Chapitre 44.

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Je suis couchée dans mon lit depuis quelques bonnes heures et je ne fais que penser à ce funeste moment.

Je n'ai rien dit, je n'ai rien fait, j'ai presque eu des spasmes tellement cette vision me révoltait, me dégoûtait, me détruisait. Je tentais de garder un visage de marbre, mais j'étais loin de ressembler à une statue. On aurait plutôt dit, quelqu'un qui se faisait électrocuter.

Maxime s'est retourné, m'a vue et lui non plus, il n'a rien dit. Il ne paraissait même pas désolé, seulement dérangé.

Sans plus attendre, j'ai tourné les talons et je suis partie en courant.

Il ne m'a même pas poursuivie. Je crois que ça en dit long sur notre relation.

Cet amour était à sens unique. C'est probablement pour ça qu'il me paraissait bizarre.

Je suis une gamine naïve et stupide.

Tout. Tout, n'était qu'une grosse blague. Décidément, pour lui, je n'étais qu'un combo jouet-cocktail rafraichissant.

Je suis tellement en colère contre moi. Je m'étais jurée de leur résister et j'ai fini par baisser ma garde et devenir plus docile qu'un vulgaire chien, sans m'en rendre compte.

Je suis seule, stupide, idiote, débile...

J'étais fière. Je me croyais au dessus de tout mais en fait, j'étais juste prétentieuse. Ce mépris a fini par me rendre aussi importante qu'un vieil oeuf de pâques tout fondu que des enfants ont oubliés dans le jardin pendant leur chasse.

"Lisa, tu n'es qu'une adolescente pathétique à en pleurer"

Et là, je me hais encore plus. Je suis allongée ici, à attendre qu'il vienne s'excuser. Mais il ne viendra pas.

Pour lui, quoi de plus normal que d'enchainer ses câlins avec différentes servantes. Moi aussi, je ne suis qu'une servante.

Une servante pitoyable.

Au bout d'un moment, et après avoir inondé la pièce avec tous les mouchoirs que je trouvais et toutes les larmes qui ont coulé, je m'endors, les yeux bouffis, le visage rouge et le coeur brisé.

*****

Un contact que je reconnais me réveille.

Maxime me caresse tendrement la main. Mais je ne veux pas de sa tendresse. Je retire ma main brusquement et je me retourne pour ne plus le voir.

Sa simple présence me met hors de moi. J'ai bien envie de lui dire tout ce que je pense, mais à quoi bon. Il n'est pas humain, il ne pense pas comme moi et j'aurai juste l'air encore plus débile et naïve de croire que je puisse lui faire ressentir quelque chose. Alors, autant ne rien dire en espérant qu'il va partir.

Non, même ça il ne comprend pas. Il reste là, assis sur le bord de mon lit.

Les minutes passent, les larmes reviennent et Maxime a élu domicile dans ma chambre.

Ambiance romantique au rendez-vous.

-Lisa, articule-t-il presque dans un murmure.

Je ne lui répond pas, il sait très bien qu'il a mon attention.

-Lisa... Fâche toi, défoule toi sur moi, frappe moi ou je ne sais pas quoi ! Mais pitié, ne reste pas silencieuse comme ça...

-Que veux tu que je te dise, lui répondis-je après un moment, t'as fini de sauter ta pute ? Ça y est ? Tu daigne enfin voir comment je vais ?

Quel vocabulaire... Je me fais honte.

-Je ne l'ai pas baisée, s'énerve Maxime.

Je me redresse et lui fais face.

-Alors qu'attendais-tu pour venir me ramasser ? Que je saute par la fenêtre !? Est-ce que seulement tu te rends compte de l'effet que tu as sur moi ?

Il ne répond rien, il me regarde tout penaud mais ce n'est pas suffisant pour que je m'arrête.

-Non bien sûr ! Le grand et fier Maxime est beaucoup trop prestigieux pour se rendre compte qu'une petite servante de rien du tout s'est éprise de lui. Après tout, quel intérêt pourrait-il y trouver quand il peut obtenir bien mieux rien qu'avec un regard !?

-Lisa... Je te jure que je ne savais pas...

-Tu ne savais pas !? Arrête de me prendre pour plus bête que je ne suis ! Je sais pas comment ça marche pour vous, mais pour les humains, un simple regard, un bête contact et un banal baiser, ça veut dire quelque chose ! Et crois-moi, te voir en embrasser une autre, ça fait mal, ça fait TRÈS mal !! hurlai-je en pointant mon coeur du doigt.

-Je lui ai juste pris du sang, se défend désespérément le vampire.

-Mais peu importe ! Si tu n'as pas compris, je vais te le dire clairement : je t'aime ! Tu piges ça ? Ou peut-être dois-je être encore plus claire ? Ça veut dire que le simple fait de te voir fricoter avec une autre, c'est aussi sympathique que de se faire transpercer par une épée !

-Moi aussi je t'aime, Lisa...

-NON ! Je t'interdis de dire ça. Tu ne sais pas ce que c'est ! On ne traite pas les gens qu'on aime comme ça...

Maxime ne ressemble plus en rien au vampire arrogant. Il est devenu encore plus pâle, ses yeux ont perdus de leur fierté, plus de sourire. Il a un visage désespéré. Ça me fait mal de le voir comme ça, mais qu'importe. Il me fait mal, je ne dois pas faiblir, pas cette fois.

-Écoute, tente-t-il une dernière fois.

-Non. Moi, j'étais prête à tout te donner. Tu voulais du sang ? Tu n'avais qu'à me le demander ! J'aurais fait n'importe quoi pour tes bras, ton odeur, tes yeux. Je t'offrais tout ce que j'avais sur un plateau : ma fierté, mon orgueil, ma pudeur, mon coeur, tout ! Et toi, qu'as-tu fais de ce plateau ? Tu l'a pris, tu l'a renversé par terre et tu as écrasé tout son contenu en me laissant seule avec mes larmes.

Maxime baisse la tête. Il ouvre la bouche mais je le coupe avant qu'il ne dise quoi que ce soit.

-Non... Ne dis plus rien. Même pas un "désolé". Je ne veux plus t'entendre.. Plus rien... Juste.... Vas t'en.

Pour une fois, il comprend. Il comprend que je ne veux plus de lui. Sans plus rien dire, il se lève et traine des pieds jusqu'à la porte.

-Excuse-moi, chuchote-t-il.

Il ferme la porte et l'obscurité gagne de nouveau la pièce.

Après une deuxième vague d'inondation aux mouchoirs et aux larmes, je m'endors avec la ferme intention de percer les secrets de Malvina et d'en finir au plus vite avec cette histoire.

Je suis épuisée.

******

Vous m'avez tous traité de sadique et franchement, je ne vois pas pourquoi.

"Moi non plus"

Vous voyez, pour une fois Jean-Poireau est d'accord avec moi.

Enfin bref, vous avez beaucoup insisté et donc, voilà la suite <3

J'ai jamais écrit un chapitre aussi vite. J'avais vraiment beaucoup d'inspiration (mais vraiment beaucoup)

Donc voilà, ma vie est géniale

Bisooooooous

Muffin <3

Esclave Des VampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant