Chapitre 40

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Assis sur mon lit, Matt observait en détail mon studio. Il s'attarda sur quelques photos accrochées au mur, surtout celle de mes parents. Je le rejoignis après avoir attrapé la trousse de secours que je ne pensais jamais utiliser. Je m'agenouillai devant lui afin d'être à sa hauteur. Nos regards se heurtèrent. Même si mon cœur s'affolait un peu trop, je pris le temps d'observer ses prunelles vertes. Des lueurs de regrets et de tristesses me parvinrent et je ne pu soutenir son regard plus longtemps. Je baissai les yeux et ouvrai la trousse de secours.

« C'est très joli chez toi. Ça te ressemble beaucoup, dit Matt, brisant ainsi le silence pesant qui nous entourait.

-Merci, me contentai-je de répondre. »

Le silence nous enveloppa une fois de plus. Mes mains tremblaient tandis que j'essayais d'attraper le désinfectant. Je sentais son regard bruler ma peau. Je sentais ce désir entre nous, ce manque que nous ne voulions pas avouer.

À l'aide d'un coton, je nettoyai l'égratignure sur sa tempe. J'essayai de me concentrer le plus possible sur sa blessure, plutôt que sur ses yeux qui me fixaient.

« Comment va Julien ? »

L'entendre demander des nouvelles de mon frère me fit plaisir, tout en me rappelant qu'il n'allait pas bien. Je me stoppai dans mon mouvement, fixant le vide. Les larmes me montèrent aux yeux.

« Toujours dans le coma. Il est stable. Alice prend bien soin de lui, et de moi. »

Ma voix tremblotait. Je n'arrivais plus à contenir mes émotions. Je n'arrivais plus à faire semblant.

« C'est moi qui aurait dû prendre soin de toi. »

Je me reculai de lui et me levai, lui tournant le dos. Oui. C'est lui qui aurait dû prendre soin de moi. Une larme coula rapidement le long de ma joue, mais je ne lui laissai pas le temps de terminer sa course et l'essuyai d'un coup de main. Je senti Matt se lever et s'approcher de mon dos. Son odeur de savon envahit mes narines. Je réprimai un sanglot.

« Et c'est moi qui doit prendre soin de toi, maintenant. Pas ce mec avec qui tu étais. »

La jalousie envahissait sa voix tandis qu'il posait délicatement ses mains sur mes hanches.

« Ça m'a rendu fou quand il t'a embrassé, murmura-t-il, collant son torse contre mon dos. »

Ma respiration se fit difficile et quelques larmes coulèrent. Je ne pouvais plus les retenir.

« Ça m'a rendu folle quand tu m'as dit que tu m'avais trompé. »

Je lâchai un sanglot sans le vouloir et m'écartai de lui, de son corps qui ne faisait que m'appeler. Je me retournai alors pour lui faire face. Pour voir ce que son visage reflétait. Comme avant, ses prunelles fascinantes reflétaient le regret et la tristesse.

« Elle n'était rien. Rien du tout. »

Je le croyais. Pourtant, j'avais toujours aussi mal.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ? J'ai besoin de savoir.

-Elle me faisait du rentre-dedans depuis quelques temps et un soir j'ai décidé de passer un peu de temps avec elle. On s'est embrassé... »

J'attendais la suite, la respiration coupée.

« Et je lui ai dit clairement que j'étais amoureux de toi. Je n'ai rien fait d'autre avec elle. Je ne pouvais pas et ne voulais pas. »

Je relâchai alors la pression, soulagée.

Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant