Chapitre 77

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Trois semaines viennent se s'écouler à une vitesse fulgurante. Je ne sais pas si c'est dû au fait que je n'ai cessé de me plonger dans mes sorts ou à cause de cette angoisse constante qui me suit comme mon ombre.

-Bon gamine, je m'en vais maintenant. s'écrie Aïda en sautant du lit.

-Non attends ! S'il-te-plait, reste encore un peu, suppliai-je.

Elle ne prête pas attention à ma demande et s'en va, la tête haute, comme à son habitude. Si elle pouvait, je suis sûre qu'elle ajouterait volontiers un geste grossier bien connu de tous, pour accentuer son départ. Mais bon, elle reste un chat.

Mais maintenant qu'elle n'est plus là, je me sens de nouveau seule et vulnérable. La peur, qui était légèrement atténuée quand Aïda était là, revient dans toute sa force et sa splendeur. Je reste, pendant un moment, crispée, à jeter des regards partout, à la recherche d'un détail louche.

Cette peur, qui n'a cessé d'accroître depuis que je suis ici... Elle ne me quitte plus jamais, désormais. Où je suis, elle y est également.

Quand je suis accompagnée, elle diminue. Mais je la sens encore, et mon estomac reste sans cesse noué.

Les seuls moments où elle décampe pour de bon sont ceux que je passe auprès de Maxime. Comme si il avait sur lui un spray anti-peur. C'est plutôt pratique.
Je devrais trouver le moyen de vendre ces sprays... Ça ferait fureur et je deviendrai riche !

Après, je serai célèbre, tous les journalistes se battront pour obtenir une interview ! Alors je raconterai mon histoire, j'écrirai une biographie et je donnerai aussitôt aussitôt plein de conseils en ce qui concerne les vampires et la magie et je serai deux fois plus riche !!

"Ou alors tu seras internée pour de bon..."

On en fera un film !

"Ou un documentaire sur les personnes mentalement dérangées..."

Dans les deux cas, je passerai à la télé ! MUAHAHAHAAAAAA !

"Des fois tu fais peur..."

-C'est le début de la réussite au profit de la domination du mooooooonde ! hurlai-je avant de m'étaler sur mon lit.

"Seigneur... Qu'on lui coupe la tête à cette pauvre enfant"

Bah... Tristan s'en occupera peut-être...

Si ça se trouve, il est là, sous mon lit, à attendre que je dorme pour m'égorger au rythme d'une chanson de Noël.

Pourquoi une chanson de Noël ? Je n'en sais rien.

-We wish you a merry Christmas, chantonnai-je en vérifiant en dessous de mon lit, comme si cette chanson allait agir comme du fromage avec les souris.

Après tout, qui sait... Peut-être les vampires sont-ils attirés par les chants de Noël.

"Mais bien sûr... Allons à la pêche aux vampires !"

Moi, je ne veux pêcher que un seul poisson en particulier.

"Laisse moi deviner... Une murène brune et ténébreuse ?"

Si c'est un synonyme de "Maxime", alors oui.

Maxime... Je me demande ce qu'il fait, pourtant, je viens de le quitter. Est-ce que lui aussi, il pense à moi ?
Ou alors... Il pense à sa paperasse, comme à son habitude.

Peut-être même qu'il ne remarquera même pas m disparition  quand Tristan sera sorti du placard pour m'étrangler avec mes propres cheveux. Il ne constatera ma mort que quand l'odeur de la putréfaction aura atteint un stade insoutenable pour le couloir. Questions d'un ou deux jours, en fin de compte. Peut-être même une demi journée ? Les vampires ont l'odorat plus développé que nous, les humains, même en étant enrhumé.

Esclave Des VampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant