les muscles de mes mains et poignets me brûlaient, mais c'était la plus belle sensation du monde entier. Je me mis alors à rire. M tourna la tête vers moi et me fit un sourire énorme. Nous venions de nous rendre compte que c'était la première fois depuis notre dispute que nous jouions. C'était tellement bon, et beau.

M se leva, attrapant ma main pour me faire lever aussi. Il m'attira alors tout contre lui et posa ses mains dans le creux de mes reins. J'étais brusquement prisonnière entre ses bras. Mon souffle se fit saccadé tandis qu'il fixa ses yeux aux miens, ses si beaux yeux... Il m'embrassa doucement au début, puis plus passionnément. Je jetai mes bras autour de son cou, me collant encore plus à lui. Je ne voulais pas être séparée de lui. Il mit alors ses mains sous mes fesses et me souleva. J'enroulai mes jambes autour de ses hanches tandis qu'il me portait. Nos baisers se firent de plus en plus pressés, comme si c'était la dernière chose que nous faisions avant de mourir. Il me déposa sur le piano et caressa mes joues de ses deux mains. Je fis descendre les miennes le long de son torse et commençai à défaire les boutons de sa chemise blanche. Je le sentis grogner contre ma bouche. Une fois sa chemise ouverte, je glissais mes mains sur ses abdos et je m'écartai doucement de lui pour admirer sa musculature. Son regard était en feu. J'y vis tout son désir et son amour, et ce ne fit qu'attiser le mien. Il se jeta à nouveau sur ma bouche et entrepris d'ouvrir la fermeture de ma robe dans mon dos. Mon corps en brûlait d'impatience.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ?! »

___________________________

Bonjour, bonjour ! 

Voici le chapitre 20, j'espère qu'il vous aura plu ! 

J'ai pris un peu de retard dans mon processus d'écriture alors ce n'est pas du tout sûr que je puisse publier un chapitre dimanche prochain, j'espère que vous ne m'en voulez pas ! 

Passez un bon dimanche et une bonne semaine :)

Bisous, Clara <

Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant