Je finissais tout juste de nettoyer les plaies sur le torse de M (qui est d'ailleurs très bien dessiné) quand je me souvins que lui et moi, nous avions conclu un marché. Il devait me dire ce qui lui était arrivé. J'avais oublié cet élément, étant absorbée par sa guérison, et surtout par mes pensées. Cependant, j'avais hâte de comprendre ce qui lui était arrivé et de me rapprocher un peu plus de lui. Même si je m'en voulais de penser cela, je ne pouvais m'empêcher de vouloir me sentir proche de lui et d'avoir son soutien, tout en lui donnant le mien. Ce genre de relation me manquait énormément. Mes parents étant morts, je n'avais plus personne à qui me confier. J'aurais pu compter sur mon frère, mais il n'était plus lui-même et il était maintenant parti pour guérir. Je n'avais donc plus personne. A part lui. Et j'espérais vraiment pouvoir compter sur son soutien, même s'il se cachait derrière un masque.
« Maintenant, il faut que tu m'expliques ce qui t'est arrivé, lui dis-je en m'écartant du canapé pour m'asseoir sur la table basse. »
Il planta ses yeux dans les miens et se redressa avec peine, ses abdos se contractant, pour s'asseoir sur le canapé. Il se trouvait juste en face de moi et nous nous affrontâmes du regard pendant ce qui parut plusieurs minutes. Je me doutais qu'il ne voulait pas en parler, que c'était un souvenir sûrement douloureux de part ses blessures, mais nous avions un accord. Et je détestais qu'on manque à ses promesses. Il souffla et s'affala sur le canapé, les yeux rivés au plafond.
« Écoute, c'est une très mauvaise idée de parler de cela. Je te suis vraiment reconnaissant de m'avoir soigné, mais je vais rentrer chez moi. »
Même si je m'attendais à ce genre de réaction, sa réponse me fit mal. Il ne me faisait pas confiance ? Il ne souhaitait pas se rapprocher de moi ? Je nous croyais partis sur la bonne voie mais je réalisai que j'étais la seule à avoir avancé. La colère commença donc à s'insinuer en moi, et une rage sans nom s'empara de mes entrailles.
« Regarde-moi, lui ordonnai-je d'une voix dure. »
C'était la première fois que je parlais de cette façon à une personne. Je n'avais jamais haussé le ton, je n'avais jamais osé être méchante. Mais cette fois-ci, il fallait que ça sorte. Je supportais son attitude insensible depuis trop longtemps maintenant, et après ce que je venais de faire pour lui, je ne pouvais pas le tolérer. Il redressa alors sa tête et me regarda, étonné. Il découvrit sans doute mon visage crispé, mon regard noir et ma mâchoire serrée.
« Je déteste qu'on ne tienne pas ses promesses, murmurai-je, les mots butant contre mes dents.
-Je t'ai fais aucune promesse, B. »
Il se leva, toujours torse nu et se dirigea vers la cuisine, comme s'il était chez lui. Sa nonchalance me sortait par les yeux. Je me levai brutalement et le rattrapai.
« On avait un accord ! Tu devais me raconter ce qui t'est arrivé ! m'exclamai-je. »
Il se retourna en soupirant et déposa un regard de... pitié sur moi.
« J'avais besoin que tu me soignes ! T'as aucun besoin de savoir ce qui m'est arrivé, ça ne te regarde pas. »
Je sentais de l'agacement dans sa voix, sa colère commençait également à monter. Tant mieux, parce que je ne comptais pas m'arrêter là.
« Comment tu veux que je t'aide si tu ne me dis rien ?
-Non mais t'as cru quoi B ? On est pas les meilleurs amis du monde, on sort pas ensemble, t'es pas ma sœur, t'es rien pour moi. T'as pas à savoir ce qui m'est arrivé. Je t'ai jamais demandé d'aide, je suis pas intéressé par ta charité. »
Ses mots m'achevèrent et je senti mon corps et mon esprit faiblir. Je n'étais rien pour lui...
« Le pire, c'est que tu crois vraiment que tu peux faire le bien autour de toi alors que tout ceux qui étaient autour de toi sont soit morts, soit suicidaires et drogués. Ils seront beaucoup mieux sans toi. »
Je le fixai un long moment, essayant de comprendre d'où venaient ces mots atrocement odieux. Je voulais savoir d'où venait le droit qu'il pensait avoir de me parler ainsi. La rage revint à pas de course et je sentis mon corps frémir. J'avais chaud, terriblement chaud. Je bouillais intérieurement. Alors, je levai ma main en une fraction de seconde et l'abattit sur sa joue déjà blessée. Il poussa un cri de douleur et s'éloigna de moi, choqué. Ne sentant plus ma main, je me reculai également, l'esprit dans le brouillard. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Seules ses paroles se répétaient en boucle dans ma tête. Je n'arrivais à penser à rien d'autre. Je n'étais rien pour lui. Mes parents et mon frère étaient mieux sans moi. J'étais toute seule. Je n'étais rien. Absolument rien.
Le claquement de la porte d'entrée me sortit de mes pensées et je m'effondrai au sol sous l'impact des mots qui continuaient à se faire entendre dans ma tête. Je ne senti que vaguement les larmes couler le long de mes joues. Je n'entendis pas vraiment le cri de douleur et de rage que je poussai. Je ne me rendis même pas compte de la fatigue qui envahit mon corps. Je n'étais rien. Rien du tout...
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Coucouuuuu, vous vous demandez sûrement pourquoi j'ai fais ça alors que leur histoire commençait tout juste à devenir intéressante... Ba c'est comme ça !
Bon, j'espère tout de même que ce chapitre vous a plu. Les prochains seront un peu plus longs !
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Bisous, Clara <3
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Amour anonyme - EN RÉÉCRITURE (coming soon)
Storie d'amoreEmma ne vit plus, elle survit. Chaque jour est un combat psychologique pour cette jeune femme orpheline. Lui croque la vie à pleine dents. Joueur et provocateur, il profite de son adolescence. Ces deux opposés ont pourtant une même passion qui ryt...