Chapitre 19

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  Arrivés devant le centre de réhabilitation, mon ventre se noua. M avait réussi à me rassurer durant la fin du trajet, j'avais même pensé à autre chose qu'à mon frère grâce à notre discussion pas très claire sur notre situation, mais là, tout revenait d'un coup. J'avais peur que mon frère me rejette à nouveau, comme la première fois où j'étais venue lui rendre visite. J'avais pourtant envie de le voir, je voulais que les choses s'arrangent comme elles s'étaient arrangées avec M. Ce qui me faisait le plus peur était le fait que j'allais devoir lui annoncer que j'avais fais une tentative de suicide. Comment pourrai-je lui avouer cela ? Comment pourrai-je le regarder dans les yeux et lui dire que j'avais décidé de tout abandonner, lui y compris, et que j'avais failli y rester ?

Je n'eus pas le temps de réfléchir plus, M m'attrapa la main et m'entraîna vers l'entrée du centre. Sa poigne était rassurante et encourageante et je repris confiance l'espace d'un instant.

Quinze minutes plus tard, nous étions tous les deux assis dans le salon de ce centre, au milieu d'autres patients, comme la première fois où j'étais venue. J'avais peur que le médecin revienne seul, encore une fois. J'espérais sincèrement que mon frère se rendait compte que j'avais besoin de lui à ce moment précis. M me serra la main et me fit un petit sourire encourageant. J'étais heureuse qu'il soit avec moi dans ce moment là. Il me permettait de ne pas m'effondrer.

Je vis alors le médecin revenir vers nous. Mon cœur se mit à battre à tout rompre quand je vis une grande silhouette derrière lui. La seule chose qui me permit de reconnaître Julien fut ses cheveux ébouriffés. Ses yeux bruns étaient pétillants, ses joues pleines fraichement rasées et ses lèvres s'étiraient en un sourire honnête. Toute la peur s'envola d'un coup et je me levai brusquement de la chaise pour aller me réfugier dans ses bras. Il me serra contre lui, ayant retrouvé toute sa force et sa vitalité. J'avais l'impression d'avoir retrouvé mon frère, le vrai, celui d'avant la mort de nos parents. Je m'écartai de lui et le regardai dans les yeux. C'était bien lui. Cet air joueur et protecteur à la fois. C'était Julien.

« Tu vas bien ? me demanda-t-il. »

Cette question n'était pas sortie de sa bouche depuis une éternité. Dieu que sa voix m'avait manqué. Ces derniers mois, je n'avais eu droit qu'à des marmonnements ou des grognements. Aujourd'hui, il me parlait distinctivement et en connaissance de cause. Il n'était pas dans un autre monde rempli de drogues. Il était devant moi et il voulait savoir si j'allais bien. J'étais tellement heureuse !

« Parfaitement bien, lui souris-je. Et toi ?

-Beaucoup mieux, grâce à toi soeurette. »

Je souris de plus belle. J'avais l'impression que tout allait pour le mieux pour moi. Ce sentiment était si délicieux ! Cela faisait une éternité que je n'avais pas ressenti une joie pareille.

Je pris alors la main de mon frère et l'entrainai vers la table où était assis M, tout sourire. Je voulais à tout prix qu'ils se rencontrent. Les deux hommes qui me rendaient heureuse en cet instant présent. Julien s'assit doucement en face de M et lui sourit poliment.

« Je te présente M, souris-je. »

Julien le fixa longuement, l'analysant, essayant de comprendre qui il était pour moi.

« Mon petit-ami. »

M, amusé, me regarda en souriant. Alors, Julien lui serra la main amicalement.

« Merci d'avoir pris soin d'elle. »

Mon « petit-ami » se contenta de sourire. Je m'assis à côté de ce dernier et ma main retrouva la sienne immédiatement. J'avais l'impression que mon cœur allait exploser de bonheur.

« Je suppose qu'il ne faut pas que je sache pourquoi il s'appelle M ? lança alors mon frère pour briser la glace.

-Non, en effet, rigolai-je. »

Il rigola à son tour et secoua la tête d'un air amusé. Son visage se ternit alors soudainement, comme s'il venait de se souvenir de quelque chose. Son sourire s'enfuit en courant et il releva les yeux vers moi avec gravité.

« On m'a informé de ce qu'il s'est passé, soeurette. »

Ah... La partie de plaisir était terminée. Il était temps de parler des choses qui fâchent...

« Je suis tellement désolée, Julien... Je ne sais pas ce qui m'a pris, je le regrette tellement si tu savais ! »

Il fixa alors M qui me serrait de plus en plus la main pour me soutenir.

« On m'a dit qu'un jeune homme l'avait sauvé. C'était toi, n'est-ce pas ? lui demanda Julien calmement.

-Oui, répondit M.

-Merci. »

Je ne comprenais pas ce qui se passait. Pourquoi mon frère n'était-il pas en train de me hurler dessus et de me faire la leçon ? Pourquoi ne s'énervait-il pas ? Ce que j'avais fais était impardonnable !

« Quant à toi... commença-t-il. Ne t'avise plus jamais de t'excuser pour cela. C'est principalement de ma faute si tu allais aussi mal. Je t'en ai fais baver et je me sentirai coupable toute ma vie, quoiqu'il arrive. Je t'ai laissé tomber dans le moment où tu avais le plus besoin de moi. C'est donc moi qui dois m'excuser. Je te demande sincèrement de me pardonner. »

Les larmes me montèrent doucement aux yeux. Tout ce que j'avais ressenti auparavant... Il le comprenait enfin. Même si mon acte était impardonnable, il comprenait que tout cela avait été du à des facteurs externes. Je me sentais tellement soulagée que les larmes se mirent à couler sans que je ne m'en rende compte.

« Je te pardonne Julien, je ne t'en ai jamais voulu. »

Il se leva alors pour me serrer contre lui et mes larmes continuèrent à couler comme bon leur semblait. 

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Bonjouuur ! 

Alors, ce chapitre est assez important parce que Julien est enfin de retour ! J'espère vraiment que vous aimez toujours mon histoire :). 

Dimanche prochain, c'est pas sûr que je puisse publier un chapitre parce que j'ai un gros évènement en lien avec mon école. Donc je vous tiendrai au courant, ne vous inquiétez pas :). 

Gros bisous, Clara <3

Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant