Chapitre 21

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  M s'écarta de moi d'un bond en rabattant sa chemise ouverte contre lui tandis que je me redressai et regardai autour de moi, ne comprenant pas la situation. Mes yeux se posèrent alors sur un homme et une femme qui ne semblaient pas contents du tout. Qui étaient-ils et que faisaient-ils chez M ?!

« Papa, maman... Je pensais que vous ne rentriez pas avant plusieurs jours ! s'exclama M, déconcerté et gêné. »

Papa et maman ? Les deux personnes qui se tenaient dans l'embrasure de la porte étaient les parents de M, mon petit ami ? Ceux qui étaient toujours absents et qui ignoraient tout de mon existence ? Le rouge me monta aux joues. Je ne savais pas comment me comporter envers eux. Je savais que M leur en voulait énormément pour toutes leurs absences, mais ils étaient tout de même ses parents.

« Nous voulions te faire une surprise, mais apparemment tu étais déjà occupé, répondit durement sa mère. Qui est-ce ? »

Son ton froid me fit l'effet d'une claque. Ses cheveux blonds étaient ramenés en un chignon parfaitement fait sur le haut de sa tête, mettant en valeur ses yeux verts émeraudes dont avait hérité M. Ces derniers n'avaient pas la même lueur de bienveillance que ceux de mon petit-ami. Les siens étaient d'une froideur incomparable et ils ressemblaient à des yeux de vipère prêt à attaquer sa proie (en d'autres termes, moi).

« C'est ma petite-amie, B. »

Je sentais que M était incroyablement tendu mais le fait qu'il assume notre relation devant ses parents me relaxa. Je savais que je pouvais compter sur lui dans ce moment de gêne. Sa mère me fixa alors intensément, me jaugeant de haut en bas, m'analysant. Son père, un grand homme aux cheveux grisonnants et aux yeux noirs, s'avança et me fixa à son tour.

« Est-ce la raison pour laquelle tu as séché presque tous les cours le mois dernier ? Tu as passé ton temps avec cette... fille ? »

Son ton dédaigneux me fit l'effet d'une seconde claque. Ils faisaient bien la paire. Je comprenais pourquoi M leur en voulait autant. Ils ne lui laissaient aucune chance de s'expliquer, il ne bénéficiait même pas du bénéfice du doute. Je descendis du piano sur lequel j'étais restée immobile et je m'avançai doucement vers M, cherchant son réconfort. Il passa sa main autour de ma taille et me plaqua contre lui.

« Oui. Elle a été très malade et elle était à l'hôpital. Je ne suis pas le genre à abandonner les personnes que j'aime, c'est pourquoi je suis resté avec elle. »

En disant ceci, il lança une pique à ses parents, leur faisant comprendre qu'il n'était en aucun cas comme eux. Ces derniers froncèrent les sourcils, me fixant toujours d'un mauvais œil.

« Et cette demoiselle en détresse n'a pas de parents pour s'occuper d'elle ? »

Mon cœur se mit à battre plus rapidement. Ce ton dédaigneux m'acheva. Comment des personnes pouvaient-elles être aussi insensibles ? Même s'ils ignoraient le fait que j'étais orpheline, comment pouvaient-ils être à ce point sans gêne ? M se crispa et ouvrit la bouche, prêt à répondre durement. Cependant, je l'interrompis.

« Non, mes parents sont morts. »

Ma voix avait été aussi dure que la leur depuis leur arrivée. Je lus alors de la surprise sur leur visage et je crus déceler une certaine gêne, voire même de la honte. Ne supportant plus cette tension, j'attrapai mon manteau et l'enfilai rapidement, ne regardant même pas M.

« Sur ce, je vous souhaite un joyeux Noël, monsieur et madame Maurel. »

Je me dirigeai alors vers la porte quand je sentis la main de M se loger dans la mienne.

« Je te raccompagne, me chuchota-t-il.

-Je pense que tu ferais mieux de parler à tes parents, lui répondis-je en le regardant dans les yeux. »

Il acquiesça et porta doucement ma main à ses lèvres pour l'embrasser délicatement. Je lui fis un petit sourire pour le rassurer et sorti de la maison.

Cette nuit de Noël était atrocement froide. J'essayai de marcher rapidement sur le trottoir légèrement enneigé pour me réchauffer, mais cela ne fonctionnait pas. Mes jambes nues sous ma robe commençaient à être engourdies et je regrettai vraiment de ne pas avoir mis de collant. Quelle idée de ne pas mettre de collant en plein hiver !

Je n'étais plus qu'à quelques rues de ma maison quand j'entendis des pas derrière moi. Mon cœur s'affola et je priai pour avoir rêvé. J'entendis alors plusieurs bruits de pas et je vis des ombres se rapprocher derrière moi. Ne sachant pas quoi faire et paniquant, je me mis à courir dans la rue. Les personnes derrière moi se mirent également à courir et me suivirent. Je sentis des larmes de peur couler le long de mes joues et l'air froid glaça mes poumons tandis que j'inspirai le plus d'oxygène possible pour courir plus vite. Seulement, mes chaussures à talons ne m'aidèrent pas et je me tordis la cheville dans la neige, m'écroulant sur le sol. Je tentai de me relever rapidement, un genou en sang, mais une main agrippa violemment mes cheveux, me tirant sur le sol. Je hurlai de douleur et de frayeur, ne voyant rien dans la nuit noire.

« C'est toi la copine de Maurel ? me lança une voix masculine agressive ».

Tétanisée, je ne répondis pas. Mon cerveau était en suspend. Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer. Je cherchai du regard une quelconque silhouette mais la lune se cachant derrière les nuages, je n'avais aucune visibilité. La personne qui me tenait par les cheveux me tira un peu plus sur le sol pour me faire réagir. Il me fit arracher un cri de douleur, sentant mes cuisses et mes mollets râper contre le goudron. Les larmes se bousculèrent sur mes joues tandis que j'essayai de respirer pour me calmer.

« Réponds ! s'exclama la même voix.

-O..oui, m'empressai-je de répondre. »

Une autre personne me lança alors un violent coup de pied dans l'abdomen, me faisant hurler à nouveau. D'autres coups s'abattirent dans mon dos et mon ventre à nouveau. La douleur me faisait hoqueter. Je sentais mon sang couler et mes os se briser.

« Pourquoi vous faites ça ?! m'exclamai-je dans un cri de douleur. »

En réponse, je reçus un nouveau coup de pied dans le ventre.

« Tu diras à ton mec qu'à cause de lui, on a perdu plein de clients, et donc plein de fric. Il a intérêt à nous dédommager, dit-il en crachant à mes pieds. »

Puis, celui qui me tenait par les cheveux me lâcha et laissa ma tête retomber contre le sol froid. Je les entendis ensuite s'enfuir en courant dans la rue sombre. Tous mes membres sans exception me faisaient souffrir et j'avais l'impression de n'être qu'à demi consciente. Avec le peu de force qu'il me restait, je fouillai dans mon sac à main et attrapai mon téléphone pour appeler M. La sonnerie retentit mais je me sentais doucement défaillir.

« Allo ? entendis-je au loin. B ? Tout va bien ? Réponds-moi ! »

Dans un dernier effort qui me parut surhumain, je murmurai :

« M... »

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Bonsoir ! 

Et là, vous me détestez n'est-ce pas ? Et bien j'en suis désolée haha !

Ce chapitre est rempli de rebondissements alors j'espère que je ne vous perds pas trop ! 

Encore une fois désolée d'être aussi peu présente sur Wattpad, j'utilise toujours les mêmes excuses mais les cours sont en train de me bouffer et mes partiels sont dans trois semaines... 

Bonne soirée !

Bisous, Clara <3

Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant